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21 janvier 2020

Browning Auto 5 : l'épineuse question des bois

Comme annoncé dans notre envoi du 1er janvier 2020, les retours d’expérience sur le Browning Auto 5 commencent à nous parvenir, et nous effectuerons comme promis certainement une synthèse d’ici quelques mois, mais certains problèmes récurrents, abordés à la queue leu-leu, nous éviteront certaines longueurs au final. Jetons donc déjà un œil sur les bois fissurés, notamment raccord crosse-magasin, et devant qui reviennent sans cesse dans le fil des réactions.

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Le réglage des bagues est une chose : si trop de frottement, par exemple réglage fort et charges standard, vous aurez un « simplex » qui n’éjectera pas. Si pas assez de frottement, cette fois réglage standard, mais « grosses » cartouches, fort recul dans l’arme, la crosse, votre épaule, puis au retour, vers l’avant dans la longuesse. Cette pièce ayant été conçue assez mince pour limiter le poids, JMB aurait dû penser à y incorporer quelque chose, comme un anneau de métal solide, soit à l’extrémité avant, soit aux deux bouts pour travailler métal contre métal, et non métal contre bois…ce qui aurait bien sûr sans doute alourdi un devant déjà pesant ! Le danger des huiles détrempant le bois avait sans doute été perçu puisqu’on conseillait d’y aller plutôt mollo de ce côté, le réglage friction était subtil, question de feeling et d’essais pas toujours à la portée du chasseur moyen lequel, dans le doute, risquait plutôt de ne pas y aller avec le dos de la cuiller. On voit ici le cœur du système (réglé standard), la « petite » bague acier est contre le boitier et on voit au-dessus l’anneau de canon qui coulisse sur le tube. L’incessant va-et-vient tape aux deux bouts de la longuesse en bois.

 

systemeLes colles modernes, l’epoxy, l’échange standard de la pièce (mais qui peut valoir le prix de l’arme) offrent des solutions, mais quasiment tous les possesseurs d’Auto 5 risquent d’y être confrontés. Le raccord crosse-magasin n’arrive pas loin derrière car il abrite le long ressort de rappel du verrou mobile dont capuchon, goupille et vis sont directement soutenus par le bois de la crosse. A force, le trou peut s’agrandir, la crosse commencer à jouer de plus en plus. Mais là aussi, il aurait fallu mettre, un peu comme pour les carabines et leurs barres de recul, un pilier métallique à travers le bois pour faire tenon, et éviter à la vis d’agresser le bois, déjà pas trop épais à cet endroit.

anneau canon

Il est assez curieux que JMB et surtout son fiston Val qui se pencha sur le speedloading en 1953, n’y aient pas pensé ? Très vite, Remington avec son modèle 11, clone de l’Auto 5, semble avoir vu le problème car il arrima très tôt ce ressort dans le talon de crosse et non dans la vis à tenon, un peu comme ça se fait généralement de nos jours pour la plupart des superposés. Et la firme d’Ilion ménagea également un anneau métallique pour faire tampon, acier contre acier, et non acier contre bois, de l’anneau de canon que l'on voit ci-contre.

COURT LONG MAGt

Les Japonais de chez Miroku qui ont récupéré en 1976 la fabrication de l’Auto 5 et particulièrement du modèle magnum chambré 76 semblent avoir également identifié le problème, car avec le Light Twelve également chambré 76, pour la même longueur de magasin, le déplacement du canon était plus long dans le magnum. Ci-contre les trois longueurs de devant : court, long et magnum. Ils ont tenté de le résoudre en rajoutant du bois à l’extrémité avant par une astuce toute simple, en creusant moins profondément les rainures pour l’emplacement des doigts, et en les arrêtant plus tôt, puis en plaçant une vis transversale de renforcement juste avant l’endroit où l’anneau de canon (ci-dessous) frappe le bois, mais sans vraiment stopper ce problème inhérent aux effets du long recul. Bien sûr des particuliers habiles bricoleurs ont tenté des amortisseurs, rondelles à base de téflon à placer aux deux bouts du ressort, mais qui compliquaient encore les réglages de recul.

images (1)

Le stockage peut aussi avoir son mot à dire, qu’il s’agisse des transferts incessants d’endroits froids et humides (garages, celliers, granges) à très chauds comme les coffres de voitures, voire même au râtelier où, dans ce boitier très « mécanique », donc a priori bien plus lubrifié que ce qu’on voit de nos jours, la station crosse en bas nourrira continuellement la crosse en huile. Il existe (aux USA) du réassort polymère, et même lamellé collé de fort belle facture (ci-dessus), censé être plus résistant que le noyer mais dont le look demeurera un crévecoeur pour celui qui a le respect de l’aspect des armes d’époque. En collection de nos jours, l’Auto 5 n’est pas non plus censé donner dans l’usage intensif des sauvaginiers d’antan, avant que prennent la relève des armes aussi endurantes que lui, mais moins délicates à régler et entretenir. Comme tout le monde, mon vieux pépère de 1951 (comme d’autres en ont à la prostate !), possède une fissure au beau mitan du devant (que je surveille quasi au coup par coup à l’aide d’une discrète contremarque), et réglé standard ad vitam aeternam, il ne tire plus que de la 28 grammes en évitant soigneusement le "viagra" que seraient pour ses vieilles artères, les magnums…Qui va lentement, va longtemps.

 

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