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FCM 25.00
1 novembre 2019

Ah, les jolies petites 22 françaises de notre jeunesse !

Le minuscule calibre qui est celui de notre jeunesse encore libre et insouciante est, paradoxalement, celui (avec le fameux "fusils à pompe") qui fait le plus fantasmer les autorités. On a pourtant tous fait  les 400 coups avec, mais c’était à une autre époque… « Voyons voir » ce qui nous faisait fantasmer quand nous avions quinze ans, c'est-à-dire hélas, il y a bien longtemps ?

carabine-krico-monocoup-calibre22lr

 

Les bosquettes, le 22 court, on faisait tout avaler au carabines à un coup, celles qu’on se faisait offrir em même temps une belle  montre Yema, par les tontons chasseurs, au moment de la "première communion". Elles étaient pas chères et en France, moins sophistiquées qu’ailleurs, aux USA par exemple où on trouvait des modèles sophistiqués (Stevens, Ithaca 49 à bloc tombant), et à tout prendre, les connaisseurs regardaient plutôt côté allemand (Krico ci-dessus à g., Voere, Anschütz) s’ils voulaient se différencier d’une gamme française simple mais omniprésente : Manu Arm ci-dessous à dr. , RAF, Gaucher. Le verrouillage, avec cette petite munition était sommaire, les détentes à simple ou double bossette tarées parfois à 2,5 kg et plus, à l'occasion « spongieuses », n’incitant guère à la précision.

manu arm un coup

Qu’importe, à cette époque personne à la campagne où les « carabines de jardin » (9,14 mm) étaient partout ne s’offusquait d’entendre pétarader contre les « ravageurs » des campagnes. Les pas de rayures étant en général de 1/15 pour ogive de 40 grains, il n’était pas encore trop question de tripoter les « hypervéloces » qui allaient arriver plus tard dans les seventies, quand les « Stinger » (1) se mirent à bourdonner aux oreilles des pandores sensibilisés aux dangers de « l’obus »,( utilisé certes pour quelques faits divers tragiques du fait de sa large disponibilité dans la population française)…mais de là à le comparer avec de 11-43 utilisé par le "gang des Tractions avant" !

Bref, nous autres petits péquenots, nous satisfaisions fort bien de la visée sommaire du seul coup bien aligné et décisif pour expédier à moins de 50 m. le lapin imprudent, la corneille égarée, le surmulot envahissant. L’accès à la « répétition » relevait déjà d’un emploi mieux assuré, précédant, sous la conduite du père ou du tonton chasseur, au premier « permis », signe qu’on avait déjà un pied dans la grande famille cynégétique. Pas encore envahis par la production chinoise de piètre qualité actuelle, on trouvait dans ce domaine, une excellente diversité que ce soit à pompe (FN Trombone, Remington Fieldmaster), à levier de sous-garde pour les anciens fans de la BD « Kit Carson » (Win 94-22, Marlin, Uberti) et bien sûr à verrou (Anschutz 1422 -1315, Brno Merkuria, Walther KKJ).

reina

Mais ce qui nous faisait vraiment rêver...pour ne pas dire autre chose... c’était la 22 « automatique » : elle vous faisait accéder aux choses sérieuses pour tout jeune homme sortant de l’adolescence car la « Reina » était presque « réglementaire » car utilisée par l’administration pénitentiaire, et RAF-Gévelot faisait même une « Military »  voire une « Sniper » (en 22 Magum), dont le parfum était déjà pour nous évocateur de…la vie de caserne prochaine ! La France armurière de l’après-guerre fut en effet capable de sortir trois belles armes dont la détention au regard de la législation actuelle vous mettrait illico au rang de « terroriste » ! L’Unique X 51 (5 ou 10 coups) était à ce moment au firmament, puisqu’initiée (ci-dessous à dr.) à partir du modèle V49, la manufacture d’Hendaye sortit en 1964 une version luxe.

unique

La Reina de Manufrance, un peu en dessous, se tirait la bourre avec la Gevarm, fabriquée dans l’usine de St-Germain-Laval (42) du groupe Gévelot qui produisait également la RAF Military. Toutes deux fonctionnaient selon le principe d’une masse percutante mue par un gros ressort, nécessitant le tir de munitions « standard », au moment où arrivaient sur le marché des munitions bien plus puissantes et performantes. Le point faible de la Reina était son boitier en zamak, un alliage faible qui s’endommageait quand le levier d’armement (en acier) tapait trop en retour si on utilisait des hyper véloces. Gevarm (ci-dessous à g.) faisait le modèle E 1 selon ce principe et un autre modèle (A7) à culasse fermée de 8 coups ou 20, un type « Rafale » (700 coups/minute) étant même prévu pour l’export ! Encore sûrement de qui inquiéter des pouvoirs publics de voir proliférer des « mitraillettes » partout…

gevarm

1995 mit un coup d’arrêt législatif à ces petites carabines, quasi encore présentes dans la plupart des familles françaises puisque jusque-là quasi en vente libre partout (notamment dans les supermarchés dont le plus fameux « écrasait les prix » !). A bon entendeur salut : 2013 met désormais leur simple possession (cat B) en infraction caractérisée. Leur valeur, si on fait abstraction de ces dernières considérations bien sûr importantes est à replacer dans le contexte actuel où on verra que le 22 LR, même offert à la vindicte publique par les autorités, reste populaire car peu cher, et accessible. En 1970 une Reina 446 valait 290 NF (391 euros) quand un Simplex en 12, coûtait 375 NF (506 euros), et un Rapid 560 NF (755 euros).

falke_10

De nos jours, une 22 chinoise à répétition vaut 250 euros, et une Ruger American d’un autre niveau bien sûr, trois fois plus. Il y a donc de quoi hésiter car les 22 à un coup en occasion, genre Gaucher Colibri ou Manuarm, à canons de 60 cm valent autour de 150 euros tout en étant « légales », et bien plus précises et faciles à utiliser qu’une Chiappa little badger du même prix. Une Falke (ci-dessus à dr.) d’entraînement des troupes d’après-guerre (350 euros) permettra même de faire du TAR (tir à l’arme réglementaire) en club ! Par contre, les semi-autos françaises, comme une RAF Military (290 euros) et bien sûr les belles Unique, gardent leur attrait et presque leur valeur surtout sentimentale d’il y a quarante ans, mais nécessitent, pour le tireur sportif, de claquer une détention.

1/Voir notre archive du 15 septembre 2019

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