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FCM 25.00
27 décembre 2020

Pour la nouvelle année, faire "Trinken" avec nos amis chasseurs allemands !

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais autant la chasse britannique peut me sembler ennuyeuse et compassée, autant la chasse allemande, malgré ses codes bien plus draconiens que les nôtres, semble conviviale et festive. Tout est réglé Outre-Rhin, des modes vestimentaires aux armes…en passant par la manière et la main qui lève son verre !

Praege-AK-Jaeger-mit-Jagdhoernern-trinken-im-Wald

 

Même si la monarchie a été abolie en 1918, il reste en Allemagne un roi, celui de la chasse, le « jadgkönig » qui est le chasseur du jour le plus habile, celui qui tiré la pièce définie et approuvée et qui a la charge, au nom de tous, de remercier la personnalité invitante, les chiens, et en absence de roi, c’est le doyen de l’assemblée qui s’y colle. C’est ce « jagdkönig » qui, dans son petit discours, narre les événements de la journée, salue le gibier, lance le triple « Horrido » auquel répond le triple « Joho », et qui surtout, paye la première tournée, de bière ou de vin, que l’on doit boire de la main gauche, sous peine de passer au « tribunal de la chasse ». Ses lois sont punies avec humour par des sanctions pour infraction au code vestimentaire (comme chasser tête nue), marcher sur le tableau, mal respecter les sonneries (1)…et lever sa chope de la main droite !

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Les origines de cette coquetterie de trinquer avec la main gauche (2) sont encore controversées. Il s’agirait de la réponse spontanée et embarrassée de l’archiduc Johan de Habsbourg (1782-1859) contraint de répondre à brûle pourpoint en levant son verre de la main gauche au « waidmansheil » d’un copain chasseur dont il étreignait subrepticement un peu trop étroitement la taille de l’épouse de sa main droite, ou plus prosaïquement d’une ancienne habitude des chasseurs à cheval de Scharnhorst dans les guerres napoléoniennes.

Ces derniers, devant assurer l’apport en viande des troupes étaient habitués à tirer le gibier de la main gauche, la droite étant occupée à tenir les rênes. Bien plus tard, en 1933, quand la chasse fut organisée dans l’Allemagne nazie par le tandem Göring-Frevert, des mauvais esprits dirent qu’ainsi, on pouvait encore saluer de la main droite un fameux chancelier qui, pourtant ne fut jamais chasseur, puisqu’impénitent végétarien…

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Les discours, les sanctions du tribunal de la chasse, le baptême des jeunes chasseurs (3), résurgence de l’ancienne cérémonie d’adoubement des chasseurs professionnels après un apprentissage de trois ans, anime ces retrouvailles où on parle surtout, du poids des bois et caractéristiques du grand gibier abattu et ses péripéties, du calibre employé, à chanter des chansons (à boire ?), la législation du code de la route et la proximité des armes, incitant pou plus de sécurité, malhereux  à passer la nuit à l’auberge ou dans les hôtels environnants. La tradition fait la part belle à certains dictons « wann die jäger sitzen und trinken bier und wein pflegt des hirsch amm allergesündesten en sein » (« quand les chasseurs s’assoient pour boire de la bière et du vin, le cerf a tendance à être le plus beau de tous »), ou « le chasseur qui ne boit pas, le chien qui ne court pas, le lièvre qui se tait, sont les trois plus grandes merveilles du monde ».

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Quand on va à Rome, faut faire, parait-il comme les Romains, et nous autres malheureux Français moins bien armés en matière de traditions cygénético-dinatoires, d’aller volontiers, si on nous y invite, à Munich faire comme les Bavarois… Ne serait-ce-pas là, en quelque sorte, renforcer l’unité de l’Europe, un beau pied de nez aux infâmes "brexiters",  et preuve, en plus, « nunc est bibendum », tout bonnement de belles manières ?

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1/Les sonneries différentes de notre vénerie, avec le petit cor « Fürst Pless horn » répondent à un code très fourni avec fonctions de guidage sur la chasse (animal lancé, etc.), de déplacements du groupe de chasseurs, de mort et identification du gibier.

2/ Dans le Westerwald, les magasins de poterie font trois petits trous dans le bord supérieur des chopes : si tu l’empoigne à droite, la bière file sur ta cravate !

3/Ce « junge jäger taufe » est l’occasion de jeux et de blagues et devinettes genre : quelle est la différence entre le hibou fauve et le grand-duc ? La réponse étant : le grand-duc colle mieux…son nom (Uhu) étant celui d’une célèbre marque de colle qu’on trouve partout désormais,  même en France.

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