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26 mars 2017

Cartouches : sertissage étoile, ou demi-rond ?

A chacun ses petites marottes. C’est le moment de faire le tri dans la caisse à munitions, de reclasser ce qui a servi au grand gibier, à la chasse devant soi, au gibier d’eau et sa fameuse « bille d'acier ». Mais le sertissage ? Etes-vous demi-rond ou étoile ? Etuis cartons ou plastique ? Des petites choses, des bricoles diront certains qui achètent « en gros », s’intéressant juste au numéro de plombs.

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Nous les anciens, on aura toujours la nostalgie des belles cartouches en carton qui retenaient si bien dans nos poches, une fois tirées, l’odeur enivrante (pour le chasseur s’entend !) de la cheddite…En quoi d’ailleurs ce petit cylindre qui, en nombre, finit par peser dans la cartouchière  joue un certain rôle dans le tir ? Il maintient en place les projectiles soumis à l’effet d’inertie, retient la poudre assez fortement pour une inflammation optimale évitant les imbrûlés, et la régularité de cette dernière s’impose pour une uniformité non seulement du tir, mais aussi du fonctionnement du cycle, sur les semi-autos par exemple.

Sur le terrain, à l’ouverture, passé un certain âge on aura toujours la nostalgie du carton ciré et du sertissage demi-rond de nos pères associé à la bourre grasse. A leur époque ce carton se déclinait en plusieurs épaisseurs donnant plus ou moins de pression.  De nos jours, on va le voir un peu plus loin, ce sont devenues vraiment des cartouches « fines » pour armes du même nom. Ce n’est qu’en 1950 que le plastique finit par évincer le carton : ce dernier prenait plus facilement l’humidité…ou le soleil avec des variations qui, en plus déplurent aux « automatiques » surtout fonctionnant par emprunt de gaz, arrivant en masse dans l’après-guerre.

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Le demi-rond était obturé par du liège,  du carton, puis du plastique transparent qui, comme toute nouveauté fit un peu polémique au début car s’il permettait de « voir »ce qu’on tirait il était réputé faire un « trou » dans la gerbe. On y pallia en le préfragmentant. Le demi-rond, plus facile à ouvrir avait donc moins de recul tirant en outre des cartouches chambrées 65-67 et 650 bars de pression dans des fusils à épreuve simple (1) à 900 bars. On y mettait un peu plus de plomb, et de poudre A1 (1,55 gr environ pour 28 gr de plomb) qui remplaça la fameuse poudre « T » dont on a tous vu les bidons soigneusement rangés sur les étagères de nos aînés.

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Le sertissage étoile est désormais la norme de toutes nos armes modernes chambrées en 70 même s’il apparut déjà…en 1910 ! A 6 ou 8 plis, si on regarde bien on verra qu’il part pourtant, lui aussi, d’un sertissage rond. Son chargement est plus fort, le tir plus dynamique car mécaniquement il retient quatre fois plus la charge quand l’amorce est percutée : le lâcher est plus sec, la portée accrue notamment avec les bourres à jupe et les poudres modernes (2) auxquelles il est parfaitement adapté. Sur un étui plastique il se prête mieux à la production à grande échelle, garantie d’uniformité des tirs et des cycles.

C’est donc la cartouche universelle aujourd’hui dans un fusil chambré à 70. Mais le demi-rond sur étuis carton est un peu remis au goût du jour par le retour de la bourre grasse et des chasseurs « classiques » utilisant des armes fines voulant des charges légères (28gr.), rapides, n’abimant pas l’épaule (3), et un peu revenus des « gros » fusils en 76 qui certes peuvent certes tout avaler mais avec moins de rendement précis pour une chasse donnée. On peut penser à la chasse devant soi au petit gibier nécessitant des armes légères montant vite à l’épaule, et à l’arrêt du chien sans qu’entre en ligne de jeu la notion de distance, ces petits fusils anciens à l’âme très serrée (18.3 contre les 18.7 des fusils modernes) pouvant aussi « piquer » loin.

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On peut encore tirer du 65-67 dans un 70 et à fortiori dans un 76 voire un 89, mais avec du flottement quand la gerbe doit franchir un plus loin, la « marche » qui la fait accéder au canon. Maintenant on fait même des chambres universelles (où le palier est adouci voire aboli) qui, de plus avec une bourre à jupe, font passer tout ça comme une lettre à la poste. Par contre, le contraire (couler par accident ou inadvertance une 70 ou 76 dans du 65) peut amener de graves surpressions, surtout dans des fusils anciens qui commencent comme on dit, "à branler dans le manche".

A noter encore (voir sur les forums) que toutes ces notions peuvent encore intéresser ceux qui continuent, comme dans le temps de faire eux-mêmes leurs cartouches. Adeptes du bien nommé sertisseur Nemrod (4) ce sont plutôt des partisans de la bourre grasse et du sertissage demi-rond, plus facile à « rouler »…comme le « gris » de nos anciens. Nostalgie, quand tu nous tiens…

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1/C’était le « 4 palmes » de St-Etienne qui montait jusqu’à 1900 bars, embarquant 30 gr. (oui, 20 fois la charge de poudre d’une cartouche ordinaire !) et 180 gr de plomb au banc d’épreuve. Argument commercial de solidité aidant, Darne démarra de là pour monter jusqu’à 38 gr. et 264 gr. de plomb, moment fatal où les canons finirent (quand même)  par céder ! Aucune cartouche d’une telle dimension ne pouvant se faufiler dans la chambre, on les tirait avec un culot-amorce.

2/ Les poudres modernes dites double base donnent plus de gaz, mais moins de température que les anciennes : 2400 ° contre 3500°. Par contre elles ont plus d’énergie : 3900 kg/cm contre 3200.

3/Chez nos encartoucheurs nationaux Fob, Jocker, Riffaut  font de la 65-67 à sertissage demi-rond, et particulièrement Tunet (7) et Vouzelaud (8 munitions dont sa fameuse « centenaire »).

4/ Citons encore comme matériel de référence en ce domaine pour ceux que ça intéresse : MEC, GAEP, Lee, Samson, tout ça sur le Net pour quelques dizaines d’euros. Les Italiens sont encore bien présents dans ce secteur voici quelques sites à voir : Siarm, armeria aceccoli, armeria Giudici, et en France, armurerie municentre. Les forums vous expliqueront la marche à suivre d’un loisir qui, paradoxalement ne fera pas de cette « fait main » une moins chère ou meilleure cartouche. Faudra maîtriser la manip, faire des essais. Mais un peu comme les pêcheurs qui font leurs mouches, vous entretiendrez une culture, une ambiance et la fièvre d’autrefois quand, rien qu’en bricolant ainsi dans son coin, on commençait déjà, par l’esprit…à chasser ! 

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