Comment se placer dans les battues ?

La battue qui est une chasse ancestrale bien nommée car dite "à cor et à cri"

impose cependant aux postés quelques règles de bases. On ne reviendra pas sur la sécurité amplement rappelée à chaque fois, mais plutôt sur quelques petits comportements qui peuvent influer sur sa réussite. Après le "rond" qui donne les consignes, on se rend à son poste le plus souvent en voiture suffisamment loin de la traque pour ne pas être repéré par les animaux, sans bruits superflus comme claquer les portières, sans fumer, sans s'apostropher de loin...ou se raconter la chasse de la veille. 

Arrivé au poste, le chasseur pourra se faire expliquer de quelques gestes son angle de tir, mais une fois seul veillera à bien s'intégrer dans le paysage. La silhouette humaine, même habillée en orange fluo (1 voir en bas de ce texte) est une pièce rapportée dans le paysage et sa silhouette qui représente en gros une bouteille montée sur deux pilotis se remarque de loin. Il faut donc s'attacher "à faire partie du paysage", ne pas se silhouetter en crête, se plaçer non derrière un arbre, mais devant, dans les prés dégagés éviter si c'est possible la pleine lumière et faire quelques pas pour gagner l'ombre. A 5-6 métres près, toujours en ayant soin de bien avoir toujours dans le visuel ses deux voisins de ligne, prendre les quelques métres de hauteur qui permettront un tir dit "fichant" toujours moins dangereux. Dans les champs de maîs, en lisière des ronciers, autant que faire se peut, toujours en gardant l'oeil sur ses voisins de ligne, se mettre derrière un obstacle : bout de talus, ragolle, poteau, bref tout obstacle qui "cassera" votre silhouette humaine car un animal poussé d'assez loin par les chiens s'arrête, sent le danger, "réfléchit" en quelque sorte, et "randonnera" ou passera plus loin s'il estime qu'il y a du monde. Enfin pressé par la meute s'il se décide à franchir la ligne...ce sera à fond de train, et donc d'autant plus difficile pour réussir un bon tir ! C'est pour cette raison qu'il y a tout intérêt à se rendre compte si l'on est à "bon vent", et qu'il faut toujours éviter non seulement de fumer au poste, mais aussi avant la chasse, de s'inonder de "sent bon" et autres after shave, ou de faire l'affût avec un vieux treillis qui a amplement servi pour le dernier barbecue. A mauvais vent, quand on manque de gens pour garnir une ligne c'est d'ailleurs une des astuces pour combler les trous que de placer au beau milieu un vieux maillot bien imprégné de sueur. 

Certains animaux étant plus sensibles que d'autres aux mouvements, il faut éviter tous gestes inutiles, battre les bras, faire les cent pas ou encore de se stresser inutilement car les animaux, parait-il sentent cette tension. Tous les chasseurs qui sont un jour passés derrière une caméra vous le diront : "on voit bien plus d'animaux en épaulant l'appareil photo que le fusil" ! Pour la même raison, il faut épauler lentement si on entend les chiens qui poussent devant eux un animal qui arrivent doucement, qui se forlonge ou se dérobe. En règle générale, il suivra plutôt les talus, les fossés, les accidents de terrain, plutôt que le plein champ, et c'est là qu'il faudra porter son regard en premier et être attentif. La plupart des renards sont ainsi tués "en bout de ligne" souvent en tout début de traque à peine les chiens découplés à des kilométres de là. 

(1)  : les sangliers et les cervidés, tout comme les chiens d'ailleurs voient "en noir et blanc" et ne distinguent pas l'orange fluo qui, néanmoins dans le cas des chasubles par exemple fait "tache". Il faut leur préférer comme le font d'ailleurs souvent les habitués du grand gibier des tenues orange (voir notre photo ci-jointe duchasseur au second plan) mais à brisures pour éviter de faire masse.