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FCM 25.00
21 décembre 2012

Quelques termes de chasse savoureux...et utiles lors des battues

Sans entrer dans la peau de l'expert pédant qui se gargarise des termes de vénerie, nous allons voir ici que nous en utilisons déjà plusieurs lors des battues, et que nombre d'entre eux sont d'ailleurs entrés dans la langue française pour illustrer des tas de situations rencontrées à la chasse. 

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Avant même la battue, nous accueillons nos amis les "piqueux" dont le nom vient de "piquer" qui, autrefois signifiait suivre les chiens à cheval, d'où l'expression "piquer de deux" pour accélérer, c'est-à-dire des deux étriers pour faire aller le cheval plus vite. Chez nous, ils ne chasseront le plus souvent "à mort" soit avec tous les chiens "découplés" (car autrefois ils étaient attachés deux par deux) et sans relais, nos enceintes (les lieux traqués et fermés par la ligne des postés) étant pour ce faire suffisamment restreintes. On part aussi souvent "à la billebaude", au hasard, sans être sûrs d'y avoir logé un animal, à moins qu'on ait auparavant "fait le pied", ou cherché des traces récentes d'un gibier que l'on sait "cantonné" habitué à ses lieux de gagnage où il vient "viander" comme on le dit pour chevreuils et cerfs quand ils viennent se nourrir. 

Avant la chasse, les présents, traqueurs ou piqueux et postés font "le rond", écoutent les consignes de sécurité, de sonneries, les dispositifs de la chasse, et les fusils vont prendre "les devants", c'est-à-dire entourer les enceintes prévues. Les plus chanceux se trouveront "à bon vent" donc sous celui du gibier qui ne pourra les sentir, vent dont l'orientation peut, selon la saison être favorable ou non : "vent du Nord, chiens dehors, vent du Midi, chiens au chenil". Au son de la trompe, la meute se met en marche, les piqueux "foulent" les enceintes suivant et poussant des chiens théoriquement "créancés" plutôt sur un type d'animal (chez nous plutôt le renard). Ils se fieront à l'oreille aux "chiens de tête",

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meilleurs et plus adroits qui prennent de l'avance sur les "ameutés" encore bien ralliés autour de leurs maîtres. S'il le faut ils "rameuteront" ce qui équivaut à ralentir ceux "qui font tête", souvent "bien gorgés" (dont on reconnait le "récri" caractéristique quand un bon chien est sur la voie) pour remettre les traînards dans le peloton. Connaissant leur équipage ils sauront reconnaître les "bavards" qui donnent de la voix mal à propos, mais aussi les "chauds de la gueule" qui "vont au vent" (le nez haut), mais aussi ceux qui "baissent de pied", vite fatigués, ou les "abandonnés" qui quittent la meute, et poursuivent le "sentiment" du premier gibier venu, lièvre par exemple.  

Dans tout se vacarme, les postés que nous sommes finiront, avec l'habitude, à reconnaître quand la chasse est "lançée". La meute a mis le chevreuil debout pour le sortir de sa reposée ou de ses couches. Il peut dès qu'il a pris "son parti" (ou qu'il s'est décidé vers telle fuite), se forlonger (prendre de l'avance sur les chiens), "se dérober" (en laissant passer la peute et s'enfuir discrètement par les côtés), ou "donner le change" comme le font souvent les brocards qui poussent devant eux les femelles. Les chiens "appuyés" de la voix ou de la trompe par les piqueux peuvent être "pris en défaut" ou perdre la trace. On les voit alors "balançer" (hésiter) ou "bricoler"quand au lieu de suivre une voie, ils s'en écartent à tout instant de gauche à droite. Certains animaux comme le renard

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qui possède une odeur forte voit peu de défaut, mais certains brocards malins font souvent "retour", "randonnant" dans les côtés des lignes où ils ont "éventé" les postés, effectuant un crochet derrière les chiens qu'ils ont laissé passer ou encore (comme le renard et le sanglier) "se raser", se tapir pour, en quelque sorte "réfléchir" avant d'opter pour une solution de fuite. 

Remis sur la voie sur l'animal qu'ils sentent plus proche car toutes ces ruses l'ont ralenti, les chiens se mettent à "pousser", à "chasser à grand train" , donnant "la belle menée" une grande musique qui donne le frisson à tous les chasseurs, et là, de deux choses l'une, soit l'animal se risque à franchir la ligne, donc affronter les fusils des postés, soit notamment dans le cas de grand sangliers

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ou de cerfs "aux abois", être "forcé" ou faire tête au chiens, tenir "le ferme". L'animal de chasse "sur ses fins", est alors "servi" (achevé) en théorie par arme à feu s'il y a danger pour les chiens ou chasseurs, mais plutôt "dagué" à l'arme blanche. Les sonneries, en quelque sorte rendent les honneurs à l'animal vaincu que l'on peut également orner d'une brindille de feuillage. La fin de la traque sonnée d'abord par les piqueux puis par l'ensemble des lignes, et à "réclamer" les chiens éventuellement perdus. 

Immédiatement vidé le gibier sera ensuite "dépouillé" (et non pas écorché), puis "défait" (et non pas dépecé). Les pièces nobles de venaison sont les "cuissots" (et non pas "cuisseaux" dont on sait depuis la fameuse dictée de Mérimée qu'ils sont ceux des animaux de boucherie), et les "nombres", c'est à dire les quatre plats de coffre tranchés à la feuille à partir de la septième côte. 

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Commentaires
B
tu as omis la définition du hourvari pierre . . . 15/20 pour cette fois ci ! lol
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