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FCM 25.00
16 février 2020

Browning Auto 5 : que chercher ? Douze ou seize ?

Le fil entamé ici voici quelques semaines se nourrit tout seul des contributions des uns et des autres. Comme convenu nous allons, tout au long de l’année « lâcher » des papiers sur le sujet pour éviter l’aspect « somme » qui pourrait être…assommante à la longue en étant toute regroupée à la fin !  Mais revenons à l’Auto 5. Voici une arme assez disponible en occasion (logique vu les 4 millions d’exemplaires vendus en 98 ans !), accessible financièrement (1) technologiquement et historiquement intéressante du fait de sa numérotation complexe. Comment donc entrer dans la grande famille des amateurs d’Auto 5 ?

ssd

A rechercher en priorité : l’absence de fissure des bois, la correspondance des numéros de série boitier-canon, la sécurité arrière (qui a remplacé en 1951, la « suicide » qu’il fallait tripatouiller à l’intérieur du pontet !), le gadget cool du « speedloading » (apparu en 1953), les chambrés 76 ou à défaut les plus communs 70. L’appellation magnum est en effet apparue en 1958 (ressort à double rappel), le magnum twelve en 1972, le Stalker en 1992.

code japon

Belge ou Japonais ? La F.N. a transféré une partie de sa production en 1976 sur l’île de Kochi, chez Miroku, cessé la production de l’Auto 5 en 1978, mais reprit la production du Magnum en 12 peu de temps (1983-1984). Pour la polyvalence, la bille d’acier, les chokes interchangeables (Invector Plus), le Japon néanmoins un peu plus lourd, mais la cote d’amour des fans reste à la production liégeoise, historique et liée à l’aventure de John Moses Browning en personne. 

série X 1947-1953

L’identification des modèles est une jungle qui a ses « chercheurs » (2) car la F.N. a subi deux occupations allemandes, vu disparaître une partie des archives, et assez logiquement avec le quasi siècle de production dut changer plusieurs fois son fusil d’épaule en matière de marquages. Par exemple avant 1924 la qualité de l’étranglement du canon n’était pas indiquée, puis elle fut marquée en toutes lettres, et en 1934-36, utilisé des codes avec tirets et astérisques. Les relations avec les USA, patrie d’origine de JMB, ont compliqué la chose : la commande initiale de la F.N. en 1904 portait pour 10 000 exemplaires, les accords avec Remington empêchèrent jusqu’en 1923 l’accès à l’Amérique du Nord qui se firent ensuite sous la mention « Browning »…laquelle revint sous forme de boomerang en Europe après la seconde guerre mondiale, la maison-mère à Liège sortant de l’Occupation, et trop occupée à l’entretien de l’arsenal allié.

codes 12 magnum

Douze ou seize ? Nous pencherons pour le second, produit à partir de 1925, au destin lui aussi compliqué car si le « sweet » plus léger (mais que de 250 grammes, une paille !) démarra en 1937, il ne fut ainsi dûment estampillé qu’en 1947, d’où prolifération de « sweet sixteen » fantômes ou furtifs qui font bien sûr la joie des collectionneurs. Pour nous, le seize est emblématique de l’époque de la chasse du petit gibier d’après-guerre où l’Auto 5 était seul à régner en maître sur son créneau depuis cinquante ans.

poia

Sur le plan technique ne nous attardons pas trop sur cette cartouche qui, avec 85% de l’envergure du douze, fait quasiment aussi bien dans la plage idéale 27-34 grammes de plomb, mais avec des qualités d’ergonomie, de légèreté et d’équilibre qui l’avaient justement rendu populaire. Il faut aussi y rajouter la « patte » personnelle de J.M. Browning en personne qui, s’étant refusé à s’abaisser à partir de ce qui marchait en douze, tint à faire une bascule spécifique pour les petits calibres. Il hésita à partir du 20, finalement trop petit, la solution pour ce calibre n’étant trouvée qu’en 1958, et donc 32 ans après le décès, à Liège de notre génie armurier, alors en pleines cogitations sur l’aboutissement du superposé B.25.

super allégé

Et les super-allégés ? Autre partie déroutante de l’histoire alambiquée de l’Auto 5 qui avaient déjà des « allégés »…de marketing, les « super » apparurent en 1958 avec des boitiers alliage et non plus acier, des apprêts noir mat granuleux (qui pouvaient s’écailler, affaire résolue en 1972), voir ci-contre à dr. mais avec marquages et commandes spéciales, le plus souvent autour du « custom shop ». Si vous tombez dessus en bon état, ce sont les plus recherchés, avec eux aussi leurs spécialistes attitrés car la production, plus restreinte fut aussi assez évolutive, notamment du côté des alliages qu’il convient de tester aimant en main, pour deviner plus ou moins, leur composition.

L’Auto 5, vingt ans après son arrêt suscite un tel engouement qu’un sondage près un grand site de sauvaginiers US, sur 122 votants pensaient à 79%...qu’il serait intéressant de relancer sa production ! Notre prochain envoi analysera justement en quoi ce serait difficile…autre époque, autres mœurs. Ce qui peut se comprendre car, dès que vous avez compris le positionnement des bagues dans ce pistolet, pourrait-on dire « à ressort » plutôt qu’à long recul, le boitier ne s’ouvre que tous les 50 ans…

QG25N3I

1/ La cote du Chasseur français part de 280 euros pour un état moyen du premier grade standard, à 2800 euros pour le plus beau des super allégés. Pour ceux que ça intéresse, la revue « Cibles » que l’on trouve dans toutes les maisons de la presse, publie, dans son édition de ce mois de février 2020, un beau dossier sur l’Auto 5.

2/Nous renvoyons les lecteurs intéressés au site proofhouse.com/browning/a5.htm pour débroussailler cette question particulièrement « touffue ».

 

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