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14 octobre 2019

Hautes vitesses : les effets capiteux d'un bon coup de...R.U.M. !

Pour ce qui est des munitions rapides, il n’y a pas que le bon Roy Weatherby et ses magnums lesquels, comme ceux de champagne, faisaient péter des bulles…ou plutôt des balles à toute berzingue ! Remington à partir de 1999, pour des raisons techniques et de concurrence avec Winchester a sorti quatre calibres RUM (Remington Ultramag), confidentiels chez nous, surtout pour des raisons d’emploi, mais toutes précises à 300 mètres et même bien plus !

images

 

Le travail sur les hautes vitesses ne date pas d’aujourd’hui, Charles Newton dès 1913 (1) ayant songé à faire pousser  une balle du calibre très américain de 30’’ par une cartouche de Mauser, succès occulté par ses déboires financiers, et particulièrement après 1925, l’avènement du 270 Winchester, cartouche rapide à la trajectoire très plate (pour l’époque) dont nous venons de parler précédemment. Dans l’après-guerre, Roy Weatherby développa certes ses magnums, mais dans les années 80, d’autres (Lazzeroni, Dakota) continuèrent à travailler sur des non ceinturées. Paradoxalement, ce n’est qu’à la fin des années 90 que Remington s’attaqua au mythique calibre 30’’ abandonné à ses concurrents directs comme Winchester car il possédait depuis 1994, une carabine, le modèle 700 Sendero (photo ci-dessus à g.) se prêtant, dans la foulée (depuis 1962), du 7mm Remington Magnum, à la déclinaison de quatre cartouches sur base du vieux calibre africain 404 Jeffery : l’épaulement rétreint à 30° devant accepter des balles de 140-175, 180-210, 250 et 300 grains.

Le 7 Remington Ultramag qui, à cent mètres file à 950m/s et frappe à 4200 joules « zérote » à 300 mètres, et permet avec une bonne optique des tirs précis entre 800 et 1000 m ! Par contre, ces hautes performances étaient obtenues par une chambre à alésage large, pour donner plus de temps au gaz de décompresser afin d’ accélérer la vitesse. Il en ressortait, un peu comme quand on tire de la bosquette dans du 22 LR, un « vol libre » de la balle lequel, s’il était légèrement décentré, engageait plus ou moins bien, et usait donc prématurément le pas de rayures. Ce qui, non seulement pouvait nuire à la précision, mais surtout, usait prématurément les canons. On parlait de 600 à 1000 coups, (et encore, en étant soucieux de l’entretien !), sinon la précision pouvait s’en ressentir dès 300 coups… Mais on avait là affaire à des spécialistes surtout américains, passionnés, et à tout prendre, certainement plus que nous autres Français, béotiens du tir à l'arme rayée, soigneux…

The-muzzle-brake-on-GPs-battered-Savage-web-300x200

Pour la chasse, ce calibre hautes performances était trop souvent utilisé dans des canons trop courts de 26 pouces (alors qu’il aurait fallu 28), la détonation était effroyable, le recul considérable à grand peine atténué par les freins de bouche, en gros, un tiers de plus que le 30-06. Il y avait assez peu de charges « usine » où, de manière inattendue, la bonne vieille Core Lokt arrivait encore, à ces hautes vitesses ébouriffantes semble-t-il pour une telle « mémère », à tirer son épingle du jeu, aux côtés de la Swift Sirocco. Tirée de trop près, mettons la distance de battue (quitte donc à utiliser le bon vieux 45-70 Gvt non ?), il n’y avait même pas de fameux « choc hydrostatique » sinon une traversée en séton du gibier, et au loin, c’était aléatoire selon le placement difficile du fait des corrections à apporter, quand bien même on disposait d’une bonne optique.

300WM et 300RUM

Seuls les rechargeurs, nombreux aux USA, arrivaient, avec un choix astronomique de balles plus longues engageant plus vite le pas de rayures, pouvaient arriver à tirer parti de ces munitions particulièrement « pêchues » car suivit aussitôt une 300 Ultramag toujours dans cette idée de « chasse longue » mais pour le gibier léger et moyen jusqu’à 400 kg. La puissance (900 m/s et 4500 joules) avoisinait le 375 Holland-Holland, mais il y avait en face le 300 Winchester Magnum dont on connaît tous le succès, particulièrement en France avec la Browning Bar en battue, qui faisait aussi bien, sinon mieux, à moins de 300 mètres. Ci-contre à g. on peut comparer les deux munitions,( le 300 RUM est à d.) En 2000, le 338 RUM (857m/s, 5000 Joules toujours à 100 m comme d’habitude ici) avec ses balles de 250 grains positionné juste en face du 338 Winchester Magnum (+10% de puissance d’accord…mais recul idem !) ne tint que deux ans, malgré ses performances jouxtant le 340 Weatherby magnum et le 338 Lapua Magnum. Ce dernier l’emportant au final du fait de son histoire militaire, aux mains des snipers, aux frontières toujours longue distance (autour de mille mètres) de l’anti-personnel et de l’anti-matériel, juste avant le fameux 50 BMG. Mais c’est un autre sujet. Enfin le 375 RUM (780 m/s, 5500 joules) et ses balles jusqu’à 300 grains aurait peut-être pu se glisser dans l’objectif « big five » étant peut-être moins polyvalent que le 375 Ruger (2), mais avec plus d’allonge.

1/ Voir notre archive du 21 janvier 2019 concernant Charles Newton, et du 21 mars 2018 pour Roy Weatherby.

2/ Voir à ce sujet notre archive du 25 août 2019

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