Transport et cartouches..d'hier

La saison vient de se terminer, c’est le moment de se préparer et non de charger les impedimenta dans l’urgence. A chaque type de chasse sa méthode : plutôt léger à la billebaude, ou chargé comme un baudet à la sauvagine ou au pigeon. En plusieurs décades de permis, on a tous, bien sûr, tout essayé : les vieilles « cartouchd’hier » léguées par quelques anciens, les derniers gadgets vite relégués derrière une étagère, restent les incontournables gilets.

Il en faut trois : l’orange blaze sauce battues avec tout ce qui va bien (1), un toile léger pour chasser devant soi (2), et un spécial sauvagine et pigeon. Ce dernier est le plus important car, par chez nous, le lièvre étant fermé, ce dernier est ouvert tous les jours et donc le plus employé. Il doit être choisi bien au-dessus de la taille car il devra pouvoir être enfilé l’hiver par exemple au-dessus d’un gros loden, et les poches, en conséquence, seront plus vastes pour trimballer tout un tas de petites bricoles : à gauche pinces à linge (pour bloquer les filets), colliers serre-câbles pour solidifier les postes, bouts de ficelle divers, mini jumelles X 4-8, et le grand couteau de camp pour le « bâtonning ». A droite, sécateur et douilles vides pour la propreté…et parce qu’on recharge ! Les gants et le buff sont dans les poches de cuisses du pantalon lui aussi blanchi sous le harnais. Au fil des saisons il faut en effet sans cesse rapiécer et repeindre à cause des accrocs, du passage sous les branches et les barbelés, téléphone et médocs dans les poches classiques, et le permis dans la poches revolver.

La grande capacité (25 cartouches) obéit à un ordre précis car on doit pouvoir recharger sans tâtonner la plupart du temps avec des gants parfois épais l’hiver, sans avoir sans cesse à vérifier ce que l’on tire. Un petit couteau pliant minuscule à vider, avec sa petite queue qui pendouille facile à tirer, puis dans l’ordre à gauche deux balles (on ne sait jamais !), deux coups de 2, puis les « grosses » cartouches de 4 pour les tirs limite. A droite le 6-4 classique. Le dossard abrite un coupe-vent camo, une écharpe-filet, des sacs en plastique quand on plume et vide sur place, le grand couteau de camp (ici en l’occurrence une feuille de boucher) servant aussi à l’occasion avec le coin pour mieux planter les formes, et le plat servir de pelle pour enfouir les déchets. Le dossard c’est le dépotoir ou le vide-poche facile où tout s’accumule à la va-vite et dans l’urgence genre boissons, grignotage ou thermos…d’où quelques surprises parfois en fin de saison !  

Les faiblesses sont les boucles élastiques des cartouches qui s’étirent au fil du temps, raison de plus de les soulager en fin de saison, et incitent à tout vider car feuilles, plumes et autres saletés s’accumulent au fur et à mesure. Les cartouches, ouverture en bas car il n’est pas bon d’offrir le sertissage à tous les vents et à l’humidité, et en particulier les balles. Quand elles auront leur culot (identifié au marqueur) oxydé elles partiront vidées de l’ogive (qui peut resservir quand on recharge) dans une caisse fourre-tout ball-trap pour les kermesses de l’intersaison où personne ne vérifiera si on est bien dans la limite des 28 grammes. De toute façon, faut se débarrasser des cartouches douteuses (3). Privilégier les poches à rabat pour ne pas perdre le contenu quand on se penche ou on rampe sous les clôtures, et sans bouton pression car ces derniers non seulement rouillent et se grippent mais sont difficiles à manœuvrer avec des gants. La fermeture éclair assortie d’une tirette en ficelle ou en collier serre-câble est la plus pratique.

1/Hormis les cartouches ad hoc, balles ou coup de 2-1, mini-trompe en cas d’oubli, une laisse ou long bout de ficelle pour chiens abandonnés, canif…avec tire-bouchon impératif !

2/Peut aussi servir pour le ball-trap.

3/Ce qui vaut particulièrement pour les balles qui traînent parfois des années dans les vieux paletots, et feront « pouêtt » quand déboulera un beau ragot, sous la risée des copains.