Sécurité transport des armes : des bienfaits de la housse

Quelques mois, sinon années (la nouvelle loi date de l’automne 2013), il n’est pas inutile de revenir sur les récentes dispositions du transport des armes de chasse. Nous y sommes confrontés à chaque fois qu’il faut sortir le fusil du râtelier, et la situation peut être embarrassante, notamment en battue quand il s’agit de mutualiser l’utilisation des véhicules.

Il faut se pénétrer de l’esprit de la nouvelle loi qui dit « que l’arme doit être transportée dans un véhicule de manière à ne pas être immédiatement utilisable, soit en recourant à un dispositif technique répondant à cet objectif, soit par démontage d’une pièce de sécurité ». On le comprend, surtout depuis l’état d’urgence survenu après coup qu’il s’agit de ne pas fournir « sur un plateau » une arme « prête à l’emploi » pour tout malandrin ou terroriste potentiel.

Ce dispositif technique, on l’a tous compris, c’est la mise sous étui, mallette, fourreau qui doit être fermé, mais sans être précisé que ce soit à clef. L’idée de la loi précédente, qui datait de 1986 était surtout d’empêcher le braconnage, c’est-à-dire…ce qu’on a tous vus ou entendu dire faire dans le passé…rouler au pas, vitres baissées, le fusil chargé à portée de la main…et tirer de la voiture sur le lièvre au gîte ! Par contre il n’est pas question des munitions, mais pour elles aussi il est plus sage de les transporter à part, dans un récipient ad hoc qui non seulement permette une meilleure conservation, mais aussi ne les mette pas facilement à la portée du premier venu.

En action de chasse, toutes les règles de sécurité sont en théorie, après l’examen du permis, connues, et du fusil ouvert ou "cassé" si on veut (voir ci contre à d.) mais le problème peut se poser entre deux traques où pour éviter le nombre des voitures sur les allées forestières on est l’hôte d’un voisin obligeant. Dans ce cas, les mêmes règles de transport s’appliquent –ne vous inquiétez pas, les gardes y veilleront- et il n’est pas question de la balancer, en vrac, dans le coffre du copain avec les bottes, la pibole et les prémices du casse-croûte à venir. L’arme doit bien sûr être sécurisée (déchargée, cassée, culasse ouverte), mais aussi non utilisable immédiatement par le premier venu. On retrouve la notion de mise sous étui, ou de verrou de pontet , et s’il sont absents, il faut se résoudre au démontage partiel, par exemple pour tous les « deux coups », voire les « automatiques », de la longuesse ou du devant. Opération certes un peu fastidieuse et risquée si, dans l’euphorie ambiante, elle glisse du carnier pour filer au fin fond d’un  fossé boueux !

On le voit donc l’étui semble s’imposer d’office, notamment au poste pour d’autres raisons également pratiques. Là où elle est souvent interdite, il permet de transporter l’arme jusqu’au poste, à la bretelle, de plus à l’abri des intempéries avant que soit donné le signal de début de la traque. L’étui dispose souvent de poches avec munitions de rechange ce qui évite d’alourdir son paletot surtout l’hiver, et d’être moins engoncé et « gêné aux entournures » comme on dit, pour tirer le plus souvent dans les situations de stress et d’urgence de la battue. Autre avantage si on possède des armes lourdes et longues comme certains semi-autos, l’étui au sol permet de soulager le bras qui va tirer, le canon étant posé au sec et sur une vaste surface ne risquant pas de l’obstruer malencontreusement, et de plus dans une position extrêmement intéressante pour le tir rapide et instinctif sur un animal qui déboule à fond de train, car déjà quasi épaulée. Suffit juste de ramener rapidement la main faible sous le devant (la gauche dans la plupart des cas) et de remonter  l’ensemble, pour être prêt à tirer immédiatement. Il y aura moins d’indécision (j’épaule ou pas ?) que dans le marrant petit dessin ci-joint…