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14 février 2015

Trempé...comme un barbet !

C'est un terme qui s'applique sans conteste bien souvent au chasseur, et particulièrement à celui de gibier d'eau pour lequel ce chien ancien et un peu oublié était assurément destiné. Rustique et ancien (Buffon en parle) ainsi que tous les vieux auteurs, sans que le genre en soit vraiment précisé tant il était variable.

 

barbet

Le barbet c'est, en fait, bien avant la vogue des labradors et autres retrievers, le chien d'eau par excellence, un mélange de griffon boulet, de briquet, croisés et « retrempés », c'est le cas de le dire, à des tas de races qui le firent parfois aboutir au...caniche ! Très répandu avant la Révolution, il fut croisé en Angleterre à des setters pour aboutir à la grande famille des « water spaniels ». Chien en fait à tout faire (la preuve, celui-ci à dr. rapporte...une perdrix !), docile et affectueux on lui reprocha au tournant des années 1900 quand la chasse française s'ouvrit aux chiens d'arrêts britanniques de manquer de nez, ce que les vrais utilisateurs de chiens d'eau à l'époque n'exigeaient pas comme qualité primordiale.

 

chien d'eau

S'ensuivirent des polémiques entre spécialistes, notamment du canard « au cul levé » à l'aube, aux sources des queues d'étang protégées de roseaux et de joncs, d'où les colverts fusent le plus souvent vent debout à quarante cinq degrés dans un tir difficile où le rapport importe absolument, le gibier abattu terminant sa course pleine mare. Même chose en bordure des cours d'eau bordés de pâtures accueillants colverts et sarcelles qui s'envolent à grand fracas quand ils sont surpris par l'arrivée du chasseur prudent et de son chien docile, derrière les saules.

envol col

Dans les années cinquante, les chasseurs de bécassines dont certains arrivaient à faire 200 à 500 pièces dans une saison (qui, ne l'oublions pas, ouvrait avec le fameux passage de la Madeleine fin juillet, et se terminait à la remontée de mi-février), continuèrent de batailler à distance avec les utilisateurs de chiens d'arrêt, notamment quand il s'agissait de prendre les grandes prairies vent dans le dos. Un barbet prudent, suivant son maître, et mettant sur l'aile les oiseaux l'un après l'autre, étant plus utile qu'un fougueux setter vidant tout le pré en un clin d'oeil.

 

Le tir du fragile échassier étant déjà en lui même assez difficile, et lui aussi controversé (« pointe la bécassine aussitôt son départ, suis la dans ses crochet et tire un peu plus tard » ou...le contraire : « tire la bécassine aussitôt son départ, n'attends pas ses crochets, tu tirerais tro tard » ?) les tenants du barbet privilégiaient encore le rapport d'un oiseau souvent invisible en son point de chute. C'était un peu la même chose pour les tenants de la passée aux canards où à la nuit tombante il fallait être particulièrement attentif selon le fameux adage « gibier passé, gibier manqué », et où le chien d'eau repérant le gibier au bruit de sa chute, ramenait parfois le colvert désailé aux pieds de son maître, la nuit largement tombée. Une chasse exigeante, les pieds et aussi souvent...le derrière dans l'eau, mais qui laissait pour ses usagers des souvenirs pour toute une vie. Notre photo (archives auteur) : passées du matin et du soir, plus une nuit de hutte, un beau tableau en baie du Mt-St-Michel en février 1975 : 38 pièces dont 31 becs plats (colverts et sarcelles) le reste en vanneaux. 

 

tableau 1975

 

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