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30 janvier 2020

Bigfoot : ce qu'ont vu les chasseurs !

Dans un article ancien (19 octobre 2017), nous avions entamé ce sujet tout à la fois mythique et encombré d’un important « folklore », mais dont l’examen attentif des témoignages peut laisser perplexe. Ceux des chasseurs sont particulièrement importants, car plus que de simples automobilistes, randonneurs, ils vivent intimement au contact de la nature connaissent les traces, les cris, les mœurs des animaux qu’ils rencontrent.

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Avant toute chose, il faut savoir qu’en Amérique du Nord, même au petit gibier, la chasse obéit à une insertion bien plus profonde que chez nous « in the wild » ou dans la Nature si on veut. Il faut souvent voyager bien loin, pour plusieurs jours, avec un équipement complet permettant, en autarcie, de rayonner autour de zones immenses loin de tout, d’abord en 4X4, puis à cheval ou à pied, ce qui inclus camper sur place équipé d’armes lourdes, mais aussi légères (pistolets SA pour bricoler mains libres), de forts couteaux de chasse ou de camp genre « bowies » pour établir les postes, dépecer, détailler pièces de viande et trophées.

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Ce sont souvent les traces qui, chez ces experts du « blind » (affut caché) sur grands cervidés (wapiti, caribou, cerf whitetail et mulet, orignal) leur mettent la puce à l’oreille : empreintes de pieds humains de 37 cm remontant le lit d’un ruisseau (1967) dans les Thompson mountains (Colorado), piste suivie sur 1500m par un chasseur de coyote dans la neige fraiche (2001) dans la forêt de Pyke même état, où en 1988 des chasseurs de daims virent dans la neige profonde celles de deux créatures dont une pesait au bas mot 250 kg pour 2 mètres. La neige était si fortement gelée que les chasseurs peinaient, contrairement à ces inconnus marchant pieds nus dans ce froid glacial, à enfoncer jusqu’au sol. On voit ci-contre ces traces comparées à la piste de quad à gauche.

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En 1970 en forêt de Routt, trois chasseurs d’élan très expérimentés, rentrant bredouille, croyant au bruit de fuite d’un grand wapiti, ont tenté, par une zone claire, de lui couper la route, mais intrigués par la chute de cailloux roulant dans la pente d’en face crurent voir à 200 m dans la paroi abrupte, un gros ours, bien observé dans la lunette des fusils « cheveux noirs très longs et grossiers, très emmêlés, mais silhouette qui ressemblait trop à un homme pour pouvoir le tirer ». Ils firent l’effort de contourner le canyon pour retrouver et suivre sur 3 miles une trace parfaite à qui il manquait même le petit orteil du pied gauche. Ces traqueurs très aguerris jugèrent la taille de ce bipède intégral à 2,50m et autour de 300 kg ! Ironie de l’histoire, ils furent mal accueillis par les gardes qui refusèrent d’aller sur place, jugèrent qu’il devait s’agir d’un ours, et les mirent en garde contre la trop grande  consommation d’alcool quand on manipule des armes à feu ! Y croire ou non, rien n’empêche d’avoir de l’humour sur la question, voir ces deux panneaux, l’un incite « à ne pas nourrir le sasquatch, (autre nom du bigfoot) », et l’autre, comme les trains signale son éventuel passage…de fait de la masse du personnage vaut en effet mieux se garer !

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Les archers, de par leurs méthodes très inclusives dans l’environnement, où il faut tirer de très près, user de couvrants olfactifs ont fait de magnifiques observations dans le Colorado en usant d’appeaux à wapiti. En 2002, un expert dans ce domaine, se vit répondre par un puis plusieurs tentatives d’imitations moyennes un peu maladroites, mais très puissantes de ces « calls » tout autour de lui…il rentra précipitamment à sa voiture. En 2009, en imitant une femelle d’élan, bien caché, un autre archer entendit une grosse masse s’approcher par où il était arrivé…donc l’ayant sans doute suivi ! Il arrêta d’appeler, plus rien ne bougea avant qu’il ne se décide à revenir sur ses pas et trouver à 30 mètres un gîte énorme de 4 m de long sur 1,50 de large ! En soirée il retrouva un autre gîte similaire, puis entendit des coups frappés sur un arbre dont il parvint, grâce aux jumelles, à trouver l’origine, un énorme bipède similaire à ce qu’un autre archer avait vu près de Jackson en 1996 dans la neige à environ 400 mètres : « masse sombre de 2m. ni ours, ni humain ». Toujours dans le Colorado, en 2006 un militaire retour d’Irak, chassant le dindon près d’El Paso, fut aussi confronté à ces frappements, auxquels il répondit, repérant grâce aux jumelles à 600 m. une créature brun foncé-noir, bipède qui, comme lui, tapait sur un tronc en réponse : « extrêmement rapide, mais sans courir quand elle s’enfuit ensuite dans le bush » ! Une caractéristique à rapprocher d’un des premiers témoignages dans la presse écrite de l’Arkansas en 1841 où on avait vu un troupeau de bétail effrayé par un animal bipède dont les empreintes de 33 cm sautaient de 3-4 mètres à la fois.

