L'environnement du tir, ou "le bon poste"

La battue, chasse collective par excellence nécessite de strictes consignes de sécurité qui sont, partout, et en tous temps sérieusement édictées. Mais faut-il se contenter d'entendre un pensum débité d'une voix monocorde, entendu sans être vraiment écouté, comme une corvée ? Il ne devrait pas s'agir d'une formalité, mais d'une attitude, presque une philosophie où l'environnement du tir, viendrait s'ajouter à tous les principes de base de la sécurité dans son ensemble et que tout chasseur se doit d'appliquer : franchissements, déplacements, etc...

L'angle des trente degrés, ne fait pas tout. Une étude récente de la Fédération du Loir-et-Cher a montré que 84 % des balles pour fusils lisses ricochent, et que, derrière, à 68 % ces « balles perdues » traversaient encore trois plaques de bois ! En effet, le « lingot » que représente par exemple une brenneke, ne fait pas les petits éclats d'une balle de carabine dotés d'une énergie moindre. Mais qu'on se rassure néanmoins, l'angle des trente degrés sécurise à 98 % tous les tirs, qu'il s'agisse d'une carabine ou d'un fusil.

Parlons aussi du « tir fichant » ! On retrouve un peu la fameuse histoire des trente degrés, mais cette fois sur le plan vertical. C'est à peu près cet angle qui est nécessaire pour être sûr que les projectiles restent bien en terre. Or, quand on tire de sa hauteur l'angle ne fait guère plus de 5 degrés, et tout au plus une quinzaine si on est perché sur un mirador de 3 mètres...ce qui revient à dire que tout ricoche. Donc attention à la nature des sols : les sentiers encaissés de ballast, les baliveaux, les poteaux, et même les fils barbelés qui renvoient le petit plomb comme une fronde.

Observer attentivement le terrain, c'est parler de l'environnement du poste : le dénivelé, les postes en contrebas, en fond de fossés où on ne voit pas les gens qui bougent...même si c'est interdit. Observez bien, il y a toujours, et partout, des « mariolles » qui ont la bougeotte, parait-il connaissent sinon la musique de la chasse au moins le territoire, et vont à leurs petites habitudes « là où ça passe ». Il faut guetter la proximité des passages : voies ferrées, sentiers équestre ou de randonnée. On a tous vu débouler un jour dans son dos un promeneur qui vous demande benoîtement s'il y a danger à passer par là...et effroi rétrospectif s'il avait fallu, à la va-vite, épauler sur un grand sanglier. Ce qui amène à parler du tir sur objectifs formellement identifié. Jamais « à l'aveugle », dans les taillis, et avec les armes semi-auto, ne pas se laisser aller à « allonger le tir ».

Le « maniement  » comme on le disait joliment sous les drapeaux, doit être une seconde nature, l'arme et les munitions en bon état, tenu en main, et non posé chargé, en équilibre sur une clôture, une bordure de mirador. Le simple respect des consignes de sécurité est toujours à dépasser largement, et devenir une attitude qui s'améliore sans cesse.