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9 octobre 2015

Et s'il fallait rechasser...à la poudre noire ?

L'Histoire, comme on dit, est un éternel recommencement. Tout doucement, la poudre noire, il suffit de consulter sur Internet les catalogues des grandes armureries en ligne, revient en force, tout d'abord par les armes de poing, et maintenant par les armes longues. Va-t-on pouvoir, comme au temps de nos aïeux, pas si lointains (moins de 4 générations) « enfumer »...au sens propre comme au sens figuré, la caille et le perdreau ?

 

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D'abord pourquoi ce regain d'intérêt pour une technologie plus que désuète, tant techniquement (balistique, etc.) que d'utilisation ? Parce que les formalités sont plus que réduites (faut juste être majeur), que le coût est faible (1), et qu'une certaine mode venue d'Amérique du Nord, genre « écolo et nature » incite là-bas (2) par éthique poussée à bout, à faire « comme autrefois », à la dure, comme les pionniers !

 

20101113_54

L'Histoire de la chasse en France a connu, celle des fusils à percussion dès que fut inventée la capsule de fulminate vers 1830. Elle permit de transformer rapidement tout un tas de fusils à silex, juste au moment où se démocratisa la chasse dans nos campagnes. Ces fusils à un seul canon étaient rustiques, facilement réparables par le charron du coin. Leur robustesse permettait une certaine versatilité : bien bourrés, souvent calibrés en 8 ou 10 (3) ces « cannes à pêche » (4) faisaient merveille au gibier d'eau, mais aussi en plaine...si on était capable de les porter longtemps car ils pesaient 4 bons kgs.  Au « gros », et le loup par exemple en fit souvent les frais, on pouvait varier les plaisirs : une grosse balle du calibre calepinée ou pas si on voulait être précis, assortie d'une demi douzaine de chevrotines pour assurer le coup. Comme seule sécurité, l'armé du chien, il faut dire aussi qu'il y avait beaucoup plus de gibier, moins méfiant. Sur ces fusils à pente nulle, fallait se pencher un peu, bien épauler (on avait le temps !), sinon la plaque de couche, en bon fer de charrue se chargeait de vous rappeler à l'ordre. Les lièvres étaient tirés au gîte, la plume au posé, dans de grands « coups de râtelier » qui décimaient les compagnies de perdrix. Le nuage de fumée dissipé, on comptait les morts ! La chasse étant à l'époque, en campagne moins un « sport » qu'une occasion supplémentaire de garnir le garde-manger.

 

muzzleloader

Actuellement, la loi est assez floue sur le sujet. Rien ne semble interdire l'usage d'un fusil lisse, pour chasser en plaine, par contre il faudra lui appliquer en zone humide, la loi grenaille. Or, dans ce fusil à un coup où il faut impérativement en fin de chasse, décharger le fusil...en tirant vers une zone dégagée non dangereuse, on comprend vite les limites de l'emploi. Au gros gibier, cela semble proscrit car il ne paraît pas facile de mesurer l'énergie requise (plus de 1000 joules) pour tirer les ongulés. Or si l'on se penche sur les caractéristiques de ces armes, on se rend compte qu'il s'agit des répliques...mais en bon acier moderne cette fois...des fusils qui servaient autrefois à tirer du bison ! On est en effet là avec des calibres énormes (45 à 50 soit plus de 11 mm) qui propulsent des balles de 450 grains (plus de 25 grammes) qu'une grosse (8 grammes) de PN pousse à plus de 600m/s. Si la flèche est importante, jusqu'à 100 métres, ça met encore bien droit dans un plateau de ball-trap, et un tir sûrement capable d'arrêter un petit cochon de 50 kgs.

 

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Aux USA, et au Canada, il existe tout un marché de firmes artisanales qui proposent, à la poudre noire, des carabines qui tirent des balles ensabotées aussi performantes que nos Brenneke et autres balles flèches. Comme avant, on les charge par la bouche et faut jouer du maillet, mais elles ont un démontage facilité (5), des sécurités au top, des systèmes de détente sophistiqués qui descendent à 900 grammes de toucher (6), le tout assorti de lunettes au top. Au train ou la « mondialisation » va, ces modernes « pétoires » risquent bien un jour (voir l'odyssée du tir à l'arc, de l'affût-approche genre Outre-Rhin) de « fumer » du gibier par chez nous.

 

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1/ Voir les sites Beck-chasse, Frankonia, Tecmagex. Les prix démarrent à 300 euros. Pedersoli en fait en calibre 12.

 

2/ Au Canada, les pourvoiries leur ouvrent même une période d'ouverture spécifique.

 

3/ Ces vieux « douze » selon la charge de PN propulsaient 40 grammes de plomb et jusqu'à 70 grammes en 10.

 

4/Avec des canons de 80 à 100 mm, on arrivait à des armes de 1,25 m de long !

 

5/Indispensable après chaque utilisation tant la poudre noire est envahissante et corrosive. Et pas seulement un coup de goupillon. Faut tout démonter, laver à l'eau savonneuse et relubrifier pour pas que ça rouille !

 

6/ Pour comparaison, nos fusils de chasse sont environ tarés, pour souci bien sûr de sécurité à 2 kg.

 

 

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