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11 juillet 2020

1963,année-charnière pour les semi-automatiques

C’est l’année de sortie du Remington 1100 qui va être un succès, avec une production à peu près similaire à l’Auto 5 déjà un peu « titillé » dès l’après-guerre (1), lequel tiendra néanmoins bon jusqu’au tournant du siècle. Alors que, de nos jours, le marché du semi-automatique se répartit entre une dizaine de modèles, ce fut loin d’être le cas pendant près de soixante ans pour la sauvagine.

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L’Auto 5 et ses variantes (Remington 11, Savage 720) firent une irruption remarquée au marais dès 1902, mais furent concurrencés dix ans plus tard par un fusil à pompe, le Winchester modèle 12, une extrapolation simplifiée du M97 conçu par JMB en personne. Les deux armes, chères, entretenues car les réparations coutaient un œil si on se laissait aller, se transmettaient de père à fils, puis petit-fils. Le M 12 qui, même s’il connut une belle carrière militaire (arrêt en 1963) fut quand même produit à 2 millions d’exemplaires, et ne fut vraiment attaqué qu’en 1950, par la sortie du Remington 870 Wingmaster encore plus prolifique (11 millions !), mais moins typé « marais » malgré ses pièces polies non sujettes à la rouille.

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Il eût également à subir une féroce concurrence par tous les fabricants US, en 1970 par exemple l’Ithaca mod. 37 était, aux USA le pompe N°1, mais jusque dans les années 80, les Auto 5 et M12 tenaient encore le marché. Chaque sauvaginier possédait l’un ou l’autre soit en 12 soit en 16, et le Winchester 1200 qui, en 1964 tenta de remplacer le vieux M12 fut un flop, le public n’étant pas prêt à concevoir qu’une arme partiellement en alu, soit aussi solide qu’un fusil en bon acier ayant fait ses preuves depuis 50 ans.

La sortie concomitante (1963) du Remington 1100 fit également basculer beaucoup des anciens utilisateurs des « pompes » vers les semi-autos, remettant donc dans le circuit celui qui y régnait en maître depuis un demi-siècle…l’Auto 5 ! Le Remington 1100 n’essayait pas vraiment de copier ni rivaliser avec son devancier, mais à proposer une arme abordable et fiable qui prenait l’avantage au ball-trap (avec le modèle Sporting), mais surtout dans l’offre de petits calibres 20-28 et 410. Il profita aussi des arguments que l’on dirait « dégagistes » de nos jours face à l’ancien : la vilaine « bosse » ou la complexité d’emploi ou de nettoyage. Si le premier pouvait se comprendre avec les histoires de bagues à positionner en fonction des cartouches employées, lesquelles avaient néanmoins pas mal progressé depuis 1900 (2), le second argument était plus que spécieux.

A5

Par conception, l’Auto 5 était censé réputé tenir 50 ans sans avoir à l’ouvrir, mais par un armurier qualifié, il fallait juste surveiller les failles classiques et bien identifiées des fentes dans la crosse ou du devant bois. Le Remington 1100, en fait, fut introduit trop tard pour obtenir un impact sérieux sur le chasseur spécialisé de sauvagine, son succès chuta dès la sortie du modèle 11-87 qui lui-même, ne put avoir le même impact que l’Auto 5 et ses ventes impressionnantes se firent sur un spectre beaucoup plus large d’utilisation que le seul marais. Il se fit en effet en 12-16-20-28-410, une version « deer gun » pour tir à balles du grand gibier, et bien sûr deux versions « tactiques » police–défense. Au beau milieu des années 90, la grenaille d’acier rendit un peu obsolète les armes seulement chambrées 70 à chokes fixes et souvent serrés, et l’offre était devenue importante notamment venue d’Italie d’armes à emprunt de gaz bon marché et relativement abouties (Beretta, Breda, Franchi).

rem1100

En Europe, où ces prémices et cette concurrence avec les fusils à pompe (3) était inconnue, le face-à -face avec le Remington 1100 fut inexistant. L’Auto 5 restait un fusil cher en son temps, à forte réputation établie car il avait tenu bon aux propres tentatives de la marque de le remplacer, notamment (4) par le 12 « twelvette ». On ne parlait plus guère de ses concurrents passés, des deux côtés de l’Atlantique et tombait doucement en désuétude, mais sans avoir perdu aucune de ses qualités quand sa production cessa en 1999, non sans laisser beaucoup de nostalgiques de ses qualités de mécanique au charme et désuet, et par le fait, intemporel…

1/ Voir archive du 12 avril 2020 « 1956, les premiers concurrents sérieux du Browning Auto 5 »

2/ Les premières cartouches plastique par Remington apparurent à ce moment en 1960. Voir notre archive du 8 avril 2020 sur l’historique des cartouches américaines, Remington, Winchester, Federal, Peters.

3/ Le fusil « à pompe » n’a jamais connu un grand succès en France, le « Rapid » de Manufrance étant vite barré par une législation restrictive.

4/ Produit à 70 000 exemplaires entre 1952 et 1971, il ne se fit qu’en 12, conçu par le fils de JMB Val Browning, en deux coups, dans un métal léger (hiduminium) et possibilité de 9 coloris de boitiers au choix.

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