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FCM 25.00
25 avril 2019

Dernières nouvelles du loup...

Il y a quelques mois, la presse quotidienne régionale bretonne s’est émue de rumeurs et de la présence de loup, pas très loin de chez nous d’ailleurs, au lac de Guerlédan, qui ont été vite dissipées puisqu’il s’agissait de chiens qu’un orage avait fait échapper d’un enclos. On a donc retrouvé la rassurante ritournelle des « chiens errants » (1) qui donne bonne conscience à tout le monde : pouvoirs publics, ONCSF, politiques car les élections approchent et les voix « écolos » pourraient bien faire l’appoint, sinon la différence…

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Malgré tout, depuis les années 2013, des prédations bizarres ont été enregistrées dans les Côtes d’Armor : brocards et ovins à Lanveloc, observations de grands canidés!) « non-identifiés » (comme les fameux objets volants ?) à Bégard, et en 2018, en limite Est de la forêt de Paimpont. Des hurlements ont été entendus près de Belle Ile en Terre, et en plein été à Meucon  (au Nord de Vannes), un poulain fut sérieusement blessé, malgré la défense héroïque de sa jument dans une plaine hippique. Sur la fin 2017 notons encore un chevreuil curieusement dévoré à Guénin (56), des ovins à Inguinel, un chevreuil encore à Bubry, une chèvre domestique dans les landes de Lanvaux.

La dispersion du loup dans toute la France n’est malgré tout plus un tabou. C’est devenu une évidence. Les chiffres officiels avancés de 500 animaux sont invérifiables car cette progression se fait en toute discrétion et sans véritable comptage fiable. Dans les Ardennes, la présence qui était seulement « supposée » dès 2013 est plus que confirmée de nos jours : les naissances n’avaient pas été détectées dans ces départements pourtant très « chasseurs » où il y a du monde à circuler en permanence dans les bois. En quelques années et « à pas de loup » c’est bien là le cas de le dire, cet animal a investi une zone de 25 000 ha près de la frontière belge. C’est de là que, suivant les couverts il a gagné depuis 2015 l’Oise, se constituant une zone dans les grandes forêts autour de Compiègne, et proche de la région parisienne.

Paradoxalement c’est plus cette poussée « nordiste » qui risque d’impacter peu à peu notre région que le foyer « breton » venu de temps à autre du Limousin via le Maine-et-Loire. En octobre 2018, des observations de chiens inhabituels (de type « huskie » disent les témoins !) ont été signalés près d’Argentan, et en janvier 2019 en forêt d’Ecouves. Mais après enquête, il s’agirait bien de chiens échappés d’un enclos.

L’observation du loup se complique en effet du fait de la mauvaise information de la population, chasseurs compris d’ailleurs, née des innombrables vidéos à vous fendre l’âme où l’on observe les tribulations du sympathique mâle alpha « Jojo » et de sa mignonne progéniture évoluant dans le cadre immaculé du Yukon, et où on vous assure, promis-juré, qu’il ne fait que réguler l’écosystème du Grand Nord en euthanasiant gentiment les vieux caribous. Dans nos régions, il ne faut pas se leurrer, le tableau sera moins idyllique : ce sera un « super-renard » bien plus mobile et féroce, qui suivra les délaissés d’autoroute, les friches agricoles et industrielles. Quand on le verra enfin nous autres chasseurs, c’est qu’il sera installé, avec comme signes avant-coureurs comportements inexplicables des chevaux, bovins, et surtout du gibier : hardes rassemblées, aux aguets, fuyant toutes dans la même direction. A cela s’ajouteront les disparitions anormales d’animaux domestiques chiens et chats, ou hurlements nocturnes inquiétants auxquels répondent d’ailleurs furieusement les chenils voisins (2).

La Manche et le Nord de l’Ille-et-Vilaine, par l’Orne et la Sarthe sont sur la route du flux qui s’organise à partir des Hauts de France et de la région parisienne, et on peut penser que sous trois ans il y aura, au moins, du "passage". Nos chasseurs habitués désormais depuis deux ans à faire le pied sur le sanglier ont donc intérêt à ouvrir l’œil, et le bon, dans ce domaine et surtout, celui moins connu des fèces très caractéristiques car mêlées de poils et d’os…bien loin de ce que nous pond un brave toutou gavé aux croquettes ! Les observateurs les plus alarmistes estiment une présence pérenne du loup dans l’Ouest autour de 2025, c’est-à-dire demain, alors que se profile, venue de l’Est, une autre invasion, celle du chacal doré, détecté en Haute-Savoie en décembre 2017. Sa croissance linéaire dans l’Est de l’Europe depuis 2010 (Autriche, Pologne) est devenue exponentielle. Pour lui aussi, la fragmentation des forêts et la désertification des campagnes lui ont déroulé le tapis rouge et il adore toutes les zones incertaines, landes, marais, délaissés agricoles. Seul avantage, là où une meute de loup exige plus de 200 km2 de territoire, un couple de chacals se contente de vingt fois moins, et se repait de carcasses et autres menues bestioles jusqu’aux volailles et agneaux bien sûr, mais sans atteindre les ravages du loup…qui le boulotte d’ailleurs à l’occasion ! C’est pourquoi  les deux espèces s’évitent soigneusement, mais risquent fort de faire partie bientôt du bestiaire de nos campagnes. Ci-dessous à dr. de g.à dr. les différences d'aspect et de gabarit entre le loup, le chacal et le renard. 

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1/ Sur les dix dernières années, et forte présence sur le terrain (80 jours de chasse, 40 battues annuelles, sans même parler des régulations diverses hors-saison) et beaucoup d’affûts où on voit plein de choses, l’auteur n’a rencontré qu’un seul chien errant, un vieux bouvier estropié amplement signalé d’ailleurs depuis quelques semaines par tous les chasseurs du coin. Le chien errant sauvage, ou féral comme il peut en exister dans certains pays du tiers-monde, est chez nous un mythe destiné à masquer depuis au moins vingt ans une réalité que l’on cache pour des raisons de tranquillité publique ou de politique. Quand des chiens errants font des dégâts, ce qui arrive bien sûr, ils sont vite et clairement identifiés comme échappés de tel ou tel élevage pour toutes sortes de raisons comme le cas de Caurel près de Guerlédan vu plus haut. La réintroduction d’animaux sauvages immensément prédateurs (cela vaut pour l’ours pyrénéen) n’amuse que les bobos écolos qui vivent dans les villes, bien loin des préoccupations des éleveurs. Comme pour le sanglier, au bout du compte, au pied du mur, et en désespoir de cause, on finira par se tourner comme autrefois et toujours vers les chasseurs…

2/Voir à ce sujet notre archive du 25 janvier 2019 (le loup chez nos voisins bretons en 1850) et la lettre au préfet du maire d’Ercé-près-Liffré à côté de Rennes signalant au XIXè « …les lugubres hurlements se répandant d’un bout à l’autre de l’horizon, auxquels les chiens des hameaux répondent dans un vacarme épouvantable ».

 

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