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FCM 25.00
14 mars 2017

Visée ouverte ou points rouges ?

Quoiqu’on en pense, même si c’est plus tardivement qu’ailleurs, la chasse au grand gibier envahit progressivement le paysage cynégétique de l’Ouest. Et comme ailleurs elle véhiculera son corollaire, à savoir l’utilisation de l’arme rayée et ses à-côtés spécifiques : lunettes, points rouges. Mais la « visée ouverte », métallique, simplissime, qu’on appliquait tous à l’époque où on filait tous, à la fin de l’adolescence « sous les drapeaux » est-elle morte pour autant ?

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La « visée ouverte », légère, simple, robuste, endurante, économique est à la base du tir. Les points rouges et autres artifices « d’aide à la visée » semblent l’avoir relégué au rang des antiquités, et dans certaines battues il apparaît « ringard » d’arriver au poste sans ces lourds appendices que sont certaines lunettes dites « haut de gamme » qui valent parfois deux ou trois fois l’arme qui les supporte.

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La classique visée « trois points » : cible, guidon, hausse a néanmoins pas mal modernisé son offre. Au départ exclusivement métallique, elle a longtemps tenu bon sur des carabines mythiques comme la Winchester 70 équipée d’œilletons de chasse Lyman ou Redfield, de dioptres spéciaux pas si dépassés que ça pour des tirs « propres » au posé à l’approche ou à l’affût. Chères et peu nombreuses dans l’après-guerre, les premières lunettes les ont peu à peu, rendus obsolètes, surtout dès que la distance s’allongeait. Par contre en battue, il a fallu attendre les lunettes à faible grossissement plus tardivement, mais surtout la démocratisation des « points rouges », en gros après la guerre du Vietnam (1), pour qu’ils cèdent le pas à toutes ces nouvelles technologies.

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Malgré tout, la visée ouverte n’a pas complètement disparu du paysage. Déjà parce qu’elle s’est adaptée, et qu’elle comble encore certains défauts de l’aide à la visée. C’est encore des USA où ils équipent la plupart des carabines de chasse à levier (2) que sont arrivés les « ghost rings », anneaux flous et minces (d’où la traduction « cercle fantôme »), cerclant la cible pour une acquisition rapide. La technologie nouvelle de la fibre optique qui concentre et amplifie la lumière est aussi venue apporter sa pierre à ce renouveau d’une visée simple et instinctive sans s’embarrasser de protubérances disgracieuses nuisant à la maniabilité, sensibles aux chocs, à la météo capricieuse, et la plupart du temps excessivement onéreuses. Faciles à monter en quelques minutes, les bandes de battue, les hausses lumineuses permettent un tir très rapide au saut du layon, sans même qu’il soit besoin de chercher le point de mire. Avec un épaulement bien automatisé sur une arme familière et de près, il suffit bien souvent d’encadrer la cible entre les deux pastilles vertes luminescentes pour « être dedans ». A l’arme lisse qui, théoriquement, bannit la tentation de tirer au-delà de 30 m. ces visées bon marché (3) restent absolument dans le coup pour la battue communale traditionnelle où les carabines, d’ailleurs sont encore peu nombreuses, voire bannies par des sociétés encore frileuses de ce côté, invoquant le plus souvent la sécurité pour s’affranchir, en fait, de toute quête de nouveauté.

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Où les aides à la visée retrouvent toute leur acuité en battue, c’est quand la distance s’allonge un peu, ou que le vieillissement du tireur et de sa vue gênent l’alignement des trois points. Lunettes et points rouges font tirer comme à la chasse devant soi avec les deux yeux ouverts : ils facilitent les tirs faciles, et permettent encore, à balle et sur un canon lisse réglé, d’allonger de quelques dizaines de mètres encore une tentative dans le clair et sur un animal se dérobant à petite allure avec des munitions (balle-flèche par exemple) qui règlent bien plus loin (90 m.) que les traditionnelles Brenneke.

Petit signe qui ne trompe pas, en Afrique, sur les animaux dangereux risquant de charger, les guides placés en sécurité utilisent des carabines ou des express sans aucun autre artifice que le guidon et la hausse. Dans l’urgence on place le guidon sur la cible comme à la chasse, et si l’on a un peu plus de temps ou pour achever le gibier on met le guidon dans le « V » de la hausse. Loin de tout, pas besoin de piles, et en cas de pluie tropicale, de tempête de sable, un coup de chiffon, et c’est prêt à repartir ! Comme le dit la sagesse populaire « le mieux est souvent l’ennemi du bien »…

1/Les premiers essais se firent, pour les tirs de sabords des hélicoptères, (et au calibre 50 !) pour « nettoyer » les zones d’atterrissage hostiles.

2/Ils sont généralisés sur les Winchester, Marlin, Mossberg, Savage, tirant les nouveaux calibres de chasse qui commencent à arriver chez nous en battue : 444 Marlin (caractéristiques à 100 m : 580 m/s, 2500 Joules), 45-70 (un poil en dessous), 30-30 (dépassée aujourd’hui, sauf peut-être au chevreuil et encore : 550 m/s et 1500 J). Ci-dessous, plusieurs exemples de visée ouverte, le rond gris représentant la cible : en B le "Partridge" du nom du tireur US de la fin du XIXè, en D l'express utilisé en Afrique pour le "big five" (lion, léopard, buffle, éléphant, rhino), en H, le ghost ring.

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3/Ces visées métalliques dopées fibre optique, ne dépassent pas une quarantaine d’euros. Les premiers points rouges corrects d’une populaire marque suédoise  valent trois fois plus, mais les marques les plus répandues commercialisent des points rouge haut de gamme autour de 1000 euros, soit le prix des premières lunettes dites moyennes. 

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