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FCM 25.00
27 juin 2016

Problématique du loup II/ un enjeu pour la chasse

La mémoire de la dangerosité du loup s’est éteinte dans les années cinquante où son image est revenue « purifiée » dans l’esprit de nos contemporains grâce à des films, des campagnes  toutes frappées au sceau des bons sentiments et en faisant abstraction de toute la littérature des auteurs anciens et de siècles d’observation…et de lutte contre l’insatiable carnassier.

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Après 1981, la sensibilité « écolo » où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » était dans l’air du temps. Plus sérieusement, côté anglo-saxon, des naturalistes disons « engagés », en incitant à penser autrement le « sauvage » et nos relations conflictuelles avec le vivant (son récent « bien-être » animal  qui ne peut se comprendre que pour l’élevage industriel car dans la Nature tout est stress et violence), entendent peser sur la société toute entière. Faut pas se tromper de combat, la Nature dit-on, a horreur du vide, et le loup l’a bien compris qui, subrepticement, a su reprendre pragmatiquement sa place (1) dans la société des hommes qui l’ont tout simplement fantasmé.

Avec maintenant 3000 attaques par an  et quasiment toute la moitié Est de la France concernée (voir carte ci-jointe : origine Breizh-info.com) c’est le temps d’une mobilisation certes, mais à faible bruit, dans lequel le monde de la chasse, jusqu’ici fort prudent sur le sujet se trouvera immanquablement concerné. Directives européennes obligent (mais où elles vont aller maintenant avec le Brexit ?) l’animal était intégralement protégé, mais l’Etat, puis les préfets viennent de dire OK aux tirs de défense des bergers, et surtout aux battues administratives que Ségolène Royal vient de faire passer de 36 à 42 bracelets. Faut dire aussi qu’on avait longtemps auparavant tourné autour du pot, mettant en branle la garderie, elle-même souvent en porte à faux puisqu’elle devait tout à la fois défendre les troupeaux, mais aussi un animal sauvage intégralement protégé dont le nombre était toujours, et par essence, incertain (2).

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Pourtant, et ces éminents observateurs de la Nature ne pouvaient l’oublier : si les troupeaux ovins payaient les premiers le prix fort, la faune sauvage passait elle aussi à la caisse. Depuis la réapparition du loup en 92, la population de chevreuils avait baissé de 20 % et celle de mouflons de 50 % ! Le chamois n’était plus visible qu’en petit nombre, plus haut, dans des zones inaccessibles, sans cesse sur le qui  vive. Les écolos y virent, bien sûr, l’avènement de leur credo sur la sélection naturelle, la survivance des plus forts, l’amélioration de la race…

C’est dans la Drôme où on recensa au départ le plus d’attaques qu’on tenta des affûts sophistiqués avec fusils de sniper et lunette infra rouge, pour découvrir, après 480 heures passées dans le noir, et encore quelques secondes seulement, deux loups ! La lecture de Robert Hainard, en quelques minutes, aurait évité du temps finalement pas vraiment perdu car c’est de là qu’on se rendit compte qu’il fallait élargir l’arsenal juridique et passer aux battues administratives. On sortait enfin d’une certaine forme d’hypocrisie des pouvoirs publics qui avaient, depuis trop longtemps minimisé le phénomène , l’attribuant le plus souvent aux « chiens errants »…pour ne pas fâcher les écolos, et aussi… éviter de tomber, comme pour le grand gibier, dans le piège des indemnités à verser …

Or, la première sortie montra la voie : deux morts dans les premières heures ! Bien sûr les arrêtés avaient été immédiatement attaqués par les écologistes, lesquels, aussitôt les premiers tirs réussis, et au terme d’une idéologie aussi extrême que spécieuse, arguèrent que les pauvres bêtes « ne représentaient pas un danger immédiat » pour ceux qui avaient tiré. Néanmoins c’est sans doute dans cette direction qu’il faut regarder, en l’étendant, mais la situation française (présidentielles) et européenne (Brexit) n’incitera certainement pas à le faire rapidement, aux battues ordinaires, celles que nous pratiquons tous, soit avec bracelets et plans de chasse. Dans ce cadre, on décuplera les possibilités de rencontres, à cette régulation « officielle » (comme celle du renard de nos jours) s’ajoutant sans doute  une plus sournoise faite d’opportunités (et surtout beaucoup moins légale) qui existe peut-être déjà dans l’Est où l’on parlerait maintenant, parait-il, de « renards gris » au tableau  ? Pour exemple, le dernier loup  «  braconné » il faut bien le dire (puisque espèce intégralement protégée, tirée de surcroit  à la carabine par un inconnu d’ailleurs toujours activement recherché) dans la Meuse, révéla, après autopsie qu’il avait, de longue date déjà, l’arrière-train littéralement farci de plombs de douze ! Comme on le voit, le « renard gris » semble avoir un bel avenir devant lui, et c’est sans doute ce qui freinera peut-être un peu sa progression vers l’Ouest…

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1/Un loup adulte randonne sur une zone de 30 000 hectares. C’est un voyageur que rien n’arrête au terme de 30 à 40 kms par nuit d’une traite. Il s’attaque au milieu le plus faible qui s’offre à lui : faune sauvage à 75 %, mais aussi élevages mal protégés, zones périurbaines comme en Roumanie où on le voit rôder autour des villages et décimer chats et chiens par des manœuvres habiles où en « minaudant » il les attire à l’écart pour les croquer tour cru.

2/Les chiffres, pour les raisons évoquées plus haut ont longtemps été minimisés, d’une centaine dans les années 2000 à 250 « officiellement » en 2013, mais finalement on n’en sait rien, et toutes ces estimations sont assez irrationnelles. Souvenez- vous des comptages aux phares : on voyait 5 lièvres…il y en avait quinze ! Le loup est un animal très discret qu’on voit peu, même la nuit. Attention au jour où on en trouvera un écrasé sur les autoroutes franciliennes…l’avant-garde sera déjà bien plus loin, à l’Ouest… c’est-à-dire chez nous ! 

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