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FCM 25.00
20 novembre 2014

Si on chassait (et mangeait !) la corneille et le freux !

On en a parlé ici même, la FCM 25 a commencé la régulation des oiseaux noirs la saison dernière. Nul doute qu'elle passera à la dimension supérieure l'an prochain, une chasse subtile et difficile tant cet oiseau est intelligent et rusé. Il passe en effet pour le plus intelligent des volatiles offrant, sur certains tests, des performances similaires à celles de nos cousins, les grands singes ! On pense que c'est leur mode de vie sociale, leur longévité (plus de 15 ans car ils ont peu de prédateurs) qui leur permet une grande réactivité et vigilance face à leur environnement. On en a vu casser des noix en les laissant tomber de haut, ou en les plaçant sur une route pour que les voitures les écrasent. Sens de l'observation, apprentissage rapide, ils peuvent entasser dans un vase des cailloux pour faire monter le niveau de l'eau et y attraper un ver qui flotte à la surface, ou se servir d'un bâtonnet pour fouir sous une écorce. 

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Comme ils vivent en société, ils analysent et intégrent des expériences communes, des dangers. Tout chasseur aura perçu que, portant un fusil, l'oiseau noir fera un plus considérable détour que celui du paysan portant une fourche ! Ou qu'observant, de loin un groupe de trois chasseurs, ils éviteront soigneusement le bosquet d'où il n'en est sortis que deux, signe qu'un fusil est resté posté ! 

Malgré tout, aussi intelligent soit-il, pourquoi arrive-t-on à en tirer ? Eh bien, paradoxalement, du fait de cette intelligence. C'est un oiseau grégaire et territorial qui analyse tout dans son environnement, et c'est là que le technique du chasseur intervient. Les formes, les appeaux, sont des nouveautés et surtout des intrus dans leur paysage qu'ils visent à chasser tout comme les prédateurs de leurs couvées, grands ducs, buses, renards. Dans tous les cas il "vient aux nouvelles", et c'est là que, pour le chasseur, le camouflage doit être optimum, tout comme la technique de tir en se démasquant vraiment au dernier moment à portée, et en tenant compte que l'oiseau, surpris, fera un grand écart sur l'aile. Les leurres reprennent en grande partie tout l'arsenal de la chasse au pigeon : formes pleines et surtout floquées (mates), sillosocks (chaussettes prenant le vent), manèges qui imitent les petits sauts que font les corneilles se disputant de la nourriture. Les appeaux (FT3, Buck expert, Crow call) sont un "plus", mais il faut savoir les manier. En règle générale, au début, il s'agit de répéter les derniers cris entendus, répétés 3 ou 4 fois. Là encore, l'oiseau intrigué passe et repasse à la cîme des arbres pour chercher l'intrus ou comprendre ce qui se passe. Associé à l'attrait visuel des appelants, il s'approche, tourne et vire, voire se pose, attention, jamais bien longtemps, pour à son tour provoquer l'autre et lancer son cri. Même s'il existe des cartouches spécifiques (mélange de 4 et de 2), de la "petite" cartouche de trap, tirée dans un canon très choqué suffit à descendre cet oiseau qu'il faut implicitement laisser sur place, tant il attire alors d'autres congènères. Par contre il faut impérativement achever les blessés qui piètent...et attirent les autres hors de portée.

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Hormis la lutte contre la prédation, des lapereaux, des pouillards, des pigeons (en particulier l'hiver, oeufs et jeunes), cette chasse qui se développe...fait revenir au premier plan quelques vieilles recettes culinaires qu'on n'aurait pas osé même évoquer il y a une vingtaine d'années. Les plus classiques passent par des marinades des poitrines ou "suprêmes" comme on dit maintenant, ou filets qu'on peut aussi faire revenir au beurre. Il suffit de hâcher du bacon, des oignons mis à rissoler, puis réserver et napper de farine et d'un bouillon de bouquet garni, le tout en ajoutant à la fin une poêlée de champignons de saison. Arrosé d'un vin très tannique, le tour est joué. 

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