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27 janvier 2020

Les fusils de chasse dans la seconde guerre mondiale

Moins documenté que le conflit précédent, la seconde guerre mondiale a quand même vu l’emploi d’armes de chasse, curieusement d’ailleurs plus du côté allié, les Allemands se montrant toujours particulièrement timides en ce domaine après leurs premières mauvaises surprises face aux « trench guns » U.S. et une protestation diplomatiques internationale à ce sujet en septembre 1918.

vld

 

La Home Guard (1) britannique devant la hantise des parachutistes et des espions de la « cinquième colonne », vit ainsi remettre à ses premiers groupes d’auto-défense 20 000 armes que les volontaires pouvaient d’ailleurs récupérer ultérieurement dans leurs fonctions. Ce qui ne fut d’ailleurs pas sans poser des problèmes face aux conventions de Genève car, en cas d’invasion, ces civils irréguliers armés, auraient pu être considérés comme des « francs-tireurs » avec toutes les conséquences néfastes que l’on devine pour eux. D’autant qu’en 1916, des volontaires républicains irlandais avaient été, sans autre forme de procès, fusillés par les Britanniques…

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Les Américains qui avaient déjà utilisé les Winchester 1897 en 12 dans les tranchées de l’Argonne, pour pallier la pénurie de fusils M 17 furent repris pour équiper les Coast Guards et la Sécurité intérieure chargée de la surveillance des ponts et des usines. L’US Air Force, mais aussi la RAF firent un emploi curieux du Remington 11 (copie du Browning Auto 5) munis de Cutts compensators, frein de bouche équipant déjà le P.M. Thompson pour l’entraînement des mitrailleurs de bombardiers qui devaient passer ensuite au « 50 » ou 12,7 dans leur tourelles pivotantes. Ils étaient montés sur des supports flexibles déjà utilisés sur les Jeeps et des camions roulant à toute allure sur un parcours jalonné de lanceurs de plateaux de skeet.

Winchester M11

On encourageait aussi ces aviateurs, (voir ci-contre lors de la Grande Guerre déjà) mais également les pilotes au repos, pour la coordination œil-main, de faire un maximum de skeet, et ils recevaient même massivement des boîtes de cartouches pour ce faire. Ce qui n’empêcha pas la polémique avec les techniciens car non seulement on tirait d’une position plus ou moins stationnaire, mais surtout, pour les mitrailleurs, le tir avec déflexion sur une cible fuyante était le contraire des « rentrants » d’un chasseur animé de mauvaises intentions dans votre arrière.

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C’est surtout dans la jungle du Pacifique que le Winchester 97 à pompe (à dr. à côté de l'Auto 5 en version militaire à 8 coups) trouva son utilité, surtout au début, pour les hommes de pointe des patrouilles aux mains des Marines contre les snipers cachés dans les palmiers, avant qu’un nombre important d’armes automatiques ne soient disponibles. En 1943, avec magasin 6 coups de chevrotines (telles ci-dessous munitions civiles réquisitionnées "U.S. property" ou propriété de l'Etat), il en avait déjà été produit 25000 également distribués aux gardes statiques, aux prisonniers, pour libérer des armes réglementaires à expédier en priorité aux unités combattantes.

IMG_3945

Aux Philippines, on doit à l’enseigne C.Richardson l’invention, un peu dans l’esprit du pistolet « Liberator » à un coup (en 45 ACP) pour la Résistance européenne du Palintod pour son groupe de guerilleros du golfe de Leyte. Il s’agissait de neutraliser avec les Japonais isolés pour leur prendre leur équipement. Sa tentative, avec de meilleurs matériaux, d’en faire une arme civile après-guerre fut un échec.

Les Allemands, on l’a vu (2) durent à Goering de disposer pour ses pilotes de la Luftwaffe d’une arme de survie qui n’aurait pas dénoté dans la panoplie d’un chasseur de la forêt de Harz avec un drilling Sauer qui fut d’ailleurs immédiatement reversé au Volksturm (3) dans la débâcle de fin 1944 où les Gauleiters (4) réquisitionnèrent tout, même du 22 LR. Le 25 novembre 1944, le Gauleiter de Bayreuth en Bavière, sur 150 armes relevait ainsi une centaine de fusils de chasse…dont 81 français ! Voilà donc où partirent tant de vieux « deux coups » que regrettèrent amèrement ensuite nos grands-pères…

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1/ Initialement LDF (Local Defense Volunteers), le Home Guard mobilisa 1,5 millions d’hommes et femmes jusqu’en 1944. Il s’agissait des non mobilisables entre 17 et 65 ans (la limite d’âge supérieure n’étant pas strictement appliquée pour ce qu’on appela vite la Dad’s Army…ou l’armée des pépères) pour former une milice qui devait utiliser ce qu’on avait immédiatement sous la main avant qu’il y ait un excèdent (venu des USA sous forme prêt bail) pour les armer correctement. Ci-contre à dr. la quatrième volontaire est manifestement équipée d'une 22 LR contre les Lee-Enfield de ses camarades.  

2/ Voir notre archive du 15 novembre 2019.

3/ Equivalent, mais plus politique car intimement lié au Parti Nazi, de la Home Guard.

4/ Sortes de préfets que l’on vit même acheter pour leur Volksturm du matériel en Italie au marché noir. Certains bataillons alignés en Poméranie utilisèrent jusqu’à 100 armes de différents modèles, avec en moyenne une quinzaine de cartouches chacun, ce qui ne pesa pas lourd, face au rouleau compresseur de l’Armée Rouge.

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