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FCM 25.00
21 juillet 2020

Vingt ans de vie commune avec le Baïkal MP 153

Le fil entamé sur le Browning Auto 5 amène à des comparaisons d’usage et de fiabilité que la situation internationale (importations russes actuellement entre parenthèses) incite même à penser qu’on a sans doute là aussi affaire à un futur « collector ». Voici le retour de vingt ans d’expérience avec ce semi auto « à gaz » lui aussi à la réputation d’outil indestructible…pour peu qu’on sache le prendre par le bon bout !

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Sorti en pleine lumière au tournant du siècle avec un rapport qualité-prix imbattable (au point d’être repris tel quel par Remington jusqu’en 2008 sous le nom de Spartan 453), il fut souvent acheté comme première monte par des sauvaginiers débutants, peu regardants sur le manuel d’entretien préconisant dégraissage soigneux, et rodage initial pleine charge d’une bonne centaine de cartouches. Cette étape primordiale franchie c’est une arme particulièrement robuste et fiable, simple à entretenir, confortable même avec les lourdes charges : il a le plus souvent été acheté, à l’époque où c’était la mode pour tirer la super-magnum, et donc chambré en 89. Qui peut le plus, peut donc le moins…

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Le réglage usine est parfait en polyvalence, sauf si vous tirez tout le temps des charges lourdes (76 et 89) qui vont accélérer l’usure car la vitesse de l’ensemble mobile sera plus élevée que nécessaire pour faire fonctionner l’action. Au départ, surveiller l’éjection et voir où vont les cartouches : à vos pieds ou à quelques mètres, ce qui donne une indication pour fignoler le réglage à l’aide de l’outil spécifique fourni. En théorie, à l’heure actuelle, le modèle risque peu d’être « état neuf », mais si c’est le cas, constatant que les tolérance métal sur métal sont assez rugueuses, le rôle du rodage est important. Huiler légèrement, et au fur et à mesure l’action devient plus fluide, et moins de gaz nécessaires, mais sans trop « tripoter » le réglage si l’oiseau « mange » à peu près tout sans trop chipoter. Beaucoup de gaz chauds s’échappant à cet endroit, nettoyer et vaporiser de l’huile pour éviter la rouille et le blocage de la bague.

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Les « moins » : chargement rude au départ, (mais ça s’arrange à l’usage), guidon trop petit (facile à changer), détente molle, crosse courte (sans doute influence de l’hiver russe où on tire copieusement emmitouflé!), bois quelconques (mais l’huile de coude et le schaftol réservent parfois de belles surprises), quadrillage à la presse. Le plus gros reproche concerne les canons chambrés 18,4 : le bronzage s’use rapidement, la corrosion s’installe illico, surtout si on va au domaine maritime, il faut absolument entretenir après chaque sortie. La balistique « vers le haut », c’est à dire au-dessus du ½ choke est moyenne, c’est ce qui explique le succès de la pléthore de choke spéciaux (Carlson, Briley, Patternmaster, Wadwizard, Kicks, Terror, etc.) le complétant généralement (1). Le poids, tout sur l’avant, interdit la billebaude sinon à être jeune et se lancer, en plus, dans la musculation…

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Les « plus » compensent largement l’affaire. C’est une bête de somme, véritablement « basique » au sens que pour un prix ridicule (200 euros parfois en occasion), il se « customise » avec des chokes, des rallonges, des longueurs de canons, et c’est d’ailleurs devenu un must en « tactical » (2) car le dessus de boitier est même usiné (au départ pour recevoir des lunettes de hutte) et peut devenir, à balles canon court et avec un point rouge début de gamme, un fusil idéal de battue ! Bien sûr, la bille d’acier d’office en avait fait, sa sortie étant concomitante de la nouvelle législation, un argument de plus du fait de son prix ultra compétitif face à ses concurrents directs. Des turcs « mondialisés » mais loin de sa solidité de « tank » illustrée par une fameuse vidéo sur le net où on le voit tirer après avoir été plongé dans l’eau glacée, la neige, la boue, voire « écrasé » par un 4X4.

images (2)

Quelques conseils d’entretien  : écouvillonner le canon après chaque sortie, ne pas graisser le canon, mais plutôt déposer, à la bombe, un coup d’Armistol, essuyer au chiffon pour laisser un film protecteur. Le tube magasin, tout comme le ressort, les guides de l’action, le bloc verrou sont à légèrement lubrifier au pinceau : trop d’huile attire la poussière. Même s’il est facile à ôter en chassant deux goupilles, ne pas toucher au bloc détente. Le démontage du canon est enfantin, faut juste retenir, comme sur beaucoup de SA, le verrou pour ne pas qu’il tape le boitier (en alu aéro donc plus « mou » que le levier qui, lui est en acier) en fin de course. Les évents, avec un long fil de fer sont à vérifier et éventuellement déboucher une fois par an selon la qualité des cartouches employées et surtout la fréquence d’emploi. C’est, là aussi, hyper facile à faire. Certaines poudres sont en effet plus salissantes que d’autres, on s’en rend compte justement en entretenant après chaque sortie. Comme pour tous les fusils « à gaz », ne pas laisser le canon entreposé huilé, car celle-ci en brûlant va laisser du dépôt qui pourra encrasser les évents.

téléchargement

Les tribulations commerciales de Monsieur Poutine avec l’Europe peuvent provoquer quelques soucis en matière d’importation, mais le MP 153, bien plus que son successeur le MP 155 avec lequel cependant il échange nombre de pièces communes, (toutefois sans avoir connu le même succès) est encore très disponible sur le marché hexagonal. La prudence, surtout au prix où ils sont quasi donnés en occasion (3), conseillerait même une politique de « doublon », sa solidité en faisant, comme l’Auto 5 dont nous parlons souvent ici, un fusil « séculaire » au sens où il faudra sans doute plus d’une vie d’un seul chasseur pour l’épuiser…

1/Les chokes spéciaux, c’est comme certaines conquêtes, vous pouvez en parler avec les copains tant que vous voulez, mais tant que vous ne les avez pas personnellement utilisés, vous ne saurez pas s’ils fonctionnent pour vous. Ici, on marche au « Kicks » un fameux « coup de pied au c…l » pour pousser la gerbe autour de 40 mètres, que l’on trouve facilement sur Internet, notamment dans une armurerie de Luçon en Vendée bien connue des spécialistes.

2/Rallonges de magasin, crosses pliantes, devants à rails pour lampes et désignateurs lasers etc.

3/Critique lue dans un des principaux sites de sauvagine US : « …ce bout de ferraille russe représente tout ce que doit être un bon pistolet à canards : robuste, fiable, bon marché, confortable, même avec de lourdes charges, super simple à entretenir. Tous ses rivaux coûtent deux fois plus cher sans offrir rien de plus sans même parler de toutes les nouveautés en plastique qui valent quatre fois plus…C’est l’AK 47 des fusils de chasse »

 

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