Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
19 septembre 2018

Un fusil lisse "spécial sanglier" ?

Vous l’aurez remarqué, c’est d’actualité dans notre réflexion de ce début de saison, car le développement de cet animal dans notre Grand Ouest désormais une évidence. Tous les chasseurs iront-ils en masse vers la carabine ? Celle-ci est-elle d’ailleurs la panacée en zones fermées, de Bocage, de talus où il manque, de plus une « culture » d’emploi bien établie et de longue date ? Et le lisse d’ailleurs, est-il au bout de ses avancées techniques ?

5fd1c47ccd800665d1ab4001b82bbc03

On en parle souvent ici, les munitions ont largement évolué et la traditionnelle balle Brenneke est désormais flanquée d’une flopée de nouvelles balles techniques (BFS, Fier, etc.)  effectuant  bien le boulot qu’il s’agisse de lisses intégraux ou même légèrement rayés. Mais à feuilleter les catalogues que voit-on : des armes raccourcies (attention d’ailleurs à la nouvelle législation de plus de 60 cm !), ou des semi-autos « slug » pour tirer des balles peu chères, mais lentes et guère sophistiquées. Il manque donc bien une arme lisse spécifique indiscutable qui puisse bien gérer la trilogie nécessité par la battue sur de gros animaux : 1, une balle lourde au diamètre important qui laisse une cavité permanente facilitant l’hémorragie voire la recherche au sang ; 2, une cavité temporaire importante et l’effet de choc lié à la vitesse qui va avec ; 3, enfin la fragmentation qui finit de dissiper l’impact et active l’hémorragie initiale.

paradox_ammo_large

C’est là que nos balles modernes qui ne dépassent pas les 36 grammes montrent toutes leurs limites, certaines techniques et ensabotées étant encore plus légères. Nos  fusils actuels qui proposent soit des mixtes, soit des « combos » de canons rayés sur des bascules standard pourraient encaisser bien plus (voir photo du mixte en bas de cet article), ce qui incite à regarder sur ce qu’on nommait autrefois du temps des « colonies » les « fusils d’arrêt » combinant tout à la fois le fusil de chasse classique pour alimenter le bivouac en francolins ou en outardes, et la défense contre des animaux dangereux comme le lion ou les pachydermes. C’étaient des armes lisses en 8, 10, mais aussi en 12 montés dans une technologie ancienne née en 1885-86 avec H§H et connue sous le nom de « Paradox ». Cette firme légendaire l’a d’ailleurs relancée en 2010, et des marques européennes s’y mettent petit à petit sous d’autres noms. Nous en avons déjà parlé dans notre archive de mars 2017. Ci-dessus à g. comparaison entre du 30/06 et du 12 Paradox (technologie du canon ci-dessous à dr.) avec également la munition actuelle encartouchée par la célèbre marque anglaise. 

images

Ce qui frappe immédiatement c’est le poids de la balle…740 grains, soit près de 48 grammes ! Les caractéristiques de ces armes (1) avec de fortes rayures en sortie de canon sur quelques centimètres réglaient entre 70 et 100 mètres malgré leur lenteur, autour de 350m/s. grâce à l’effet gyroscopique et une puissance autour de 3000 joules.  On peut donc imaginer la puissance qu’un tel obus pourrait donner avec les avancées actuelles des métaux et surtout de la technologie des poudres. Rien qu’en jouant sur la vitesse, par exemple en dépassant de peu les 700m/s le calcul de l’énergie cinétique doublerait quasiment la mise. On approche les caractéristiques des premiers calibres rayés africains sans les inconvénients de danger à longue distance des trajectoires rasantes.

faiy 001

Le principal écueil serait le choix du pas de rayures qui commence d’ailleurs à nous turlupiner avec l’offre de fusils US et des balles qui vont avec. Leurs « slugs » actuels s’utilisent avec des balles particulières, mais déjà bien plus rapides que les nôtres, autour de 575m/s. Ils sont rayés d’un bout à l’autre avec un taux de torsion de 1/36 à 38, mais le système « Paradox » exigerait certainement un taux bien plus lent (1/24) voire moins. Dans ce système autrefois, le diamètre de l’alésage était légèrement au-dessus de celui de la balle réelle jusqu’à ce qu’elle atteigne la section rayée pour la faire tourner grâce à des rayures très profondes. A trop serrer on risquerait la déformation du projectile, mais de nos jours la technologie de ces derniers (polymères, etc.) et des chokes a fait des bonds (2), et pourrait amener à voir de nouvelles balles techniques bien plus puissantes et composites un peu dans l’esprit que de ce que propose la balle FIER, soit un container qui prendra les rayures pour donner au contact un fort chokes hydrostatique plus, derrière deux masses pénétrantes, une pointe « dure » associée à une masse sans doute déjà dotée d’amorces de fragmentation. Nous ne faisons là qu’extrapoler une tendance à partir de nombreux éléments déjà présents sur le marché.

ParadoxJefferyAd1

Ce qui impliquera sans doute des armes longues (70 et plus)  pour optimiser la combustion de poudres lentes, assez lourdes de conception (3) pour un peu mieux maîtriser le recul et certainement associées en plus à des optiques, car on l’a vu il ne s’agira plus de tirer seulement dans la distance battue (45 m selon les statistiques ONCSF), mais bien plus loin, autour de 70-80 m et avec une puissance flirtant avec celles des carabines (3000 joules).

Quelque part, en jouant peu à peu avec la technologie des métaux légers, des crosses synthétiques, on arrivera presque à retrouver ces fusils « universels » qu’emmenaient avec eux les « colons » à l’autre bout de l’Afrique…

1/Jeffery, Kynoch, Eley, ont chargé ces munitions jusque dans les années trente. Voir pub ci-contre à dr.

2/ Aux USA, certaines petites firmes (Dixie par exemple) font de ces balles de 730 grains, qui règlent à 75 m.

3/ On peut penser à des superposés déjà présents sur le marché et qui ont fait leurs preuves avec des bascules proposant des mixtes ou des express sur même base de fusils lisses.

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité