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16 octobre 2017

Ce que peuvent endurer les fusils de chasse

Certains mythes  armuriers et cynégétiques sont liés à l’eau, environnement toujours craint et dont la peur est décuplée dès qu’on va sur le domaine maritime et son univers salin, ou au marais avec le risque de plongeon dans un mélange plus que délétère  eau+sable+boue. De nos jours toutes les armes subissent des « tortures-test » qui vont bien plus loin que notre emploi habituel à la chasse.

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Internet a popularisé, et vous le retrouverez facilement, celui à sa sortie voici maintenant plus d’une bonne décennie, du semi-auto russe Baïkal MP 153 plongé dans l’eau glacée au Canada, enfoui sous la neige puis un tas de fumier, mais tirant toujours vaillamment ses cinq (1) coups à la suite derrière. Plus intéressante car plus fouillée avec la même arme bon marché (2) fut l’essai du magazine italien Armi e Tiro qui lui fit encaisser successivement 10 000 cartouches Fiocchi en 20 heures, puis 50 000 en 5 jours. La réflexion de base était qu’un chasseur tire une centaine de cartouches par an, et que le fusil d’une vie devait donc être apte à en tirer 5000 facilement ! Pari réussi donc, la robustesse de cette arme à emprunt de gaz devant beaucoup à son double rail de recul et au verrouillage dans le canon. D’usine en super magnum (chambre de 89) il est donné pour tirer des cartouches jusqu’à 53 grammes de plomb, mais aux USA les chasseurs d’oies n’hésitent pas à lui faire digérer des extra-magnum de 63.

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Même sur des armes plus sophistiquées comme le Benelli Vinci on a ainsi fait tirer 88 000 cartouches en quelques jours à une demi-douzaine de ces semi-autos de dernière génération. L’éclatement par défaut de fabrication, si on épluche les archives, a toujours été très rare en raison de l’extrême sévérité des conditions d’épreuve, et en particulier du nôtre, à St-Etienne. L’épreuve ordinaire était à 850 kgs et la supérieure à 1100 quand les cartouches ordinaires d’autrefois atteignaient à peine 600. Les normes actuelles montent à 1350 kgs pour l’épreuve la plus haute, née notamment de l’avènement du substitut pour chasser en milieu aquatique.

Les accidents les plus courants étaient les chutes, et on a tous connu des fusils crosse cassée ou canon devant être rectifié après avoir été oublié sur le toit d’une voiture…et quelques tournées d’apéro pour fêter quelque joli tir sur un ragot entre deux baliveaux. En l’occurrence ce fut le coût de la réparation, plus tard chez l’armurier du coin qui devient un autre…coup de fusil mémorable ! Attention aussi aux distraits, gens trop soigneux qui bouchent leurs canons par temps de pluie ou (si, si, ça existe !) ceux qui ont oublié un chiffon gras, ou même un écouvillon dans l’arme, à l’intersaison.

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Le plus souvent, lors de chutes, du passage en rampant sous les barbelés que la terre, la boue, la neige peuvent insidieusement s’insinuer dans les canons. Voisine de la bouche, cette obstruction  amènera soit un gonflement soit une déchirure horizontale, heureusement le plus souvent sans grand dommage pour le tireur. Près du tonnerre, c’est autre chose ! Un fusil tombé à l’eau, même chargé avec les modernes cartouches plastique peut fort bien retirer aussitôt pourvu qu’on l’ait bien égoutté, et qu’il ne reste pas d’eau dans le canon. Voir à ce sujet la vidéo sur le Baïkal précitée. Le plus souvent c’est le mélange de cartouche, calibre 20 dans tube de 12 qui cause l’explosion. Ce petit calibre revenu à la mode, et pas que chez les dames, doit donc être conditionné totalement à part pour éviter toute méprise et mélange au fond des poches.

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Plus souvent qu’on peut le croire (nous avons encore recueilli deux anecdotes à ce sujet cette saison), l’emploi de vieilles balles gros gibier qui traînent depuis des années au fond des carniers, prenant l’humidité, et toutes patinées, peut jouer de mauvaises surprises. Dans les deux cas, il s’agissait de tirs faciles inexplicablement ratés sur des ragots à la ligne, qui intriguèrent aussi leurs auteurs du fait d’une détonation étrange, inhabituelle comme atténuée. Trop faiblement poussée, la Brenneke, vieille d’une bonne dizaine d’années était restée au bout du canon. Par chance, les deux amis ne tiraient pas avec un semi-auto !

1/ En URSS et aux USA (où Remington le commercialisa sous le nom de Spartan), ce fusil peut tirer 5 cartouches, et même bien plus avec un prolongateur qui fait la joie des adeptes du « plinking », c’est-à-dire du tir sur gongs ou tout ce qui est « fun » ou marrant, canettes de bière, ballons, etc. A noter que même avec son réducteur 3 coups, le MP 153, l’astuce est connue de tous ses possesseurs (mais bien sûr strictement interdite à la chasse) peut tirer 4 coups : 2 dans le magasin tubulaire, un sur la planchette élévatrice, un dans le canon au prix d’une petite manip facile avec le pouce. Il y a plein de vidéos là-dessus sur Internet. Pour voir la vidéo d’endurance du MP 153 faite au Canada, tapez : test baikal-you tube, c’est édifiant !

2/Son successeur le MP 155 garde les mêmes principes de fonctionnement en étant un peu plus léger, une meilleure répartition des masses, et avec une ergonomie mieux pensée, toujours dans les mêmes prix, moins de 600 euros soit moitié moins que les semi-autos moyenne gamme. C’est ce qui explique la popularité de cette série sur tous les grands forums de chasse et de tir où la « customisation » la plus large le met à toutes les sauces. 

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