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FCM 25.00
27 novembre 2021

Les alternatives au Winchester 30-30 (épisode 1) : du léger au lourd

Voilà bien une image immuable, celle du « lonesome cow boy » disparaissant lentement à l’horizon du soleil couchant, avec dans les fontes, la légendaire carabine dans le mythique calibre, celui de la fin de la conquête de l’Ouest et des guerres indiennes. Mais il ne doit pas nous faire oublier que ce fut la première cartouche américaine spécifiquement fabriquée pour les poudres sans fumée, et surtout un extraordinaire calibre de chasse. Il a pris à lui seul plus de gibier que tous les autres calibres réunis en un siècle…raison de plus pour tenter de l’améliorer ! En deux volets, nous verrons qu’il a inspiré pas mal de monde.

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Né en 1895 pour charger la Winchester modèle 94 il doit son appellation à son calibre de « 30 » (.308), si apprécié Outre-Atlantique, et aux 30 grains de PSF faisant bien mieux que les récents 32-40 et 38-55 à poudre noire. La balle lente (596m/s) de 160 grains étant surtout asservie par une carabine au mécanisme maintenant fiable, et surtout légère et maniable au recul encore modéré, pouvant se glisser partout. Servi dès sa sortie par 150 chargements, ce fut le calibre idéal pour toute la chasse au whitetail à l’est du Mississipi où on ne tire pas trop loin. Toutes les carabines à levier de sous-garde l’ont utilisé (Winchester 94, Marlin 336, Savage 99, Henry 30, Mossberg 464-472-479) mais aussi ce qu’on sait moins, des armes à un coup (Ruger N°1) et même à verrou (Winchester 54, Remington 788, Savage 340).

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De récentes améliorations ont boosté les performances de ce calibre plus que centenaire des deux côtés du spectre, et d’un dilemme aussi ancien que les polémiques acharnées entre Elmer Keith et Jack O’Connor : plus lourd comme les Buffalo Bore (190 grains, 636m/s, 2500 joules), ou vitesse plus élevée pour une trajectoire plus plate et une portée plus efficace permettant de passer de 150 à 200m. C’est le compromis réalisé par la récente gamme Hornady Leverevolution ou Winchester Deer season, grâce à des poudres plus lentes et surtout des ogives modernes à coiffe polymère.

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Une démarche aboutie donc et loin d’être nouvelle, car le retour des tranchées des G.I’s habitués à tirer assez lourd avec le 30-06, montra le besoin, autour du ranch, de tirer facilement sans trop de recul à pas trop cher, les ennemis des cultures et du bétail  genre loups et coyotes. Ce qui fit le succès en 1932 du 22 Hornet et du 220 Swift (1935) avec la Winchester 54 de tirer des petites balles autour de 45 grains très rapides : 815 et 1200m/s. De près, et avec un bon placement, ces petits calibres, permettaient même de tenter le whitetail. C’est ce concept qui présida à la sortie en 1937 du 219 Zipper (ci-contre à g. face au 30-30) partant de l’étui à bourrelet du 30-30, mais au col réduit pour lui faire avaler une balle plus petite de 56 grains permettant d’atteindre 942m/s. Concomitant de la sortie du modèle 64, ce dernier n’était malgré tout, pas trop adapté aux performances du bolide : l’éjection par le haut empêchait le montage des premiers scopes commerciaux, et limitait aux visées « fer » donc autour de 100m. De plus, les balles à nez plat, requises par le magasin tubulaire, étaient une aberration balistique surtout lorsqu’elles étaient asservies à un canon de 26 pouces donnant trop de fouet.

336 Marlin en 219 Zip

Malgré l’arrêt en 1941, et guère plus d’un millier de Mod.64 vendus, l’idée de fusil de ranch « antiparasitaire » pouvant pousser jusqu’aux petits cervidés perdura jusqu’en 1955 où Marlin avec sa 336 Sporting (ci-contre à dr.) résolut une partie du problème : l’éjection latérale ouvrait la porte à l’installation des optiques grand public qui se démocratisaient, le canon de 21 pouces permettait avec les rayures 219 micro-groove d’être très précis. Mais dès 1950, le 222 Remington dans ce créneau, somme toute assez restreint, balaya alors toute la concurrence. L’addition de ces deux modèles à levier dans ce calibre hautement « collector » de nos jours, ne dépassa pas les 3000 exemplaires (plus quelques modèles Hi-Wall Winchester à un coup, et Krag) mais donna naissance à quelques « wildcats » réussis. P.O. Ackley fit un 219 Zipper « Improved » ou amélioré si on veut par ses soins, mais surtout l’univers du bench-rest poussa encore plus loin le concept grâce à Harvey Donaldson. En 1939, partant d’abord du 25-35 Winchester, dès que le 219 Zipper fut disponible, il l’allongea et souffla le col pour mettre dans son 219 Donaldson Wasp, (ci-dessous face à son modèle) plus de poudre et de vitesse dans une balle de 52 grains flirtant avec les 1000m/s. Ce fut dans la décennie 40-50 le calibre le plus employé et le plus précis par tous les tireurs longue distance U.S. (groupant 5 balles dans le quart de pouce à 100m), avant que les 222-223 Remington emportent de nouveau la mise sur tous les niveaux : militaire, puis dans la foulée, tir et chasse.

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g 219 donalds

Malgré tout, les chasseurs ne perdirent pas espoir d’encore et toujours travailler le laiton du 30-30, immensément disponible partout. En 1970, Ken Waters avec son 7,30 Waters reprit la même démarche cette fois de réduire le calibre de 308 à 284 (7mm) propulsant une balle moins lourde (139 contre 150 grains) offrant un peu plus de portée avec le même recul toujours pour les leviers, mais surtout le single TC Contender pour le 30-30, mais aussi le 35 Remington.

 

Ce dernier, sorti en 1906 en même temps que le modèle 8 semi-automatique (ci contre à dr ) était issu d’une longue lignée (25-30-32-35 Remington) de cartouches à poudre noire mais de loin le plus populaire, du fait de sa grosse balle (c’est un 8,9mm) de 200 grains. D’entrée il était plus puissant, plus lourd avec plus de surface frontale ayant emprunté une démarche différente que son concurrent. Winchester aux pressions identiques avait privilégié la balistique, Remington avait été à la facilité : moins de pression, moins de vitesse, et toujours cet antagonisme assez américain, mais aussi cynégétique en général, d’une préférence allant certes aux balles lourdes…mais avec, en contrepartie, une trajectoire courbe d’obusier ! On le voit ci-contre en bas à dr. comparé au 30-30.

35 rem contre 30-30

Prochain envoi, suite et fin : le 30-30 face aux débuts de l’automatisme.

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