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27 avril 2023

Sanglier : focus sur le 357 Magnum

Le sujet des « rifles » employant des calibres d’armes de poing a déjà été effleuré (1), et dans la farandole des munitions exotiques souvent exposées ici, revenons au moins sur ce qui serait disponible chez nous, tout en ayant été déjà extrêmement documenté sur les forums américains. Le « deer » étant là-bas le mètre-étalon, l’emploi du 357 Magnum y a longtemps été controversé, alors pour le sanglier…mais il y eût les nouvelles législations, et les nouvelles balles.

maxresdefault

 

Des états comme l’Indiana ne permettent que les munitions à parois droites, et c’est donc la porte ouverte aux munitions de revolvers, mais d’autres comme le Maryland exigent 1632 joules minimum et dans le Wyoming il est illégal dans les « rifles ». Le 357 Magnum (2), évolution du 38 Special est, disponible partout, dans un tas de carabines en plus (3), la plus fameuse à pas cher étant la Rossi 92 fabriquée au Brésil. C’est un fusil fin et compact, avec peu de recul dans ce calibre qui n’est pas le plus « hot » en armes de poing. Même s’il y a un culte des armes du Wild West tirant le binôme revolver-carabine, chez les chasseurs sérieux les calibres d’armes de poing eurent longtemps mauvaise presse, guère mieux lotis que le 22 LR tout juste bon pour le « plinking ».

FB-Rossi_Puma_Desc-Jun-1-2021

Mais le 357 Magnum dans une carabine, c’est quand même autre chose que dans un revolver : on a accès à de plus fortes charges, des grosses balles de 180 grains, presque 150m/s gagnés pour titiller les 600, on double ainsi quasiment l’énergie qui peut atteindre 1400 joules. Le poids de balle est maintenant presque similaire à un 30-30 léger, juste un peu moins rapide, ce qui se verra peu à 50m. où peu de vitesse est perdue sur les cervidés. Les forums des propriétaires Marlin qui l’ont analysé en profondeur l’avalisent sur whitetail sous les 100 mètres, de même que pour l’ours noir, mais pas forcément sur les porcs dont la taille, comme chez nous, est loin d’être standard !

Côté chasse, la gamme Hornady XTP LeveRevolution a…"révolutionné" les choses : c’est une balle de compromis (158 grains) en dureté qui est approuvée cervidés, mais encore un peu juste pour les sangliers à forte armure, même de près. Bien sûr il existe (aux USA) des gammes spéciales chasse (Buffalo Bore, Federal Power Shok) de 180 grains mais qui n’arrivent pas à résoudre leur problème de vitesse. Un peu comme le 22 LR de chasse subsonique, (où on se rend compte qu’il faut une balle lente, molle, lourde et creuse, plutôt qu’une round nose rapide pour sécher les ragondins avant qu’ils plongent) il ne faut pas compter sur le choc hydrostatique lié à la vitesse, mais à la seule blessure mécanique pour prélever à coup sûr.

whitetail

 

Pour résumer : un tir de tiers avant sur l’épaule plutôt que de poumon sur un animal massif bien protégé par sa masse osseuse et musculaire restera hasardeux. Et même si on pourra toujours s’entraîner à « plinker » à pas trop cher avec du 38 pour s’entraîner, un tel tir placé, dans le feu de l’action de la battue, sera toujours plus difficile à réaliser qu’une approche au crépuscule au coin de la clairière.  On se cantonne à la notion de tir d’abord d’arrêt des « brush guns », pour ne pas avoir à courir dans le sale, derrière un animal potentiellement dangereux, la répétition étant là pour doubler et assurer le coup. Les balles « de panse » elles-mêmes, ne seront pas sûres de tracer efficacement un canal de sortie. Seul avantage, pour les chiens comme pour les gens, pas de surpénétration, et d’éclats qui filent dans tous les sens.

Aux USA bien sûr, le chargement manuel omniprésent qui est, en plus, un jeu d’enfant sur ces cartouches d’armes de poing, permet, sur des canons de 20 pouces, de monter des balles de 185 grains jusqu’à 545m/s, et seul Federal en charge « usine » les approche un peu avec une Swift 180 grains à 484m/s. Traduit en langage « tricolore », tout serait bien sûr opérationnel sur le chevreuil et à 90% en dessous de 100 mètres sur la gamme petits moyens sangliers…mais pour les gros, la sélection de balles, et bien sûr leur disponibilité sur le sol français (4), le rendra critique. L’éthique des sites US insiste sur cet aspect « balle », et bien loin devant le placement, (encore plus que d’habitude pourrait-on dire), puis l’énergie requise à une distance courte donnée (50-75 m.), pour prélever les gros sangliers avec ce calibre. En fait, si on regarde bien, on fait quasiment à peu près tout ça avec notre vieux douze non ? On verra ça dans notre prochain envoi…

1/ Voir archives du 25 janvier 2023, et pour le 44 Magnum, Ier juin 2017.

2/ Elaboré en 1934-35, les fusillades des combats de la Prohibition mettant en péril les policiers seulement muni du 38 Special, par la fine équipe Elmer Keith, Doug Wesson des revolvers du même nom, et Phil Sharpe, un des pontes de la NRA. La saga Elmer dit qu’il effectua des tirs précis avec le calibre jusqu’à 500m ! Mieux établis on possède, en 1936, des bilans précis de D.Wesson sur wapiti à 130m, pronghorn à 200m, orignal à 100 m. bien sûr avec les balles de l’époque. Il s’agit, au fond, d’une cartouche de 38 Special développée par Winchester, dont l’étui a été allongé de 3,4 mm permettant d’accueillir des charges de poudre plus importantes, et donc une vitesse plus élevée.

3/ Henry, Marlin, Winchester, Rossi, Remington Rolling Block, Ruger 77 à verrou, et innombrables répliques de carabines à levier. Le terme « rifle » signifie au départ que l’arme a un canon rayé, mais, par extension c’est, en fait, une arme d’épaule à canon long, par rapport aux « carbines » au canon rayé mais plus court.

4/ Que les amateurs se rassurent, la gamme Hornady FTX est bien en vente dans nos principales armureries.

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