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FCM 25.00
24 mars 2018

Marketing : dans le canon...tout est bon !

Canons suralèsés, « backbored », technologies steelium ou cryogénie, en voilà des termes mystérieux qui peuvent embarrasser le chasseur au moment de l’achat, lui donner le tournis sinon matière à un peu plus  entre bailler  son portefeuille à l’instant fatidique… « Voyons voir » disait l’aveugle !

ferrmeture helice

 

Comme ce sont des nouveautés, on suppose  que ce sont de bonnes choses et que sinon, les marques célèbres ne feraient tout le « buzz » là-dessus non ? D’ailleurs dans  tout cet arsenal ésotérique on se demande bien comment le chasseur d’autrefois, le gars  qui n’achetait qu’un seul fusil pour toute une vie, aurait pu arriver chez l’armurier, le regard en coin et l’œil soupçonneux « …allez mon brave, montrez-moi un fusil, du bon, du solide, du meilleur quoi, mais attention, hein, avec un cône de forçage allongé » ! Où cet autre après votre belle série au ball-trap de la Diane du patelin voisin vous interpeller ainsi en descendant du pas de tir : « ah bravo mon ami, excellente série, mais au fait, otez-moi d'un doute, êtes-vous chambré 18.5 ou 18.7 ? »

Bon, allez,  il est temps de lever le voile sur ces arcanes balistiques dont, vous l’aurez douté, il importe assez peu de se soucier. Dans le temps, la plupart des douze chambraient entre 18.2 et 18.5, cette dernière mesure (0,730 pouces) étant un peu le standard de ce calibre. On a tous tiré avec le vieux Darne du Papy qui reculait sec, et « piquait » loin le ramier à la pose, sa chambre « courte » étant adaptée aux cartouches carton et obturation à disque juste bien adaptée à la « marche » où commençait le canon proprement dit tout ça pour bien serrer les gaz, la bourre liège « poussant » les plomb dans une gerbe longue et serrée.

file

La technologie des cartouches plastiques, plus minces et des bourres à jupe concomitante du développement du ball-trap et des superposés vit l’allongement de la chambre jusqu’à 18.7 et à adoucir la marche et allonger ce cône de forçage pour le faire passer d’un angle de 5 à 7 degrés (un demi-pouce) dans un « vieux » douze, à 1,5 degré (2 à 6 pouces) dans les nouveaux fusils. A cela s’ajoutèrent bien sûr des critères de tir des grenailles de substitution et de fabrications mécanisées plaidant pour la généralisation de la nouveauté. Bien sûr il fallut bien l’habiller « d’avantages » soumis à caution et jamais bien loin de l’effet placebo pour l’utilisateur lambda. Canons plus légers, moins de recul, gerbes plus régulières ? Tous ces avantages n’ont jamais été réellement quantifiés, ce qui serait, de toute façon difficile à faire car la même arme, avec les mêmes caractéristiques de chambres ne donnera pas le même résultat si la cartouche diffère, celle-ci pouvant être de toute nature (carton, plastique), avec des bourres de toute sorte, sans même parler des chokes…

bonne ouverture

Le plus évident, le gain de vélocité de la gerbe (compréhensible car il y a moins de frottement) reste négligeable, tout au plus 10m/s soit 5 cm d’avance à mettre en plus, devant un plateau à 40 m. Qui peut vraiment doser cela ? On tire aussi parait-il plus large et moins long en backbored avec donc une gerbe un peu plus épaisse (vous parlez…5 cm !) pour corriger une erreur de visée à la même distance sur un pigeon d’argile qui file à toute vitesse…Nous sommes là dans les « légendes urbaines » de la chasse comme la longueur des canons où il n’y a jamais de réponse correcte à donner : elle peut ajouter du poids ce qui, comme la langue d’Esope, peut être la meilleure et la pire des choses. Meilleur swing à la fosse, enclume à la billebaude, plus lent à la montée, mais réduisant le recul. C’est comme les chokes fixes, réputés meilleurs que les adaptables, où ces derniers d’usine, censés être moins bons que les spéciaux dont les marchands se frottent les mains…quand tous sont fabriqués du même métal, en bon acier de l’Empire du Milieu ! Il n’existe pas de fusil vraiment polyvalent, le « bon fusil » est fait de compromis, d’une subtile alchimie qui finit par s’opérer au fil du temps, à force d’épauler sans cesse, et c’est aussi une « rencontre » entre l’homme et son outil. Il y a souvent, en plus, un lien émotionnel entre nous et l’équipement que nous utilisons, guère facile à expliquer rationnellement sinon par des souvenirs émus de « coups de longueur » extraordinaires, de doublés phénoménaux, de tableaux mémorables auxquels on continue, bien longtemps de trinquer après coup, avec les copains. Tous les chasseurs qui sont les utilisateurs de plusieurs armes ont connu ça : le plus beau et le plus cher n’est pas forcément celui qui vous ira le mieux, et puis « quand ça tombe », l’engin se pare subitement de toutes les qualités !

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