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18 janvier 2015

Les "vieux" superposés Merkel

Par « vieux » on entend ici ceux d'avant la chute du mur de Berlin où à Suhl, en Thuringe, sur le combinat E.Thalmann  travaillaient des milliers d'ouvriers spécialisés. Les prix vendus à l'époque n'avaient aucun rapport avec la qualité exceptionnelle de ces fusils nés en 1924, s'illustrant tant à la chasse qu'en sporting, bien avant la vogue du ball-trap qui a popularisé les superposés dans les années soixante.

 

201 E

De 1990 à 2000, si la marque a souffert de la restructuration née de la réunification des deux Allemagnes, ces superposés fabriqués par trois fois moins de personnel de nos jours, mais sur des machines numériques  valent maintenant un oeil...voir le catalogue : 5 à 6000 euros la bête !

En occasion, et il faut en profiter, leur qualité justifierait une cote plus élevée vu le prix des modèles neufs actuels dont ils sont la copie avec quelques améliorations « modernes » quand même : monodétente, bille d'acier, chokes amovibles, etc. Mais qu'importe, il faut savoir qu'avant-guerre, ces fusils valaient le prix d'une voiture et étaient déjà des produits de luxe aux solutions mécaniques nobles (1), capables de traverser facilement des siècles .

Reconnaissables au premier coup d'oeil du fait de leur bascule haute, souvent rehaussée de magnifiques et profondes gravures animalières, ils étaient après guerre, à l'époque où le commun des chasseurs achetait tout « à la Manu », l'apanage de connaisseurs avertis et soigneux, voire d'un certain niveau social du genre de ces propriétaires de grosses berlines allemandes auxquelles la comparaison de standing, mais aussi de solidité et de performance vient immédiatement à l'esprit.

Leur qualité ? Une canonnerie redoutable mais serrée à mort, des bois rouge foncés magnifiques , limite acajou, finis à l'huile, et d'innombrables déclinaisons de particularités qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs (indicateurs d'armement sur les flancs latéraux de la culasse, première détente articulée pour ne pas se blesser l'index si on emploie la seconde détente), des déclinaisons de finitions « sur mesure » et de haut niveau : jaspées, gravures fines, platines, crosses anglaises, bavaroises à l'infini.

Les défauts ? Lourd car bande pleine et haute liée à la spécificité de la bascule à verrouillage transversal du système Kersten-Greener (2), recul, mais sans nuire à la maniabilité et à l'équilibre du fait d'un garde-main étroit et en trois pièces comme les plus beaux superposés anglais . Attention aussi à l'entretien car les canons non chromés ouvraient à des risques de piqûres en sortie de chambre.

Comment les reconnaître ? Il n'y a pas de noms de modèles (comme par exemple un « Sagittaire » de VC), ni vraiment de millésime, sinon à repérer les quatre derniers numéros de série qui sont, théroriquement ceux de l'année et du mois de fabrication, le suffixe « E » signalant qu'il s'agit d'un modèle à éjecteurs automatiques.

Les plus accessibles sont les séries 200 à verrouillage Blitz où toutes les parties mobiles sont montées juste au dessus du pontet, et donc une plaque de recouvrement assez large sur celui-ci. Le 201 E (photo ci-dessus) reprend tout cela mais en version luxe avec de profondes gravures de chasse finement ciselées. On y voit des chiens à l'arrêt sur des perdrix, des renards guettant des bécasses, des faisans prenant leur envol, il n'y a guère deux fusils vraiment semblables tant dans cette vaste entreprise (avant 1989) il y avait d'ateliers et d'artisans spécialisés dans leur domaine. Dans cette économie d'avant la chute du rideau de fer il n'était pas vraiment question de rationalisation et d'optimisation des tâches comme on dirait de nos jours.

301 E

Les 300 sont les top modèles avec double verrouillage Anson plus Kersten-Greener et une bascule plus étroite où l'on remarque deux portées de recul au lieu d'une seule. Le 301 (ici à dr.) était finement ciselé sans platines, le 303 E avec platines et gravures bouquets, le 303 E luxe également à platine avec plusieurs niveaux de finitions. Mettre la main sur une de ces merveilles en occasion abordable n'est pas évident, mais toute la série 200 se retrouve souvent sur le Net autour de 800-1500 euros. Une arme qui « classe » son propriétaire, élégante, intemporelle, et que l'on peut, comme une bonne bouteille, mettre à « vieillir » au râtelier et sortir de temps en temps, à l'ouverture, pour faire « bouler » le capucin.

(1) : comme le montage des canons "demi-bloc" soit une barre d'acier pour chaque canon dans la masse avec chacun leur demi-crochet puis soudés. Maintenant seuls les fusils haut de gamme sont montés ainsi. 

(2) : on retrouve ce verrouillage sur d'autres armes allemandes moins connues comme Wolf, Buhag, Simson, mais également d'excellent niveau. Ils sont plus accessibles en occasion, mais aussi plus rares. 

 

setter act

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Commentaires
B
Bjr<br /> <br /> Et les "vieux 126Ebis, 117Ebis?
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