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6 mars 2020

Browning Auto 5 : quelques préjugés à vaincre

Nous continuons, tout au long de cette année à tourner autour de cette arme mythique, engrangeant des réactions de lecteurs dont nous effectuerons la synthèse en décembre.

Malgré ses 110 ans et plus, cette arme formidable, assurément le meilleur semi-automatique du monde, reste propice à la désinformation et aux malentendus. Tout le monde le connaît, surtout dans les anciennes générations, en a vu ou entendu parler, et comme il est accessible à tous, suffit de cliquer sur Internet, pour tout connaître de son fonctionnement. Malgré tout, rendons-lui cette justice, il faut d’entrée balayer quelques préjugés souvent infondés.

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Est-il sûr ? Pas d’emboutissage, d’alu, de plastique, rien que de l’acier fraisé, « l’obsolescence programmée » n’existait pas au moment où il a été conçu…1898 ! Nous en avons déjà parlé ici, le refaire à l’identique, même avec les moyens actuels (CAO et machines-outils numériques) le mettrait hors de prix, autour de celui du Cosmi ! C’est de « l’art fonctionnel » qui continuera d’avancer inexorablement dans le temps avec ses 4 millions d’exemplaires, son boitier qui ne s’ouvre que tous les cinquante ans, tandis que tous ses éphémères successeurs comme par exemple le Franchi AL 48 (qui est loin d’ailleurs de n’être une pâle copie), s’enfonceront inexorablement dans les brumes de l’Histoire.

kzgbi

Au quotidien ? Le démontage d’entretien, canon, bagues, ressort est enfantin, le reste n’étant pas conçu pour être facilement démonté par le quidam sur un coin d’établi. C’est d’ailleurs fait pour, J.M. Browning  ayant prévu le coup : les vis à fente minimaliste vous en dissuaderont, et des tournevis spéciaux sont requis à la besogne.  D’ailleurs, à bien regarder autour de soi depuis 40 ans, toutes les armes dont les gens se plaignent, (cartouches qui éjectent mal, etc.) viennent des fameuses bagues, le plus souvent montées en dépit du bon sens, à l’envers, ou tout simplement ôtées, oubliées dans un fond de tiroir. Ou encore l’emploi de cartouches trop fortes, balles le plus souvent dans un réglage « léger », qui tapent inlassablement la mécanique, et à longue, fendillent les bois, faiblesse récurrente de l’Auto 5. Sinon, c’est l’arme d’au moins trois ou quatre générations de chasseurs.

polisso

La bosse en fait-elle pour autant… un « chameau » pour le nouveau-venu ? C’est vrai, surtout à l’heure actuelle où sévit le « design » qu’elle peut dérouter. Ce fut pourtant un des gros atouts de cette arme en permettant de se passer, contrairement aux juxtaposés qui étaient ses seuls concurrents jusqu’au beau mitan des années soixante, de conformation. Elle obligeait à tirer tête haute, les deux yeux ouverts. Sans bande ventilée (au départ), il suffisait juste de dégager le guidon haut perché sur la ligne de mire, ce qui d’ailleurs faisait tirer haut, et lui donner la renommée de véritable « marteau à faisans » pour le chasseur débutant. Ce qui contribua sûrement autant, ce qui est assez méconnu de nos jours, que la chasse au canard dans son succès immédiat.

Kelly beale double decker

Le poids ? En lien avec ce qu’on vient de dire, doté d’un canon court de 28 ou 30 pouces (62 cm), le centre de gravité très centré sur le gros cœur mécanique de la machine, donnait une maniabilité qui faisait oublier le poids de l’engin. A tout prendre, dans l’esprit des meilleures séries de la F.N. entre 1950 et 1975, privilégier le seize qui était le calibre de la chasse française à ce moment, et sans bande ventilée artifice qui n’apporte rien à la visée, alourdit le canon et la silhouette, nid à crasse qui peut également s’abimer en tombant.

La vitesse de réarmement ? C’est, quand on ressort l’ancien sur les ball-traps communaux (succès de curiosité garanti !), l’antienne que l’on retient de la part des « d’jeuns » qui exhibent fièrement leurs semi-autos multicolores en plastoc dernier cri. On leur fait essayer bien volontiers et on entend des « ohh… » et des « ahh… » ! Bien sûr à première vue, on pourrait penser que la seule technologie (long recul et sa laborieuse cinématique) pourrait le désavantager, chose que, malgré tout on ne ressent pas vraiment sur le terrain face à la concurrence, quand, en plus on possède des armes (sinon des usines…) « à gaz » qui permettent de comparer. Et c’est le cas ici avec un autre « costaud »  dont on parle assez souvent, le MP 153…

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hill

D’ailleurs les succès en compétition autrefois de la marque devraient donner à réfléchir. Des compétiteurs ISPC depuis, s’en sont servi avec des accessoires spéciaux (ci-dessus à g.), et en 2001, un article fameux signé Jim Wall, faisant autorité dans le domaine "tactical" a remis les choses au clair en l’opposant, lors de tests précis, à des armes récentes (Remington 1100, Benelli Super 90M1, Browning Gold, Winchester Super X2). C’est du côté de sa détente spéciale, à double crochet qu’il faut chercher l’explication à sa bonne tenue face à des armes bien plus récentes. Pas de ressort en effet, (voir photo ci-contre, c’est la pièce dorée) et de temps de latence, c’est la mécanique seule qui fait le boulot et revient toute seule en avant, avec la « piqûre » bien connue des débutants qui, restant appuyés sur la queue de détente, voient leur index renvoyé fissa vers le pontet. Pour tirer vite, c’est un coup à prendre un peu comme décomposer le double débrayage des vieux camions : pas rester appuyé, donner juste trois petits coups de doigt rapides successifs.

L’Auto 5 c’est comme notre bon vieux retriever, qu’on emmène à la chasse de temps, mais qu’on caresse toute l’année !

IMG_8333

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