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FCM 25.00
16 janvier 2020

Cartouches : à stocker au frais, à l'ombre, au sec...comme le bon vin !

Nous avons tous de ces vieux stocks, jamais bien loin des dives bouteilles, mais la question peut se poser, comme ces dernières, de leur conservation ? Certaines marques (Federal) donnent dix ans, mais on peut penser qu’il s’agit tout à la fois de limites liées à la composition des amorces (1), maintenir des performances optimales…ou se débarrasser plus rapidement des stocks dans un but purement commercial !

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Les poudres sans fumée à double base (nitroglycérine et nitrocellulose) contiennent des composants de stabilisation pour absorber la tendance à décomposition entre elles suite à la formation d ‘acide citrique. La chaleur bien sûr accentue ce processus d’oxydation-décomposition, et le stockage au sec et au frais est préconisé, mais on notera que les militaires testent tous les dix ans, et mettent au rebut à 20 (2). De mémoire, la poudre noire, très hydrophile était encore plus instable, sensible aux chocs, fumant beaucoup, avec des résidus, rendant son stockage et transport plus difficile. Un inconvénient auquel devrait pallier l’arrivée récente dans notre pays du Pyrodex de chez Hogdon.

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Chaleur, humidité et lumière dont les UV attaquent le plastique sont des ennemis que le chasseur vaincra en entreposant les cartouches dans un endroit clos, sec, sombre et frais à température constante. Le danger se trouve donc dehors, dans le coffre de la voiture, où le cycle de condensation est perpétuel passant rapidement de très chaud à très froid. Il est donc prudent, dans chaque « réserve » que nous avons tous dans la bagnole, d’en garder peu, et qui « roulent » beaucoup. Même attitude vis-à-vis des vieux paletots qui contiennent toujours une Brenneke ou deux « au cas où », ces balles étant par ailleurs bien plus exposées car elles traînent plus longtemps, secouées dans tous les sens, leur orifice béant pour la plupart (sauf la Fier) ouvert à tous les vents.

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Acheter et gérer son stock de cartouches reste pourtant, comme l’entretien des armes, un plaisir de chasseur non dissimulé. Plusieurs fois par saison il est plaisant de courir les soldes, et comme à la cave de se constituer des stocks rationnellement rangés au garage toute l’année à 13°, blottis dans des tupperwares hermétiques transparents, garnis de dessicant et parfaitement ainsi identifiés : « 4 » pigeon, « 6 » billebaude, « 2 » battue, balles grand gibier. Il y a même une cartouchière dédiée « 16 » spécialement pour le vieil Auto 5, (par ailleurs mis en image d’appel de ce site), lequel ne tire plus que de  la 28 grammes eu égard à ses vieilles jambes de septuagénaire. Chaque sortie, comme prélude à la visite à la cave avant un grand repas, vaut une promenade jubilatoire de votre serviteur entre des petites boîtes multicolores où dorment quelques « grands crus ». On peut y humer l’odeur particulière de certains beaux étuis de carton ciré (voir ci-contre à g. des Purdey de chez Eley sous un antique Laurona d’Eibar), et quelques heures plus tard apprécier la fumée…ou plutôt même le fumet de nos jeunes années ! C’est ce qu’on appellera des « tirs de nostalgie », parfois les plus beaux quand, au bout du layon, il mettra fin au vol du coq faisan avec une de ces belles cartouches « vintage »…

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La réserve qui « trincaille » dans le coffre ne servira que d’appoint au besoin, et visera à être souvent passée en revue. Et c’est avec l’égal bonheur de l’entretien des armes qu’on complètera la soirée à reclasser les étuis tirés dans leur réceptacle spécial, et les remplaçants surnuméraires, dans leurs pochettes ou cartouchières. Rien ne doit trop traîner dans les canadiennes, et surtout les gilets de tir garnis à l’année, culots dépassant, ternissant déjà sous l’oxydation.

Chaque fin de saison sera le moment de faire le point. Le tout venant avec une année dans les pattes finira sur les pas de tir, et si on ne fait pas de compétition, il n’y a aucune honte à liquider les cartouches douteuses et tirer au « 4 » quelques plateaux, histoire de vérifier si, au pigeon, quelques collègues du même acabit pourront encore servir la saison suivante. L’expérience aidant nous montre que si bien entreposées, les cartouches peuvent se conserver plusieurs décennies. Achetées voici dix ans, au surplus d’une armurerie fermée déjà dix ans avant (et sans doute invendues car seulement chambrées 67), des Winchester Western, donc des années 80, en « 2 » font toujours parfaitement l’affaire et sont encore comme neuves. Et quel bonheur de les faire encore « sonner » dans le vieux « Didierfusil » à platines !

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Pour les munitions rayées, les étuis métalliques tiennent encore mieux dans le temps. Le milieu du tir note des munitions encore opérationnelles à 30% datant de 1900, et 100% de la seconde guerre mondiale ! Même chose pour le 22 LR où des munitions des années soixante dont l’apprêt de lubrification finit par tomber en poudre sera toujours bien suffisant pour percer quelques cannettes à 30 m. Comme l’amateur couvrira d’un œil attendri ses grands crus, le chasseur saura varier ses plaisirs à choisir, selon le passage, ses « gros coups » : ceux dont on se souvient encore, deux ans après quand on est allé chercher, au diable bouilli, la palombe à la passée. S’il en reste dans la boîte, on soupèse le pour et le contre, on jette un œil dehors avant de se déterminer…et c’est déjà et encore chasser, bien avant d’avoir chaussé les bottes !

1/Les amorces au styphanate de plomb sont données pour vingt ans, et plus long encore pour celles au perchlorate de potassium au composé plus stable.

2/L’auteur qui, dans une autre vie, porta le pompon, se souvient d’avoir tiré en 1971, à Mururoa, des surplus datant de la guerre d’Algérie. Elles servaient à « finir » les requins de lagon, immangeables pour cause de radiations…

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