Faut-il avoir peur du brocard "assassin" ?

La chasse est fermée, la saison terminée…mais elle va reprendre bientôt, notamment, début juin, pour ceux qui se lanceront à la recherche du tir du chevreuil d’été, lequel il ne faut pas l’oublier est aussi et surtout celui…du renard ! En deux petits chapitres successifs, nous allons observer quelques bizarreries du chevreuil, et en premier lieu le phénomène « assassin »…

La préoccupation pour le tir du chevreuil d’été est bien celle d’identifier et d’éliminer les animaux déficients, âgés, blessés, accidentés, consanguins, et on a pu le dire aussi ici, semble-t-il à tort, les « assassins », c’est-à-dire ceux donc les bois sont sans pivots ou broches. S’agit-il de dagues  comme pour le cerf ? Curieusement, il ne semble pas impropre pour le chevreuil de parler de « daguet » pour le jeune mâle d’un an dans la période de mars à juin, et peut-être un spécialiste des termes de vénerie du chevreuil viendra-t-il nous apporter quelque lumière supplémentaire à ce sujet.

Mais selon les meilleurs spécialistes l’idée de brocards « assassins » parce que leurs broches seraient mortelles lors des combats de la période du rut (fin juillet, début août) serait un mythe. En effet les brocards jouteraient de façon uniquement frontale, ne se donnant pas de coups violents dans le thorax comme les cerfs, et il ne serait donc pas nécessaire d’orienter les tirs sélectifs vers ce type d’animaux. Dont acte.

Par contre il n’est pas inutile de rappeler que le chevreuil, à son apogée vers 3-5 ans, porte en général 6 cors, soit 3 fois deux, les postérieurs étant nommés « fourches ». Les adultes les perdent mi-octobre et les jeunes fin novembre, en fonction notamment de l’abondance de nourriture ou non. Le développement maxi s’atteint chez les vieux (7 ans et plus) fin janvier, et il décline ensuite chaque année où on dit qu’il « ravale ». Il fraye fin février, et se refait ensuite. La repousse se fait en quarante jours, et chez le jeune le trophée grandit de 2 à 4 mm par an, gagnant en épaisseur avec des « pierrures » sur la meule et des « perlures » sur le merrain.

Les plus beaux trophées se récoltent à 3-5 ans et la moyenne en France est de 18 à 30 cm sur des mâles adultes qui peuvent peser pour les plus beaux jusqu’à 38 kg. A noter enfin que suite à des dérèglements hormonaux les femelles peuvent aussi porter des embryons de bois, mais peu développés. Ces mêmes dérèglements chez les mâles peuvent montrer des trophées à perruque qu’il est également recommandé de récolter notamment après la perte par accident, des « daintiers » . C’est pourquoi je vous laisse donc le soin  de regarder de plus près  chez les bons auteurs, ce que sont les daintiers pour apprécier maintenant cette succulente recette issue d’un vieil ouvrage : « les daintiers de chevreuil blanchis à l’eau, coupés en rouelles, frits avec du jus de citron, cuits en ragoût, hachés ensuite, et mis dans une omelette sont un mets digne du plus fin gastronome. L’omelette aux rognons est certes une bonne chose, mais celle aux daintiers de chevreuil ne lui ressemble pas plus qu’un candidat à la députation ne ressemble à un député ». Voilà qui est dit avant de penser aux élections qui arrivent et surtout…de déguster !