Cartouches de 12 : de quelques bizarreries U.S.

Nos lecteurs habituels l’auront compris (et le blog est même suivi par des « followers » de là-bas), les USA sont une mine de trouvailles rigolotes pour qui s’intéresse à notre bon vieux calibre « 12 gauge » comme ils disent Outre Atlantique ! Les lois étant beaucoup moins tâtillonnes que par chez nous, les armuriers proposent plein de munitions qui n’auront jamais cours chez nous.

Réservées à la défense ou au « fun » (traduisez : la rigolade), il est néanmoins précisé qu’elles sont parfois limitées à certains états plus permissifs que les autres. Mais, dans ce vaste pays où les armes sont d’ailleurs garanties par la Constitution, elles sont en général, une seconde nature. Mais ça peut aussi ne pas durer, vu les dégâts régulièrement relatés au niveau mondial.  Les 12, le plus souvent « à pompe » traînent un peu partout, dans les jardins, à l’arrière des 4X4, et les cartouches peuvent vite servir au « festif », tirer des confettis, des feux de bengale, des flash, de la fumée, et même des traçantes, qu’on tire de loin sur une plaque déclenchant des feux de joie ! 

Les chasseurs ont des « slug », qui commencent d’ailleurs à arriver chez nous, mais qu’il faut impérativement utiliser dans un tube rayé pour qu’elles soient efficaces. Leur technologie (ensabotage et précision) vaut celle de notre fameuse balle-flèche (1) Sauvestre, très répandue dans nos battues.

Côté défense, là où, en non létal nous nous limitons aux fameuses « Gomm Cogne », ils déclinent les ballettes de caoutchouc dans toute une gamme : balles seules, empilées, chevrotines, et réactualisent le bon vieux « gros sel » de nos grands-pères ou encore le poivre, des écrans de fumée, des flammes impressionnantes (2). Où ça se corse c’est quand le péril se précise et là-bas, dans certains états le cambrioleur (rappelons-le lui aussi souvent armé !) risque de manger chaud !. La « perce-armure » traverse facilement deux portes de voitures. La « Piranha », comme le poisson glouton de l’Amazone est chargée de petites lentilles « effilées comme des lames de rasoir qui garantissent qu’il n’y aura pas de réponse »…de l’agresseur ça va de soi ! La « double slug », envoie…deux balles à suivre en tandem…recul en conséquence ! La « triple doom » va pour les indécis qui se demandent quoi tirer face à un agresseur résolu ? Elle envoie une balle, un coup de 8, et 4 chevrotines pour faire bon compte. Si le malandrin se cache dans les thuyas du jardin, et donc pas trop facile à discerner, pas de problème car on a remis au goût du jour le vieux concept déjà utilisé au Vietnam, des fléchettes (28 par cartouche de 12 !), lesquelles peuvent en plus s’acheter en vrac. Utiles aussi donc pour débroussailler comme on le voit. Sur le Net (tapez : 12 gauge custom bullets, il y a plein de vidéos marrantes de customs « home made » c’est-à-dire « faites maison ») on peut même acheter des explosives que vous recevrez par la poste bien sûr déchargées…les instructions complètes étant jointes à l’envoi. Ce sont des perforantes avec un petit culot évidé à bricoler sur un coin de la cuisine, comme faisaient nos papys avec la dosette et le bidon de poudre T. Nos amis US font revivre, le bon vieux temps où nos anciens en bérets sous l’abat-jour,  se méfiaient  encore des « toutes cousues »…vite incriminées si on enfumait le lièvre à l’ouverture !

1/ Petit rappel sécuritaire à nos sociétaires : une balle-flèche aux distances de la battue, soit entre 15 et 30 mètres  « tape » autant qu’une grosse arme rayée type 9X62. Allez sur les sites dédiés et vous verrez que certains guides africains s’en servent (souvent avec des fusils à pompe) en protection des chasseurs maladroits…notamment sur des léopards blessés, et même des buffles de 400 kgs ! Méfiance donc quand on tire à balle, même aux fusils lisses. Ne vous inquiétez pas, on le redira à chaque battue.

2/ En France, la légitime défense est strictement réglementée, la sécurité des citoyens étant dévolue aux forces de l’ordre. Les chasseurs, outre le fait que leur détention et stockage des armes est très stricte, ne doivent pas penser qu’ils peuvent se faire justice eux-mêmes. Même l’emploi des « Gomm-Cogne » est sujet à caution, voir les jurisprudence en ce domaine, tout est sur le Net. 

Photos : ci-dessus à g. : non, vous ne rêvez pas, il s'agit bien d'une ogive de 50 BMG (12,7) enfilée dans une douille de 12...à proscrire bien sûr dans un magasin tubulaire ! A dr. noyau central, plus expansion pétalisante...les "fleurs du mal"  (aïe...ouille !) en quelque sorte. Plus haut à dr. : là on tire des lames de tondeuse à gazon...sciant n'est-ce pas ?