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1 novembre 2017

L'utilité discutable des 22 LR hypervéloces

Pour ce petit calibre, l’attrait des boîtes plus que les performances réelles joue aussi son rôle. On a tous tiré un jour ou l’autre avec la petite « 22 », et ses munitions ont évolué avec le temps. La Stinger en 1977 a ouvert la voie aux hypervéloces, mais sont-elles aujourd'hui d’une grande utilité ? Les tireurs « match » ou FFT les ignorent, les chasseurs n’en ont pas vraiment l’utilité, qui peut donc s’en servir ?

Le concept 22 a été développé par Stevens en 1887 avec 5 grains (1) de poudre noire et un projectile qui passa vite de 29 à 40 grains par cartoucherie Peters. Remington sortit la première haute vélocité en 1930 avec projectiles solides de 40 grains ou creux de 37 grains à une époque où ce projectile était censé tuer net un lièvre à 75 verges (2).

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Ces premières cartouches rapides avec  330 m/s, seraient largement dépassées aujourd’hui où il en existe bon nombre  à plus de 400 m/s avec des canons longs et jusqu’à 620 m/s après l’apparition du 22 Mag en 1959. Ce qui ne sonna pas la mort des 22 rapides car les deux calibres n’ont jamais été  interchangeables. La firme US CCI dès 1964 lance ses HV, puis en 1968 une minimag à ceinture intérieure renforcée. Nous sommes encore à l’époque où ne se fait pas trop la distinction entre le 22 et les carabines de jardin, mais sa forte diffusion cause déjà les premières « bavures » et faits divers. On se rend compte que la petite carabine qui est partout et presque devenue un cadeau de première communion (comme une montre ou un vélo !), est vraiment une arme potentiellement dangereuse…

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En 1977 apparaît la Stinger très rapide (490 m/s) qui  reprend une idée commune  de rallonger l’ étui  (ce qu'on constate bien ci-contre à gauche) et fait gagner une centaine de m/s dans les armes longues avec un pouvoir de perforation étonnant qui la rapproche désormais de certaines armes de poing : notamment les anémiques 6,35 et surtout 7,65 qui équipent nos administrations à la fin des années soixante. Mais attention vitesse ne veut pas dire précision, de même la longueur d’étui et la puissance nuisent aux carabines semi-auto communes de l’époque. Les culasses flottantes arrivent trop dur en butée, les mécanismes en souffrent, l’éjection se fait peu ou mal. Toutes les carabines semi-auto de notre enfance (Unique, Reina, etc.)  « avalent » mal ces cartouches puissantes et finissent même par  endommager leurs boitiers en tôle pliée n’encaissant pas ce recul pour lequel elles n’étaient d’ailleurs pas faites. De toute façon c’est la période des interdictions, des réglementations, la plupart du temps ineptes comme celles des calibres dits « de guerre »…qu’on vient de réhabiliter  en 2013 ! Pourtant l’actualité est à bien d’autres menaces que celle des « yés-yés » et de mai 68…

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Ces cartouches rapides sont donc à préconiser  dans des carabines à verrou à canon long voire même à un coup qui sont encore plus solides. Il en existe des quantités et de marques réputées  en occasion à moindre prix (comme cette antique Gaucher "Colibri" ci-contre à dr.) que la production chinoise actuelle qui inonde le marché.  Les chasseurs à l’époque où le 22 LR n’avait pas encore atteint son délit de « sale gueule » généralisé de nos jours, auraient pu être intéressés pour le varminting ou la régulation de nuisibles  mais la précision n’était pas au rendez-vous. Tous ceux qui apprécient le tir de précision avec une 22 savent bien que la « bonne distance » est de 30-70 m avec des munitions subsoniques lesquelles sont la plupart du temps à pointe creuse et remplissent donc parfaitement leur rôle d’expansion pour le tir des nuisibles à 50 m. Par là il faut entendre 80% des munitions qui vont  entre  320 et 350 m/s et qui permettent à cette distance, avec une arme bien réglée, de tenir dans une pièce de 2 euros si possible avec une lunette car, très vite, le guidon vient à cacher le visuel .

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Les munitions hypervéloces on l’a vu sont apparues au plus mauvais moment avec 20% de rapidité en plus mais au détriment de la précision, la vitesse critique se situant autour de 400m/s, surtout quand la balle se déstabilise au passage subsonique. Depuis, sont même apparues des balles encore plus rapides comme la Winchester Lazer (420 m/s) ou la CCI Stinger (490 m/s) dont les détonations montrent  bien qu’on entre dans une nouvelle catégorie, pas bien loin, mais sans avoir l’allonge de la 22 Magnum. Le problème c’est qu’elles sont aussi deux fois plus chères, et aussi deux fois plus dangereuses. Bien plus que les avertissements  sur les boites  « qui font peur aux braves gens », ceux qui s’intéressent aux armes doivent plutôt examiner la balistique de ces petites munitions. La chute de la balle à 200 mètres tourne autour de 1,60 à 1,80 soit hauteur d’homme, et à 450 mètres on passe à 14 mètres soit la hauteur d’un bel immeuble, mais la vitesse résiduelle est encore de 190 m/s et donc un bon tiers de celle de départ. C’est bien plus explicite que le classique « dangereux à 2 kms » qui en fait, veut tout dire et rien dire ! Pour rappel, certaines forces spéciales avec des 22 munies de silencieux s’en servent pour éliminer discrètement les sentinelles…Méfiance donc et toujours veiller à « enterrer la balle », comme pour les carabines en battue avec ces petites munitions « piquantes » !

1/Le grain anglo-saxon vaut 0,153 g.

2/ La verge canadienne : 0,9144 m. Le lièvre se tirait donc à 68 m. un poil plus loin que ce que tentent parfois certains à la chasse devant soi au fusil lisse…

Prochain envoi : le 22 Hornet, antique cartouche discrète et très précise, une des premières petites munitions à percussion centrale concernant donc les chasseurs. 

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