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FCM 25.00
23 mars 2015

Quelles cartouches dans une arme ancienne ?

Les habitués de ce blog auront depuis longtemps compris vers où vont les pôles d'intérêt de l'auteur, mais attention, qui dit fusil de chasse ancien ou de collection passe par certaines précautions d'emploi, et vigilance à l'achat, particulièrement entre particuliers. En effet, si c'est en effet là que vous pouvez dénicher « la bonne occase », vous n'êtes jamais sûr d'y trouver la garantie et la sécurité de fonctionnement qu'offre tout bon armurier.

 

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Donc, avant même d'envisager essayer la pétoire, un examen soigneux s'impose non seulement de l'ensemble ou des bois, mais en premier lieu du verrouillage. Pas seulement arme montée, mais surtout en ayant auparavant ôté la longuesse (ou devant) qui participe nécessairement de la solidité de l'ensemble. Ce, en forçant latéralement et longitudinalement canons et crosse encore solidaires. Un oeil attentif remarquera aussi un certain « jour » aux portées de recul, signe que le basculage a déjà été repris, ce qui n'est pas rédhibitoire sur des armes anciennes qui ont déjà « de la bouteille » (1). Dans les fusils à deux coups il ne faut jamais oublier que les deux tubes des canons, leur crochet sur la broche de bascule, et la bande constituent un ensemble de pièces qui, réunies, doivent se comporter comme une seule. Il ne faut donc tolérer aucun jeu de cet ensemble soumis à un effort violent au moment du coup de feu.

 

images (2)

Le banc d'épreuve offre un gage de sécurité toujours bien présent de nos jours, et qui se généralisa avant guerre pour des cartouches de 12 chargées à 5,25 gr. de poudre forte N°2, poussant 34 grammes de plombs de 6 générant autour de 510 bars quand le banc d'épreuve en exigeait de 900 à 1300 pour qu'une arme puisse être commercialisée. Certains marquages de canons spécifiaient, notamment en raison des chokes fixes souvent assez serrés « non pour balle », avis qu'il faut impérativement respecter de nos jours où, on va le voir plus loin, les poudres ont fait de gros progrès en vivacité.

 

Actuellement, les armes ordinaires (soit celles chambrées à 70, donc la majorité) sont éprouvées au minimum à 930 bars, et les « aciers » arborant la fameuse fleur de lys, à 1320 bars pour les « magnum » (chambrées à 76) ou « super-magnum » (surtout des semi-autos) à 89. Rien de bien neuf donc hormis les cartouches qui, elles, ont beaucoup évolué en 70 ans. De 350 mètres/seconde, la généralité avant-guerre avec les bourres grasses, nous sommes passés désormais à une moyenne de 430 m/s. sous l'influence, entre autres du sporting (ball-trap, fosse, parcours de chasse, etc.) avec aussi des pressions plus fortes : 740 bars pour les « ordinaires », voire beaucoup plus pour les fortes cartouches liées aux chasses spécifiques comme le gibier d'eau. On est donc là beaucoup plus près des limites de l'épreuve pour des armes qui avouent le poids des ans, même si leurs qualités de conception n'ont souvent rien à envier à des armes plus modernes (2).

 

Il s'agit donc pour leur propriétaire de raisonner dans l'esprit d'une époque où elles étaient majoritairement employées en plaine, au lapin, au faisan, à la perdrix guère au dessus du plomb de 6 convenant à peu près à tout. Il n'était pas question alors, de « magnums » ni de charger énormément en gros plombs, avec des bourres grasses dont la technologie est déjà, par elle même plus douce tout à la fois pour les mécanismes...et les épaules des tireurs...ces derniers étant également bien plus sollicités que nous dans la période bénie pour nos pères, d'abondance de gibier qui suivit l'Occupation !

 

Par chance, tous les catalogues des grandes marques proposent désormais de ces cartouches « tradition » ou « héritage », douces à l'épaule comme au fusil et qu'il convient donc de consulter pour trouver chaussure à son pied. Il en existe même pour l'acier (étain, cuivre doux), et certaines balles modernes (sous calibrées comme la Rubin Sabot par exemple) peuvent aussi faire l'affaire dans le tube le moins choké et permettre de joindre l'utile d'un fusil polyvalent même ancien, à l'agréable de disposer d' un fleuron de l'armurerie. Si c'est bien connu, la chasse n'est pas faite que pour tirer du gibier, mais aussi faire de belles rencontres...vous verrez que disposer d'une arme fine en provoque à foison !

 

1/ L'état du quadrillage, maté ou quasiment disparu à force de maniement est le signe d'une arme qui a déjà beaucoup de vécu, même elle est, pour le reste en bon état apparent. Ce qui est nullement incompatible avec son fonctionnement. Toute arme d'un certain niveau a de grande chance d'avoir été possédée par un propriétaire soigneux, soucieux de son entretien, et qui peut donc servir plusieurs générations de chasseurs.

 

images

2/ L'armurerie actuelle n'a guère rien inventé de neuf, en ce qui concerne les armes classiques (juxtas ou superposés) question solidité qui n'ait été déjà exploré avant-guerre. Les systèmes Anson classiques à doubles verrous inférieurs (voire renforcés d'un troisième verrou supérieur de type Greener comme sur ce juxta Merkel 101, ci-contre à gauche) étaient également utilisés pour les express, même de gros calibre pour l'Afrique. Même chose pour le simple et génial verrou « Aiglon » inventé en 1913 par Aimé-Coeur Tyrode puis Guichard. Il est toujours utilisé à l'heure actuelle sur les prestigieuses armes Granger : une douzaine par an...prix à la mesure de l'exception...celui d'une très belle voiture !  

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