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28 février 2024

Du grand gibier dangereux à la 22 ?

Question iconoclaste et dérangeante, mais qui peut être causée par notre récent envoi sur la carabine « Canuck » (1) qui tint, un temps en 1953 le record mondial Boone-Crockett avec un grizzly de 500 kg et 3 m. de haut tué d’une balle de 22 Long ? Or, les interactions des ursidés avec le minuscule calibre sont plus nombreuses qu’on le croit en Amérique du Nord, pas tellement avec les « vrais » chasseurs qui sont autrement équipés, mais parce que, le plus souvent c’est le seul qu’on a sous la main quand on se balade dans le « Wild West ».

Quand Bella Twin, (ci-dessous)  le 10 mai 1953, fut confrontée avec ce mastodonte, elle ne fit que prendre une décision rapide de réflexe de défense, pouvant tirer sa première balle à bout portant, et à la suite les 6 autres qu’elle portait sur elle sachant fort bien qu’un tel animal blessé, est impitoyable. En Alaska, un Inuit avait un peu fait la même chose avec un ours polaire de la même envergure à 6 mètres en le tirant derrière l’oreille. Et au Spitzberg, cinq explorateurs avec le même animal, ne pouvant le dissuader avec des fusées de détresse en vinrent à utiliser un pistolet 22 d’abord tiré à 15 mètres, le premier, blessé, ayant le temps de jeter son arme à son voisin pour en venir à bout de trois balles dans la tête, mais au prix d’un mort et un blessé grave.

 

 

 

 

Malgré les différences de morphologie des deux types d’ours, toutes sont aussi dangereuses, et cet animal très rapide qui charge à 45 km/h ne donne que peu le temps de réagir, même avec un calibre « 30 » considéré pourtant comme le minimum létal, car il faut impérativement viser la tête, alors imaginez avec un 22 ? Même pour le chasseur, son allure est déroutante avec des structures corporelles inattendues : en chien assis, quasiment vautré, parfois debout pour observer. L’animal survient souvent sans crier gare : en 1936 croisant la piste d’une ourse noire suitée, un promeneur grimpant à l’arbre le plus proche fut suivi dans son ascension, s’en tirant par une balle à bout portant grâce au petit revolver qu’il avait conservé dans sa poche. En 1960, au Nord de Minto (Alaska), des pêcheurs qui faisaient la pause-déjeuner furent attaqués, l’ours heureusement distrait par le casse-croûte gracieusement offert fut de nouveau tiré de près.

En 1992, toujours au Nord du pays, l’ours entra dans la cabine de trois vacanciers, qui se réfugièrent sur le toit, arrivèrent à le repousser d’un tir, mais le temps qu’ils étaient partis chercher de l’aide, grâce à un sapin proche, il revint sur le toit, tuer la femme qui attendait les secours. Comme on le voit, le petit calibre manque quand même singulièrement de puissance, même de près si tiré au hasard. Ce qui arriva en 1971 dans l’Idaho à un guide pourtant expérimenté menant ses chiens, écarté de son arme d’épaule, et qui avait oublié son 44 habituel à la ceinture. Montant précipitamment à l’arbre le plus proche, il tira 8 coups sans plus d’effets, et c’est un de ses vieux chiens qui lui sauva la mise empoignant l’ours par l’arrière-train et le faisant tomber, la meute ralliant finalement parvint à le distraire dans une sorte ferme roulant comme pour nos sangliers, afin qu’il puisse recharger et tirer. La carcasse était percée de 14 trous !

 

 

Chiens et ours, on vient de le voir ne font jamais bon ménage (2), et en mai 2005, dans le Missouri un ours brun de six pieds se fit tirer à la carabine 22 pour être retrouvé mort le lendemain à 150 m de là. En fait, le caractère « perçant », et les trajectoires erratiques du petit calibre dans les tissus, (déjà remarqué par les médecins-légistes tout au long de leurs autopsies en matière criminelle), donne lieu à des coups de semonce qui tuent souvent les ours, erreurs coûteuses devant les tribunaux car c’est illégal qu’il s’agisse de protéger ses poubelles, sa bagnole ou le poulailler proche. En 2012, dans l’état de New York, un ours de 200 kg qui s’était invité dans un barbecue, fut tué d’une seule balle, et dans le Wyoming, celui qui lui avait tiré dans les fesses, l’a senti lui aussi passer devant les gardes forestiers, car la balle fut mortelle, passant entre les côtes pour atteindre le foie.

Morale de l’histoire, le 22 Long Rifle, n’est pas recommandé pour toutes les « défenses », mais quand même meilleur qu’un canif, un bâton (même pointu !), ou un gros caillou. Quand il s’agit de vie ou de mort, face à un prédateur, à deux ou à quatre pattes, la sélection du calibre peut certes jouer un rôle, mais le placement (comme ci-dessous dont on imagine le résultat face au « roi des animaux » !) aura toujours le dernier mot.

1/ Voir archive du 10 novembre 2023

2/ Voir archive du 7 janvier 2019

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