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FCM 25.00
26 novembre 2017

L'arme de poing de chasse et de plein air aux USA

Le chapitre précédent a montré que la chasse à l’arme de poing se tempérait quelque peu de l’autre côté de l’Atlantique, mais les « big guns » étaient-t-ils vraiment l’apanage de tout un chacun se déplaçant dans le bush ? Si on épluche les statistiques et les observations de la presse spécialisée, on se rend compte que l’esprit pratique a toujours prévalu, dès la fin du XIXè siècle d’ailleurs où la Winchester modèle 1873 et le Colt Frontier utilisaient, avec le 44-40, la même munition.

45-70s

 

Les petits 22 LR par exemple, léger, se coulant partout, dans un sac à dos, dans le vide-poches du gros 4X4 ont toujours été du paysage, surtout en revolver où il existe même des munitions à cendrée de plomb de 12, utiles pour se débarrasser des crotales. Même les pêcheurs en emportent avec eux, le plus connu étant le SW 317 avec lequel Hemingway, par inadvertance se tira une balle dans le mollet lors d’une pêche au requin dans le golfe du Mexique !  Il s’agissait d’un huit coups, et depuis SW a même sorti le 617 en dix coups,  mais Ruger en 1958 fit dans le même genre un six coups, et Taurus plus récemment avec le 991 Tracker un 22 Magnum plus costaud pour le renard, le coyote et même le dindon dans les états où c’est permis à l’arme de poing.

Bien sûr, toujours en 22LR les semi-autos ont un aspect pratique (minces, grande capacité autour de dix coups) qui ont pu séduire le grand public, les plus connus étant dans l’ordre d’apparition le Colt Woodsman conçu par le grand J.M.Browning en personne, le Ruger Mark III ou le New Bearcat (1958), le Browning Buck, et plus récemment le Walther P 22 dont la technologie fait largement appel aux modernes polymères. Les fans du Colt 45 modèle 1911, gloire nationale US ont même, avec le Kimber Rimfire Target, une arme qui reprend ses caractéristiques et proportions, mais en 22.

remington

Pour la chasse pure, certains spécialistes adaptèrent des armes de tir à la silhouette métallique à un coup comme les Thomson Contender qui offrent une multitude de calibres jusqu’au 308 W, ou des réductions crosse-canon de carabines dont la plus connue est, de 1960 à 1994 la Remington XP 100 (ci-contre à g.) réalisée au départ autour du 17 Fireball (1). Dans le même esprit Ruger a fait le 22 Charger avec magasin rotatif de dix et une arme de poing paradoxalement dotée…d’un bipied (ci dessous à dr.) !

lkjh

ruger

Bien évidemment, les chasseurs souhaitant se consacrer au grand gibier durent monter en calibre sans pour autant passer par les très gros modèles semi-artisanaux et chers dont nous avons parlé précédemment, et tirant des munitions particulièrement fortes. Emargent seuls dans la longue liste des 26 armes répertoriées par les magazines spécialisés US, les revolvers Linebaugh Alaskan 500 et le Freedom Arms qui en simple action tire du 454 Casull  (2) et même du 500 Wyoming express : on envoie là des balles de 440 grains donc autour de 29 grammes ! Même punition pour le BFR Magnum Research (ci-dessus à g.) dont le barillet à 5, est prévu pour le 45-70 GVT (mais aussi le 30-30, le 444 Marlin, le 454 Casull, le 500 SW et bien d’autres)  vieux calibre réglementaire américain qu’on voit néanmoins  de plus en plus en battue chez nous dans la traque (3). Il faut bien  comprendre en effet que tous ces gros revolvers sont tout sauf polyvalents. Simple action, lourds, le fort recul empêche d’enchaîner rapidement et concernent donc plutôt le tir précis, en appui, des grands cervidés qu’une situation de défense dans l’urgence face à un ours qui charge sinon, à la première balle ratée à s'en servir comme un marteau pour lui taper sur le museau !

SW 386 Hunter

De fait, les grandes marques avaient développé rapidement  des modèles évolutifs, aptes à se confronter à tous les grands gibiers potentiellement dangereux nord-américains dès les années soixante. Ruger en 1956 fit avec son Black Hawk un 44 magnum, puis en 1979 le Grand Shot le complétant en double action. Smith and Wesson fit le bien nommé Hunter 386 (ci-contre à g.) un sept coups en 357 Magnum double et simple action, voire le 629 Performance Hunter, un X6 en 44 Mag et bien sûr le 57 Classic en 41 Remington Magnum, munition plus grand public dont nous venons de parler dans l’article précédent.

Plus tard sur le marché, la firme brésilienne Taurus a proposé en 44 Mag six coups un « pistolet de camp » répondant à cette polyvalence demandée, complété par un 5 coups  « Raging Bull » cette fois en 454 Casull qui secouera un peu plus. On le voit, même si on se laisse un peu aveugler par le côté « sensationnel » de certaines armes et calibres américains, le pragmatisme des tireurs de ce gigantesque pays les voit, en règle générale, aller vers des armes polyvalentes qui collent au terrain : encore maniables et faciles à tirer pour tout public devant se confronter à  la vie sauvage et ses dangers multiples et variés (4) quand on est loin de tout.

1/ Le 17 Fireball propulse une toute petite balle de 20 grains (la moitié d’une 22 LR qui n’est déjà pas bien grosse !) à 1000 m/s à 100 mètres, tapant encore les  800 Joules et donc à réserver au renard et autres petits nuisibles.

2/ Le 454 Casull est, un peu dans le même esprit que le 357 Magnum par rapport au 38 (9mm), un 45 « allongé » mais qui va plus vite (plus de 500 m/s) dans un gros revolver.

3/ Ce calibre antique ne va pas très vite (350 m/s), mais c’est sa grosse balle de 405 grains (un peu plus de 26 grammes) qui fait le boulot surtout de près, puisqu’il dépasse encore les 1600 Joules à 100 mètres. A 50 m. et même moins quand on est dans la traque, le gros pruneau stoppe tout ! C'est un pistolet de ce calibre que brandit le tireur tout en haut de ce sujet : comme on le voit, vaut mieux le prendre à deux mains ! 

4/ Depuis 1950 en Amérique du Nord, les mauvaises rencontres avec la faune sauvage ont fait 700 morts, curieusement l’ours n’arrivant pas en première position (25%), devancé (31%) par le coyote et à égalité avec le puma, le loup ne représentant que 7%. Autre idée reçue, celle des ourses avec leurs petits ne représente que 8%, loin derrière les conflits pour la nourriture ou autour des déchets (40%). Ces chiffres se sont bien sûr accrus du fait de la forte augmentation des activités récréatives de plein air par des personnes isolées au printemps et à l’automne. Ils sont aussi à relativiser car dans le même laps de temps la foudre a fait 628 victimes, et les attaques de guêpes, abeilles et autres frelons 900 !

 

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