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8 mars 2020

Chasseurs légendaires : qui se souvient encore de notre petite "Annie du Far-West" ?

Tireuse hors pair, féministe avant l’heure, Annie Oakley (1860-1926) fut surtout connue en Europe à travers les grandes tournées du « Wild West Show » de Buffalo Bill où elle entra en 1885 partageant la vedette avec le célèbre cow-boy, et le chef Indien Sitting Bull dont elle fut une fidèle amie. Le cinéma naissant allait lui offrir une carrière en 1922 quand un accident de voiture abrégea son destin.

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Née Phoebe Ann Moses dans l’Ohio, elle commença très vite à chasser avec un 16 à chargement par la bouche et poudre noire, puis un hammerless Parker, et si habile que son père facteur, échangeait le gibier tué contre des provisions. Orpheline, à 15 ans, elle était parvenue avec le fruit de ses campagnes dans les environs à permettre de rembourser une hypothèque sur la ferme familiale. Aux débuts du ball-trap naissant, les plateaux d’argiles se généralisant vers 1880, sa renommée la fit très vite se confronter dans la région de Philadelphie aux champions locaux dont Franck Butler qu’elle finit par épouser en 1876.

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En 1882 elle monta avec celui qui partagea sa vie jusqu’au bout un spectacle de tir dont la renommée était déjà bien assise quand un événement fortuit lui ouvrit en 1885 les portes du « Wild West Show » naissant. Le champion de tir, le captain Adam Bogardus ayant perdu en 1884 toutes ses armes englouties dans le naufrage du bateau qui les transportait sur le Mississipi, elle le remplaça au pied levé pour suivre ensuite une bonne dizaine d’années, ce grand show international qui la mena en Europe, en Espagne, en Italie où à Milan elle termina première sur 70 tireurs. En 1887 pour le jubilé de la reine Victoria à Wimbledon, devant le prince de Galles elle devança facilement la championne britannique Lilian Smith.

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Tirant 40 000 cartouches par an, cette femme de petite taille (1,50m) avait su passer du tir aux boules multicolores, aux plateaux d’argile, au tir aux pigeons vivants mais aussi des spectacles comme couper une carte à jouer par la tranche, ou éteindre la cendre de cigarette que fumait de son mari, devenu son assistant au sein du spectacle d’un tir précis, situation qu’elle proposa même au Kaiser Guillaume II en personne ! Prudemment, celui-ci se soumit à l’exercice, la cigarette tendue à bout de bras…Son petit chien Dave (ci-dessous à dr.) connu de tous les enfants américains participait à la revue, allant chercher des balles tirées au vol ou des pommes que sa maîtresse touchait en équilibre sur sa tête.

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En 1901, un accident de train la blessa assez gravement au dos, puis oubliée 40 minutes dans des bains chauds où elle n’aurait dû rester que quelques minutes, lui fit blanchir en une journée et à 41 ans, tous les cheveux. Elle réapparut dans le WWS jusqu’en 1911, puis monta son propre spectacle avant de se retirer dans le Maryland en 1913 et d’intervenir comme instructeur vedette sur le stand de Pinehurst (Caroline du Nord) où elle eût comme client le président Roosevelt en personne.

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Très patriote, elle renouvela en 1917 sa proposition lors de la guerre hispano-américaine de 1898 de monter un régiment de femmes tireurs d’élite volontaires équipées à leurs frais, ce qui fut refusé. Dotée d’un caractère bien trempé, elle n’hésita pas à intenter un procès à 55 journaux du groupe Hearst, et obtenir 27 000 dollars de dommages et intérêts pour une diffamation qui avait joué d’une homonymie pour faire le « buzz » sur son dos comme on dit actuellement. Très sportive, elle acceptait tous les défis d’où qu’ils viennent, et au faîte de sa gloire en 1897, à 37 ans à Rangley dans le Maine, battue (88 contre 99X100) par Billy Hill, un jeune inconnu, fair-play, elle le recommanda à Remington chez qui il fit ensuite toute sa carrière et fut même instructeur de tir lors de la seconde guerre mondiale.

En 1922 le cinéma commençait à s’intéresser à elle quand un grave accident de voiture la bloqua un an, puis l’année suivante, le pauvre chien Dave qui était un peu l’enfant de la maison fut renversé. Elle tira encore un peu en 1924 mais sans conviction avant de s’éteindre en 1926, trois semaines avant Franck Butler. Ce dernier, excellent tireur lui aussi, avait partagé toutes ses aventures, fut commercial pour Remington, grand développeur de l’ATA naissante : il y avait en 1904 100 000 tireurs de ball-trap de haut niveau qui s’affrontaient toute au long de 200 grands meetings. Annie Oakley elle, a donné son nom à des « trap games » particuliers très populaires aux USA, et dont nous allons parler dans le prochain envoi.

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