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1 avril 2017

Hommage à un "vieux soldat", le Browning Auto 5

Cette petite rubrique lui devait bien ça, l’Auto 5 (1) fut le premier semi-auto créé au monde, et vendu entre 1903 et 1999 à 4 millions d’exemplaires. Nous l’avons donc tous côtoyé, tenu en mains, tiré avec, c’est le type même de l’arme mythique et fiable qui fut même utilisée dans les tranchées de la Grande Guerre dont on fête actuellement le centième anniversaire.

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Le plus curieux c’est que cette invention purement américaine au départ,  aboutit en Europe, à Liège, à la F.N. uniquement parce que Winchester fit un peu  trop lanterner son génial inventeur J.M.Browning. La grande marque US s’en mord encore les doigts, et qui parle désormais de la F.N. Herstal  à part quelques spécialistes de l’histoire de l’armement de nos jours ? Le terme Browning  a tout éclipsé, c’est un type de pistolet, une grande firme d’envergure mondiale, une gamme de vêtements, etc.  

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Après presque 50 ans de monopole mondial absolu sur le semi-automatique, Browning est toujours bien présent sur ce créneau , et le fameux « Auto 5 » a même un descendant, l’A5 qui vise à surfer sur le succès de l’ancêtre grâce à des similitudes de look, dont la célèbre « bosse » à l’arrière de la culasse, mais à la technologie totalement différente, et surtout résolument plus moderne. L’Auto 5 c’était le fonctionnement par long recul du canon bien oublié de nos jours (2). L’animal était lourd comme un âne mort (3), même le « super-allégé » (3,05 kg !) , terme qui ferait bien sourire de nos jours tous les adeptes du « light ». Par contre, de par sa conception, tout le mécanisme étant derrière le canon, il était mieux équilibré que bien de ses premiers concurrents qui tous « piquaient  du nez ». Sur une âme de 18.3 et une canonnerie réputée, il était balistiquement au top profitant également d’une déclinaison de modèle et d’adaptations (4) permettant à chacun de trouver chaussure à son pied.

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Sa robustesse était proverbiale notamment dans des conditions difficiles, domaine maritime ou marais. Fallait juste s’habituer à son fonctionnement, le long recul n’étant pas toujours apprécié pour la visée, technologie imposant aussi  un réarmement un peu plus lent que les « automatiques » actuels. Conçu pour le tir des 34 gr. et une cinématique à régler au petit poil du fait des tarages de ressorts et des pièces en frottement (5), il avait encore une petite faiblesse du côté de la longuesse qui tendait à se fendre si mal remontée, surtout sur les modèles « super allégés » en dural contrairement aux « tout acier » qui eux, étaient indestructibles. A tel exemple qu’un recensement de la firme dans les années 70, retrouva encore en pleine forme, aux mains d’un chasseur français qui en avait hérité d’un aïeul, un modèle produit en 1904 !

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Sur une production de 4 millions d’exemplaires (fabriqués à partir de 1980 au Japon),  et autant de temps permettant des améliorations successives, les derniers commercialisés dans notre pays jusqu’à 1988, à bande ventilée et chokes amovibles, furent les plus aboutis, même si les chokes Invector steel permettant de tirer de la bille d’acier ne sortirent qu’en Amérique du Nord en 1990. Pour les retardataires, il fut encore possible de mettre la main sur les 1000 derniers (500 en 12, autant en 16) produits en 1999 de la magnifique série « Final Tribute » gravés à l’effigie du génial inventeur, qui eux, étaient dotés des Invector Plus. Ces fusils finement gravés sont d’incontournables « collectors » pour les inconditionnels de l’engin. Ci-dessous à g. la belle gravure du "Final tribute". Ci-dessus à dr. les gravures possibles du catalogue de 1970.

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De fait, malgré la marée de semi-autos  présents sur le marché, le mythique Auto 5 a encore ses fans, surtout sur le plan affectif, sa solidité ayant permis la transmission familiale de père en fils, voire plus, ce que la production actuelle mondialisée ne permettra sûrement plus. En occasion, la cote du Chasseur français qui fait un peu autorité en ce domaine met, en bon état selon des grades de A à C, le standard entre 500 et 1380 euros, l’allégé entre 630 et 1740 euros, et le super-allégé entre 550 et 1250 euros. Etat neuf, comptez de 500 à 1000 euros de plus…à comparer avec le prix neuf de son successeur actuel l’A 5…1400 euros  ! Ce qui voudrait donc dire que c’est encore dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe…

1/ Il doit ce sigle au fait qu’on pouvait au départ tirer 5 cartouches à la suite, caractéristique bien sûr limitée rapidement à 3 par notre législation.

2/ L’auteur se familiarisa avec l’Auto 5 du père d’un copain arme subtilisée discrètement dès qu’il avait le dos tourné, dans un râtelier bien fourni , pour aller à la passée au Grouin du Sud en Baie du Mont St-Michel où l’on faisait, fin des années soixante, nos premières armes au gibier d’eau et à la chasse tout court. Ce qui amena l’achat  (chez Fontaine à Granville…ce qui ne nous rajeunit pas) dans la foulée,  du premier semi-auto d’une longue série : un Fabarm qui fonctionnait selon le même principe de long recul du canon, mais en plus léger et déjà plus « moderne ».

3/ Le standard et magnum faisait 3,9 kg (données catalogue), le léger 3,450 kg et le super allégé 3,050.

4/ L’Auto 5 s’est fait en 12, 16, 20, 12 magnum, 20 magnum avec des canons de 65, 70,75, 80 et même d’un lisse avec hausse pour le tir à balles du gros gibier en 12-16-20.

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5/ Fallait pas trop tirer du  tout-venant  et trouver la « bonne cartouche » donnée pour l’emploi voulu le réglage, étant fastidieux. Si  je me souviens bien, (holà… cinquante ans après j’ai la mémoire qui flanche !) par bagues à placer au bout du ressort, les cartouches légères en mettant la bague étroite côté culasse, et la longue côté canon. Et pour les charges lourdes, les deux accolées, au bout du ressort, côté bout du canon. J’ai bon là ? Les internautes, ceux qui suivent, au premier rang, me corrigeront si besoin…A g. la silhouette caractéristique de l'Auto 5 due à sa "bosse" qui allongeait la ligne de visée. 

 

 

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Commentaires
R
Excellente idée que de remettre l'Auto 5 à l'honneur.<br /> <br /> J'en ai possédé un exemplaire en calibre 12/65, crosse anglaise. Très lourd, certes, mais quelle canonnerie! Et le "look"!!! Voilà une arme qui ne cachait pas ce qu'elle était: une machine!<br /> <br /> Je vais pouvoir enfin renouer avec le "bossu" puisque je suis "sur les rangs" pour acquérir le nouvel A5 One Sweet Sixteen, enfin, quand la FN Herstal se décidera à approvisionner les armuriers.
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