Les scopes Unertl : le look "old school"
Leur look et leurs dimensions en imposent car si elles ne sont plus fabriquées sous ce nom depuis 2008, ces lunettes exotiques font l’objet d’un culte vintage largement causé par leurs succès aux mains des militaires (1), au Vietnam notamment. Elles sont emblématiques, aux côtés des Lyman Targetspot du tir « vieille école » nuisibles et de la qualité « proudly US » des optiques des sixties.
John Unertl émigrant d’origine allemande travailla chez Feckner et se lança en 1928 pour former une dynastie familiale à Cranberry, puis Mars près de Pittsburgh (Pennsylvanie) et fournir pour le gouvernement des optiques de haute qualité : collimateurs d’aviation, viseurs d’artillerie. A l’époque de la généralisation des optiques de chasse, le fait de fournir d’US Marine corps, et surtout au Vietnam le succès du sniper Carlos Hathcock donnèrent à la marque une grande popularité dans le monde du varminting, du bench-rest, et même bien sûr des chasseurs de whitetails.
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Sa technologie après-guerre n’avait rien de particulièrement novateur avec un montage et des réglages externes dont la technologie était éprouvée puisque datant de la guerre de Sécession (2). Elle était juste portée à son maximum d’aboutissement : les verres d’importation allemande étaient de haute qualité et n’avaient pas besoin d’être multicouches. Purgées à l’azote, ces optiques étaient bien plus étanches que leurs rivales des années soixante (3), tous les réglages étant externes fruit d’un usinage minutieux de montures micrométriques.
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Ce système était répétable offrant une course en dérive et élévation époustouflante par rapport aux systèmes internes alors balbutiants. De plus, leur utilisation sur des petits calibres sollicitaient moins des réglages tactiles nets et sonores (déplacement 0.0005 pouce ou un quart à 100 mètres soit la minute d’angle), la parallaxe était simple et nette, et on pouvait facilement maintenir le zéro parfait dans toutes conditions, même avec un fort recul compensé par le ressort hélicoïdal apparent. La longueur elle-même du tube jusqu’à 65-68 cm courbait la lumière à un angle moins prononcé permettant d’utiliser des lentilles plus plates.
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La puissance fixe X 10 sur le M 40 au Vietnam put monter jusqu’à X 36 avec les modèles Ultravarmint, et à la fin les Vulture et Programmer 200 plus modernes et courtes qui gardèrent néanmoins les réglages externes, mais plus courts. A l’époque aucune lunette US ne pouvait rivaliser, et même si elles ne sont plus fabriquées malgré les reproductions plus ou moins réussies actuelles, elles font l’objet d’un véritable culte, avec même des entreprises spécialisées de réparation (4), et d’adaptation (5) loin d’être données.
Le fait que ses dirigeants soient restés fidèles à leurs principes joue aussi dans leur renommée : ceux pour gagner trois sous, de ne pas apposer son nom sur des produits importés d’Asie qui auraient ruiné une réputation de longue date en matière de qualité.
1/ Actuellement les Marines utilisent plutôt Schmidt-Bender, les Navy Seals Night Force, l’US Army Leupold.
2/ En 1881, lors de la faillite de Sharps, déjà 25 % de leurs carabines étaient équipées de ces montages externes.
3/ En 1963 une Unertl était vendue 67 $, une Bushnell 50 $, une Weaver 45 $
4/ Par exemple Parsons Scopes Service à Cincinatti (Ohio), ou Bill Ackermann à El Paso (Texas), puis au Nouveau Mexique.
5/ Voir archive du 21/4/25 sur le réticule Lee-Dot.