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FCM 25.00
20 avril 2019

A 300 : une famille réussie d'automatiques Beretta

Tout le monde connaît cette série, qui, depuis des années fait partie du paysage de la chasse mondiale. Pourtant, comme bien d ‘autres, la maîtrise de l’emprunt de gaz ne pouvait aller de soi d’entrée. C’est à 1963, année charnière s’il en est, qu’il faut dater le passage de relais entre les deux technologies, où le Remington 1100 « à gaz », arriva à dépasser (4 millions d’exemplaires vendus quand même !) le célèbre Auto 5 chantre depuis 1900 du « long recul » dont nous venons abondamment de parler.

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Malgré son succès le Remington 1100 ne « mangeait » pas toutes les cartouches, pour preuve on hésita longtemps du côté de la firme d’Ilion, avant de faire (en 1987 !) le modèle 11-87. Beretta qui s’y colla cinq ans plus tard se heurta aux mêmes problèmes  : poids accru, et surtout difficulté de gérer une vaste gamme de cartouches, phénomène compliqué par la mondialisation déjà rampante, et ses choix de « marchés ». Outre Atlantique (influence du ball-trap) les armes devaient être réglées de base sur des cartouches normales quand en Europe (gibier d’eau aidant) on tirait plutôt des  charges  « lourdes » ! S’ajoutait à cela l’encrassement, revers de la médaille d’un système simple et robuste dont une certaine forme d’inertie fiabilise certes la cinématique (déverrouillage-extraction-éjection-chambrage-reverrouillage), mais en refoulant des gaz brûlants qui carbonisent les lubrifiants dont les résidus de tir s’accumulant  peuvent occasionner des enrayages.

Ces gaz ne sont pas assez chauds, même si on tire beaucoup pour altérer les constituants ni les pièces mobiles de ces armes, mais c’est l’augmentation des frottements liés à cette sorte de « calamine » qui peuvent entraîner une usure prématurée. Un problème bien vu au départ par Ugo Beretta « les systèmes fonctionnant au gaz nécessitent un entretien constant car les gaz évacués tendent à souiller les mécanismes avec les parties non brûlées qui doivent être éliminées après avoir tiré un certain nombre de coups de fusils ». Mais à l’époque les manuels de propriétaires ne disaient rien là-dessus, et a contrario, les « automatiques » (semi-autos en fait) étaient censés endurer les pires conditions d’utilisation. Les chasseurs semblaient bien naïfs qui pouvaient croire que de tels mécanismes sophistiqués avec tant de pièces en mouvements puissent souffrir impunément les outrages du temps et des éléments déchaînés. Mais des « réclames » bien senties donnaient par exemple, en 1978 pour le Remington 1100 …24 000 coups sans enrayage et sans nettoyage !

Quand sortirent les premiers A 300 (1-2-3, le suffixe L pour « light » et les carcasses allégées) dans les années 1968-75 (toute cette gamme se faisant en 12 et 20), on travailla le poids sachant que 10 % de grammes en plus génère 10 % de facilité d’emploi en moins, et la versatilité d’usage fut atteinte en offrant des canons chambrés soit pour charges normales ou lourdes…en faisant aussi attention à la vitesse des cartouches car, c’est bien connu,  10% de vitesse supplémentaire donne 20 % de recul en plus ! Plus de gaz, plus de vitesse de l’ensemble mobile risquant, de plus, en « tapant » plus de nuire à l’endurance de l’arme, le A 303 en 1985 parvint enfin à une certaine forme de polyvalence. Simple à entretenir, avec de nombreuses options (carcasse en alliage, cales pour la crosse, chokes à vis), il lança vraiment la marque aux trois flèches sur le marché du SA à emprunt de gaz consolidé en 1990 par la sortie du A 390 et son innovant système de purge secondaire que l’on pouvait désactiver en cas d’emploi de faibles charges. On pouvait jouer sur une plus large gamme de pressions via une pièce maintenue par un ressort tout contre l’anneau du canon, le système étant, de plus considéré comme auto-nettoyant ce qui devint alors…un argument de vente et soulignant donc l’acuité d’un problème récurrent sur ce type d’arme.

A 301

Le 391 ou Urika ( en bas à gauche) peaufina encore le système en le compliquant (7 pièces mobiles) et en le rendant solidaire du canon, dans une période (1999) où se développèrent les cartouches magnum. Il était donc moins convivial et plutôt décourageant au démontage d’entretien…mais en contrepartie était plus tolérant à ces « visites » espacées ce qui encourageait le chasseur peu soigneux…à se laisser aller ! Sa version ultime fut, en 2002 l’Urika Gold et l’arrivé des chokes Optima remplaçant les antiques Mobil-chokes.

Ce fut l’année d’une certaine confusion car sans doute pour des raisons d’amortissement d’une série parfaitement aboutie on sortit le 3901, un avatar beaucoup moins cher et rentabilisé du 390, et surtout le 391 Extrema, toujours à emprunt de gaz mais avec un verrou rotatif bien différent sans doute influencé par les Franchi 612 et 712, cette marque étant désormais entrée dans la l’orbite du groupe. Une arme très différente qui culmina en 2005 avec l’Extrema II bénéficiant notamment de canons plus légers, d’une détente améliorée, plus facile d’entretien mais qui ne garda sans doute le suffixe 391 seulement pour conserver les avantages marketing de l’ancienne et très aboutie  gamme 391.

A 391

Même si Beretta à sorti depuis avec le A 400 une autre filière de fusils à emprunt de gaz, c’est encore le A 300 Outlander qui, depuis 2012 représente le mieux l’aboutissement de cette longue lignée. Avec une canonnerie moderne, c’est un mix  du 391 avec la même action que l’Extrema, et une valve modernisée qui permet de quasiment tout tirer sans réglage, car plus la charge est lourde, plus les lèvres du piston freinent et font office d’autonettoyant.

Paradoxalement, il est difficile de conclure ce petit survol de la série A 300-303 sans parler du…Browning B 80…qui, étonnamment, fut un clone de la série 303, et dont plusieurs pièces sont d’ailleurs interchangeables avec cette lignée. Sorti dans les années 1981-1988 il fut le fruit d’un partenariat momentané entre les deux firmes, les pièces venant d’Italie étant assemblées par la F.N. au Portugal…le temps ( en 1994 avec le A 500 qui ne fit guère mieux…)  de trouver un palliatif à l’échec du B.2000 !

Le A 400 (modèles XPlor, XLite, Xtreme, etc.) qui sort de l’objet d’étude de cet article modernise tout l’ensemble de cette chaîne, notamment avec une double barre de renvoi, et une tête rotative, et bénéficie de toutes les nouvelles technologies : kick-off, chokes Optima, etc. Ils sont aussi dans une gamme de prix qui passe quasi du simple au double dans le marché plutôt bien fourni des semi-automatiques offerts en Europe. 

 

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