"Practical" : des pistes pour la battue ?

Cela étonnera peut-être certains fidèles de ce site, cette forte actualité « battue » qui semble nous turlupiner, tout ça parce que depuis deux hivers « la fièvre du sanglier » a atteint notre petite région située, en gros, aux frontières de trois grandes provinces françaises : la Normandie, la Bretagne et le Maine.

Fini le temps des battues « pépère » où tous les quinze jours on s’appliquait consciencieusement à faire le plan de chasse d’une demi-douzaine de chevreuils. Les passionnés inlassablement « font le pied », les promeneurs qui autrefois voyaient « des biches » sont désormais surpris par de « grosses bêtes toutes noires », et les retraités chasseurs, les plus disponibles bien sûr,  courent dans tous les sens pour se ruer dans des battues « inopinées » avec plus ou moins de succès d’ailleurs, car la chasse particulière de sus scrofa n’a pas encore eu vraiment le temps d’entrer dans les mœurs par ici.

Peu ou pas de carabines dont l’allonge fait peur, (notamment aux présidents de sociétés !), les « pompes » après il y a bien des lustres la disparition du « Rapid » de la Manu sont inexistants, c’est encore « l’automatique » qui se taille la part du lion, d’autant plus qu’à quelques encablures de la Baie du Mt-St-Michel, le gibier d’eau est ici dans l’ ADN de tout le monde. Comment donc améliorer un (semi en fait) automatique pour la battue ? De ce côté le « practical » peut nous donner quelques tendances. Il s’agit de disciplines dérivées des compétitions ISPC ou de tir pratique en action qui peut faire entrer armes de poing, fusils de chasse en engageant, dans un temps donné plusieurs types d’objectifs : cibles cartons, plateaux, gongs et en différentes positions assis, couché, derrière des obstacles. On le voit, ce « practical » semble bien…pratique à comparer avec ce que nous vivons à la chasse.

On y tire beaucoup, mais surtout, on augmente la vitesse de tir et le contrôle, ce qui n’est pas sans avantages sur le tir d’animaux nombreux qui déboulent sans prévenir. Cela implique d’être plus rapide sur la cible, plus rapide dans le recyclage du SA, plus rapide pour réajuster, pour être plus efficace au final. Mais faut aussi être plus précis non ? Dans notre région, habitués au tir du chevreuil où on envoie un nuage de plomb, qui plus est sur un animal fragile, facile à « asseoir » en tirant un peu bas et devant, on s’expose à quelques déboires en faisant « comme avant ».

La vieille combine du « toujours deux sans trois » (1) va sans doute s’étoffer de ce qu’on voit en ISPC : freins de bouches pour éviter le fouet du canon entre chaque coup, cartouchières spéciales magnétiques (2) qui vont remplacer celles de crosse que l’on commence à voir au poste, aides à la visée, notamment les points rouges faciles à installer sur les SA très axés gibier d’eau où sont ménagées des mortaises sur la carcasse afin d’y monter des lunettes de hutte où des spécifiques  à grossissement 1X4. Le plus simple reste encore la visée surélevée, facile à installer dont nous allons détailler la philosophie dans notre prochain envoi, mais il y a encore des tas d’autres pistes : leviers d’armement surdimensionnés, entrées de magasins fraisées pour un chargement plus souple encore comme illustré tout en bas à droite…

Enfin le choix des munitions avec une arme dédiée, spécifique, presque « customisée » comme on dit avec gourmandise Outre-Atlantique méritera de réfléchir plus qu’auparavant à ce qu’on donne à manger à son SA. A oublier les boîtes de « brénèques » qui trainent négligeamment des mois durant à l’humidité au fond des poches, et surtout à faire des essais avant saison pour voir ce qui va bien et dans quel canon.

1/Pour les droitiers, deux balles au dos de la main gauche dans la mitaine, tir PAN-PAN deux fois, et rechargement immédiat par en dessous et hop on est prêt à retirer trois fois. Voilà qui est bien utile si à une compagnie…en succède une autre ! Le geste est rapide, pas besoin de trifouiller dans ses poches où les balles se baladent avec le « 2 » réservé au chevreuil, et sécuritaire car on reste l’arme braquée au sol. C’est un classique dès qu’est sonné « cochon » : on vide tout, on met trois balles et deux dans la mitaine et le tour est joué, on peut tirer 5 en deux temps trois mouvement, faut juste s’habituer à faire seulement PAN-PAN…et d’oublier le "zizi" qui va habituellement avec cette fois !

2/Voir à ce sujet le site Kingcompetitionproducts qui propose des supports magnétiques à coller face à la fenêtre d’éjection ou des cartouchières de 4 à 30 coups avec clips ci-dessus à g. où on peut charger deux cartouches à la fois. Des vidéos expliquent bien la manœuvre.

Prochain envoi : la visée surélevée sur les SA.