Dans l’Est du pays, où contrairement à ce qu’on pourrait croire le phénomène bigfoot n’est pas absent comparé à la côte Pacifique (1) en 1986 des archers de l’Ohio perchés sur des tree-stands au-dessus de pistes de cerfs, à bon vent purent observer un couple, mâle énorme de 2 m, femelle un peu plus petite « grognant comme un porc ». Contrairement aux autres animaux le nez habituellement sur la piste, le mâle semblait les avoir détectés, regardant vers les frondaisons et vit immédiatement le geste vers les jumelles et d’une seule enjambée il franchit tout à coup une clôture de 1,80m. de haut. Même sentiment chez cet archer du comté de Clackamas (Oregon) en 1995, bien camouflé et bien aspergé de scent-lock dans un buisson de ronces à la nuit tombante « à ne plus pouvoir aligner les viseurs » fut découvert à 25 mètres par une créature de 2m et plus de 250 kg « qui m’observait et semblait savoir exactement où j’étais ».

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Tous les témoignages de chasseurs font état du climat spécial avant chaque apparition, toute la nature se tait, comme en brousse quand rôdent les grands fauves, et souvent une odeur pestilentielle mélange d’œufs pourris, de cadavre en putréfaction, de chien mouillé envahit l’atmosphère. C’est d’ailleurs en 2007 au Canada ce qui alerta un chasseur d’élan qui cassait la croûte assis sur une souche, avant de repérer l’origine de cette puanteur qui le regardait à 50m. Chevaux qui se cabrent, chiens apeurés (même ceux qui en voient d’autres et affrontent habituellement les ours !) sont d’autres signes alertant les coureurs de bois qui, curieusement, pourtant lourdement armés, hésitent à tirer, car peinent à identifier dans un premier temps et presque comme « moralement » retenus. En 1997 dans le Minnesota, depuis dix ans sur un territoire connu comme sa poche, sans aucun vent, alerté par des branches cassées pensant à un ours en approche, un chasseur confirmé épaula son 308 Winchester, mais eût le bon réflexe de bien identifier « …comme un gorille aux deux pattes très épaisses, et aux cheveux longs ». Après un fort hurlement il disparut, là aussi très vite, à peine une dizaine de secondes sur cent mètres en plein gaulis, cassant tout sur son passage. Jusqu’en 2012 à cet endroit on entendit des coups sur le bois, des lancers de rochers, les appâts à ours régulièrement visités.

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Les témoignages les plus intéressants furent ceux d’un célèbre guide d’origine amérindienne Clayton Mack (1910-1993) qui relata trois rencontres, souvent lors de déplacements le long des cours d’eau en Colombie Britannique où ces êtres semblent apprécier à la fois le saumon, dont ils semblent partager avec les ours les territoires et les tueries, et curieusement…les palourdes ! Il fit une description très précise du dernier qu’il fit approcher à cent mètres, et en toute connaissance de cause à un client américain qui prenait tout ça pour des balivernes.  L’ayant dans sa lunette grossissement X4 et au 308 Winchester, il interdit au client de tirer : « la forme du visage est différente de celle d’un être humain, cheveux sur le visage et la poitrine, les yeux comme nous mais petits comme les oreilles, nez un peu plus plat. Il avait l’air ni affolé ni agressif, n’a pas reniflé ni fait du bruit comme un grizzly, la peau là où on la voit est noire, c’était un homme je pense, comme un homme qui ne saurait pas encore faire de feu » (2). Clayton Mack, ci-contre à dr. a relaté ses aventures dans deux livres "Grizzlies et white guys" (1993), et "Bella Coola man" (1994). Nous reviendrons bientôt sur ce personnage qui est avec Holt Collier et Ben Lily, un des meilleurs spécialistes de l'ours nord-américain.

