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FCM 25.00
29 octobre 2017

Quand la vitesse...prend de la vitesse !

Le débat vitesse (et choc hydrostatique) contre masse (énergie cinétique) ne se posait pas vraiment dans notre pays avant l'automne 2013, et la réforme de la législation sur les armes et l’arrivée sur le marché des anciens calibres « de guerre ». Et de ce côté, poids du marketing mondialisé oblige, il faut bien le dire, le 30-06 est en passe de gagner la partie. Nous entamons, avec ce premier article une petite série axée calibres rapides.

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Plus subrepticement, et de manière concomitante avec la popularisation du tir du chevreuil d’été à l’approche-affût on affine les avis et les points de vue là où voici quelques décennies la question ne se posait même pas puisque, à part la chasse somme toute marginale de montagne, on ne tirait qu’en battue, du gros bien sûr, et du lourd : 9X62, 9,3X74 etc. Même le polyvalent 7X64 qu’employait 75% des tireurs à l’arme rayée dans notre pays paraissait un peu « juste » aux yeux de la plupart.

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Il s’agit donc désormais de regarder ce qui se passe aux USA d’où nous viennent, comme on dit, les « tendances ». Là-bas, question de mentalité, la vitesse, symbolisée par deux marques emblématiques Weatherby (1) et Nosler (2) colle parfaitement à ce type de chasse qui ignore la battue, et donc le tir de près autour de 50 m. Le chasseur américain donne 80% d’importance à la vitesse, car plus ça va vite, moins ça chute. Après tout est affaire de distance. Mais comme on ne veut pas faire une correction de réticule pour un tir au-delà du zérotage, (d’autant plus que c’est le Duplex qui est le plus répandu avec sa correction en distance ardue), on accélère la balle. Après, les 20 % de variables d’ajustement, et donc de choix sur l’étagère sont le coefficient balistique et le poids des balles.

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En gros, si vous voulez là-bas on ignore tout de la DRO (3) et autres subtilités de réglage qui sont essentiellement pratiques : on tire « dedans » à des distances établies à l’avance, le plus souvent 300 yards ou verges (chez les Canadiens) soit autour de 275 mètres sachant que ce qui sera bon pour cette distance ira parfaitement pour un tir plus près. Les 4-5 centimètres de différence au-dessus étant négligeables  au résultat si on est bien « coffré » sur sa cible.

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Dans ce pays où toutes les « customisations » sont possibles, en changeant de canon doté d’un pas plus rapide on peut, pour un calibre standard, accélérer une balle qui commence à chuter à 300 yards, bien plus loin : ce qu’on perd à la bouche en puissance pure, et sans jouer sur la vitesse on le regagne en jouant sur le poids de la balle et le fameux coefficient balistique. Vous l’aurez noté, 300 yards c’est à peu près notre distance légale de tir de chasse en France, et aux USA les chasseurs raisonnables constatent qu’eux aussi tirent rarement plus loin que cette distance, et que dans la pratique, un bon placement vaut mieux que tous les logiciels de balistique et les arguments marketing des encartoucheurs. A la vitesse ils associent donc la précision, car ils sont confrontés à de gros animaux comme les élans (600 kilos !) qui frappés avec des « petits » calibres (6-7 mm) même rapides et puissants peuvent emporter la balle, parfois sur une grande distance, même si la neige le plus souvent peut aider grandement la recherche au sang.

Un tireur compétent et précis à toute distance fera bien avec tout ce qu’on lui donne…celui qui est dans le doute, et donc la plupart des chasseurs dans le stress et la montée d’adrénaline de l’action, mettra de la vitesse. La qualité des munitions d’usine s’est largement améliorée ces trente dernières années, et la culture armurière des chasseurs aussi lesquels ont fini par admettre qu’il fallait faire des essais, entretenir ses armes qui doivent être en adéquation avec les optiques et bien « marier » les canons avec certaines munitions. Après, une cartouche « moderne » qui vaut trois fois le prix des vieilles Corelokt ou Powerpoint est-elle trois fois plus performante ? Dans  des conditions standard rien n’est moins sûr. Mais dans le « sale », certains angles de tir pour des balles de coffre où le placement est primordial, les balles rapides et techniques prendront l’avantage.

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1/ Roy Weatherby a lancé en 1945 le débat des cartouches à haute vélocité en extrapolant, à partir du 300 Holland-Holland Magnum une 300 Weahterby Magnum présentant une alternative bien plus rapide pour une cartouche de « 30 » (7,62)  que le 30-06 militaire. Puis il enfonça le clou en descendant au 6,5 avec le 6,5X300 WM. Un calibre qui enterre toujours la concurrence : avec la même balle il est bien plus puissant que le populaire et nouveau 6,5 Creedmoor avec 1000 m/s et 4080 Joules contre 878 m/s et 3128 Joules.

2/ Fabricant de cartouches il vient, pour améliorer la plate-forme AR 15 un peu faiblarde en 223 Remington de sortir le 22 Nosler qui reprend, en gros la balistique du 22-250 redoutable outil de régulation des prédateurs. Un cran au-dessus la marque vient de sortir le 33 Nosler qu’on peut situer entre le 338 WM et le 340 Weatherby. Il pousse avec beaucoup de bruit et de recul une grosse balle de 225 grains à près de 700 m/s.

3/C’est la distance de réglage optimum, souvent marquée sur les boîtes, mais qui nécessite une correction initiale, souvent de 4 cm au-dessus de la cible  50m. Ces 4 cm jouent peu dans les conditions de battue, mais corrigent le tir longue distance optimale pour laquelle la munition est conçue.

Prochain sujet : que faut-il entendre par « coefficient balistique » ? 

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