Grand gibier, lisse ou rayé (4é partie) : le "western" pour finir !

Ca peut paraître "folklo" après nos premières parties de terminer par ces armes style "cow boy", mais qui justement, en battue, retrouvent une certaine acuité, et pas seulement pour les traqueurs comme nous allons le voir. Leur technologie désuète a fait ses preuves, leur look sympa parle à nos souvenirs des films de cow boys et d'Indiens, de John Wayne à Josh Randall. Leur prix est souvent attractif tout comme leur aspect pratique et sécuritaire. On peut en effet engager une balle dans le canon, rien ne partira tant qu'on aura pas levé, à l'ancienne, avec le pouce, le chien extérieur, bien visible et protubérant. Ce sont des armes courtes qui se destinent, par essence, aux traqueurs qui peuvent la trimbaler en bandoulière, même à la limite déchargée, le magasin seul rempli. Suffit juste de manoeuvrer le levier de sous-garde, armer le chien, et ainsi être opérationnel sur un sanglier au ferme par exemple. 

Et pour les postés ? On va revenir à la balistique et examiner ce qu'on nous propose : 

- Deux calibres "historiques" où là on est pile dans le "Grand Ouest" : le fameux 30-30, et le 45-70 gouvernement. Le 30-30 c'est le classique de l'attaque de la diligence, mais ça donne aussi : une déjà grosse balle de 10 g. qui file à 700 m/s avec une puissance de 1600-1800 joules. De quoi on le voit bien à ce dernier chiffre, mettre  facilement par terre un chevreuil tant qu'on ne l'aligne pas à plus de 100 métres car la grosse balle à tendance à s'effondrer après. Avec le 45-70  on va encore moins vite (550 m/s), et c'est la grosse balle (20 g) qui fait le boulot (1930 joules). C'est avec ça que Buffalo Bill tirait quotidiennement des dizaines de bisons, de fort près, dix-vingt métres il est vrai ! Donc pour ces deux vétérans, on a tout bon au chevreuil à 50 métres, voire pour les petits sangliers de moins de 50 kgs, toujours à cette distance usuelle en battue.

-Deux calibres pour les "tireurs sportifs" : ces jolies carabines sont souvent proposées dans des calibres qui peuvent intéresser le tireur sportif à l'arme de poing qui serait aussi chasseur car elles sont proposées en 357 Magnum, et aussi en 44 Magnum, rappelez vous, c'est gros pétard de Clint Eastwood dans l'Inspecteur Harry ! Voyons maintenant les chiffres : le 357 magnum c'est du classique (chez les armes de poing, de nos gendarmes et militaires par exemple) 9 mm mais un peu "dopé". La balle fait 9 g. à 700 m/sec et 1500 joules, une énergie pas énorme mais qui se dissipera toute dans la bête. On est toujours OK donc pour le chevreuil et le "petit" cochon. Le 44 Remington Magnum va moins vite (550 m/s) mais sa grosse balle (15 g) fait plus de dégâts (1400 joules). Donc mêmes effets. 

-Deux calibres plus modernes : le 444 et le 450 Marlin. Nos amis américains ont bien compris que le 30-30 était un petit peu juste pour faire comme dans le temps tirer tout et n'importe quoi (même des ours...mais à bout portant !) avec ces ancêtres. Des marques modernes (Marlin, Mossberg etc.) ont donc proposé des calibres plus trapus avec de grosses balles de 15 et 22 grammes. Les vitesses patinent un peu (550 m pour le 444, et 100 de mieux pour le 450), mais la puissance est doublée (2500 et 3000 joules) par rapport aux deux chapitres précédents. On le voit ces deux calibres sont beaucoup plus polyvalents et permettent d'attaquer plus raisonnablement les sangliers, mais toujours d'assez près, guère plus de 50 métres. Cerise sur le gâteau, on a dans ces calibres modernes pour 1000 euros,

 des armes de toute beauté en inox, lamellé-collé avec des rails pour optiques, de la réserve de munitions pour un tir finalement aussi rapide voire plus qu'une carabine classique. C'est la raison pour laquelle on en voit de plus en plus en battues, dans la traque mais aussi au poste. C'est efficace et ça marche.