Cette difficulté de tirer fut relevée en 2001, dans le Colorado par un chasseur confirmé, longtemps shérif adjoint (donc avisé sans doute plus que d’autres à ne pas tirer sur n’importe quoi), mais qui à l’époque où le bigfoot faisait le buzz depuis 1967 (3) avait aussi l’impression que la production d’un spécimen réel mettrait fin à toutes les spéculations. Rassuré par la présence de sa 7 Rem Magnum, il eût une occasion de tirer sur une masse sombre haletant fortement dans un fourré, s’en garda bien, retourna le lendemain chercher des traces avec une caméra spécifiant : « J’ai entendu dire que Paterson, à Bluff Creek était armé, mais que finalement il a sorti sa caméra. Nous autres, en tant que chasseurs, nous avons affaire là à un ami, et j’espère qu’on pourra seulement le filmer un jour ». En 1973 près de Yosemite (Californie) alerté par le comportement de son chien qu’il croyait au ferme sur un ours, alignant posément dans sa lunette un chasseur tira finalement…en l’air ayant vu…un singe… « ni un animal, ni un ours » !

Ceux qui ont tiré l’ont souvent fait à leurs corps défendant comme ces pêcheurs de silures dans le réservoir de Gila Bend (Arizona) 1987 qui, en pleine nuit se firent piller leur vivier par une femelle, tenue à distance par une lampe puissante, mais qui, les piles déclinant…finit par les charger ! La seule personne armée dans la bande, n’avait qu’un 410 pour tirer les crotales ce qui, même à bout portant, ne fit que détaler l’intruse à peine égratignée sans doute puisqu’on ne retrouva aucune trace de sang. L’incident, signalé aux autorités valut, deux jours plus tard, au tireur la visite des gardes « pour tir sur espèce en voie de disparition » ! Encore fallait-il, en l’absence de « victime » savoir sur quoi on avait réellement tiré ? L’affaire en resta là. Un témoignage tardif en 2003 d’un fait ancien datant de 1941 dans le Manitoba (Canada), laisse entendre que, par erreur, l’ayant pris pour un élan couché, un jeune braconnier de 17 ans à la recherche de venaison pour sa nombreuse famille, aurait pu tuer par erreur, au 38-55, près de Basket Lake, ce qu’il estima longtemps être « un ermite », avant de connaître bien plus tard l’épisode de Buff Creek, et de confirmer la similitude de signalement. Nous sommes là dans le territoire algonquin du Windigo (4) autre déclinaison indigène du bigfoot.

Dans le même genre de dégâts collatéraux liés aux « chauds fusils » en 2001, comté de Morgan (Indiana) sur deux chasseurs postés sur pistes de cerf, le second entendant tirer deux coups de feu, vit tout à coup débouler « un bipède de six pieds (1,90m) couvert de poils gris. J’avais jamais vu un animal se déplacer aussi rapidement »…pour entendre deux minutes plus tard le copain lui crier « hé, c’était quoi au fait » ? Pire encore pour l’éthique, en 1966 en Colombie Britannique, des chasseurs d’ours suivant des traces bizarres tombèrent sur trois bipèdes se chamaillant qu’ils prirent pour des ours « quand deux s’accouplèrent, mais de manière normale plutôt que par derrière »…ce qui aurait quand même dû les alerter non ?  L’un d’entre eux tira, mais à côté avec une Marlin 30-06 et lunette X4 que, par bonheur il ne maîtrisait pas trop, sur des cibles de plus,  en perpétuel mouvement.

1/La Pennsylvanie par exemple arrive en troisième position des signalements derrière Washington et la Californie, mais devant l’Oregon et le Michigan.

2/Parmi les pistes scientifiques les moins farfelues notons celle du « chaînon manquant », d’une troisième branche entre les primates et l’homme, ayant accédé à la stature debout, mais conservé le cerveau d’un grand singe, lesquels n’oublions pas possèdent quand même, 98% de nos gènes.

3/Episode de Bluff Creek, vidéo de Paterson que l’on trouve facilement sur le Net et qui a « lancé » le phénomène bigfoot désormais planétaire et emblématique d’une nouvelle science, la cryptozoologie.

4/ Les légendes amérindiennes font souvent allusion à ces « hommes des bois » êtres surnaturels évoluant entre deux mondes, ce qui expliquerait leur capacité à échapper aux efforts actuels de l’homme moderne (blanc ?) pour les capturer.

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