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17 octobre 2019

Chasser...du haut du ciel !

Voilà une idée qui, avec certaines régulations dont nous allons parler, tant en Nouvelle-Zélande qu’aux Etats-Unis, est contemporaine des débuts de l’aviation, et donc aussi, un petit peu française car liée aux débuts d’une autre…chasse, celle militaire précédant la Grande Guerre.

Même si l’idée d’armer un aéroplane n’est pas française, c’est un de nos compatriotes, Hubert Latham qui, le premier le 22 décembre 1910 embarqua à bord de son monoplan baptisé « Antoinette » un calibre douze avec lequel il abattit plusieurs canards en plein vol ! On peut penser qu’il avait été inspiré par les exploits du lieutenant américain Fickel de l’US Army (l’Air Force n’existait pas encore, le vol des frères Whright datait de 1903) pour la défense contre les tirs au sol de ce qu’on ne considérait encore que comme une plate-forme mobile d’observation.

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On commença à le faire tirer, avec un Springfield modèle 1903 en 30-06 sur une cible de la grandeur d’une porte cochère, assis sur l’aile d’un Curtiss filant à 60 kms/h à 30m du sol. Il réédita la prouesse en fin d’année lors du meeting aérien de Boston, mais en ayant à sa disposition désormais un Remington modèle 8, calibre 25 (ci-contre à g.) réalisé par J.M.Browning et qui avait prouvé sa fiabilité car déjà produit à 21 000 exemplaires en 1911. Avec cette arme semi-automatique, l’année suivante, en mai 1911, devant 10 000 personnes dans le Connecticut il plaça trois balles dans la cible, et récidiva un peu plus tard à long Island mettant six balles dans une assiette sur un avion volant à 60 m. d’altitude.

800px-Robert_Martinet_(1885-1917)_et_Georges_Legagneux_(1882-1914)_aviateurs_(A)

En France, eu même moment on penchait plutôt pour la sécurité d’une bonne gerbe de deux coups de douze comme l’avait fait Latham lui-même chasseur émérite (1), puisqu’en 1911, deux autres pionniers français de l’aviation Georges Legagneux et Robert Martinet  (ci-dessus à d.) arrivèrent à prélever des perdrix et même des lièvres à partir d’un Farman volant, c’est le cas de le dire…en rase-mottes ! L’idée était certainement…dans l’air puisqu’en 1915, cette fois aux USA en Californie, toujours avec le Remington modèle 8, un chasseur précurseur, Glenn Mills (ci-dessous)  du haut d’un aéroplane piloté par Glenn Martin, futur industriel aéronautique de renom, tira deux lynx roux, et trois coyotes, le dernier blessé, en allant le finir, à pied, après atterrissage en catastrophe !

images

Toujours dans les armes de chasse, disons « portatives » liées à l’aviation on retiendra que la Luftwaffe, pendant la dernière guerre, dotait ses pilotes en armes « de survie » en milieu hostile, des drillings Merkel permettant avec l’arme rayée de résister à la capture et avec le lisse, de ratisser un ou deux perdreaux de passage pour se sustenter. En stabilité, c’est l’hélicoptère qui, avec le vol stationnaire représente le plus de stabilité, technique qui a été la première fois employée et à grande échelle lors de la régulation du cerf rouge de Nouvelle-Zélande. Introduit en 1851 pour satisfaire l’envie de chasse de grands propriétaires il ne tarda pas à proliférer. On mit entre 1930 et 1960 des chasseurs professionnels sur sa piste ce qui ne suffit pas, ouvrant la voie, en relation avec l’industrie de la venaison locale (2) une chasse relativement dangereuse du fait de la météo capricieuse accolée à l’emploi de machines encore sous-motorisées.

téléchargement

On a retrouvé un peu la même démarche aux Ets-Unis avec les sangliers, porcs sauvages et « cochongliers » auteurs de 800 millions de dollars de dégâts par an, le quart au Texas, ce qui explique que ce fut le premier état à légaliser, en 2011 une sorte de statut de « mitrailleur volant », car c’est devenu un véritable business mobilisant une centaine de « tour operators » d’un nouveau genre pour safaris aériens, vrombissants et tourbillonnants. Egalement touchés par les dégâts, Louisiane et Oklahoma n’ont pas tardé à lui emboiter le pas, mais le Texas a gardé une longueur d’avance côté innovation puisqu’on peut même maintenant y tirer les sanglier…depuis une montgolfière ! Gonflé non ?

1/ Hubert Latham (1883-1912) connut une existence aventureuse comme aviateur mais aussi explorateur de l’Office colonial français. Il mourut dans des conditions troubles, prétendument d’une charge de buffle, mais sans doute attaqué pour le voler par ses porteurs.

2/Un équipage performant pouvait tuer cent animaux par jour, chaque carcasse étant payée 400 dollars. Les prélèvements de la matinée devant assurer la maintenance de l’appareil, ceux de l’après-midi, le bénéfice de l’entreprise.

 

 

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