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9 juin 2016

Un beau coup de fusil...ou un beau coup de pot ?

C’est l’avantage et l’inconvénient d’un blog interactif certes sur toute la toile, mais aussi bien inscrit dans le « local » et donc des remontées d’info parfois aigres-douces du genre « la technique c’est bien, mais du vécu serait pas mal aussi non ? » On va donc tenter de trouver dans quelques décennies de chasse quelques évènements curieux valant l’anecdote et certifiés véridiques bien sûr.

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Tiens allons-y, un petit coup de pigeon, encore en début de saison bien avant le grand passage de la St-Luc, sans formes mais avec encore beaucoup de végétation. Les petits voliers d’une demi-douzaine qui passent sont des locaux qui s’assemblent pour aller chercher un territoire où s’établir. L’avantage c’est qu’en train de s’appareiller, ils volètent de ci de là, ne tiennent pas en place ce qui aide un peu à les localiser dans le feuillage encore vert et bien fourni.

En plein milieu d’après-midi, volier repéré et pose un peu loin à une centaine de mètres. C’est loin certes, mais bien camouflé, et à cette période de l’année en y allant doucement, il  est encore facile de s’approcher en douce sous les frondaisons,  et de tenter un tir. Déplacement précautionneux donc, les pigeons sont toujours là, on entend les envols, les retours, le feuillage qui bruisse, mais difficile d’y voir clair car ils sont très haut tout à la cime d’un chêne immense. La technique c’est de progresser les yeux rivés approximativement à la pose, et surtout dès qu’on repère un oiseau, ne plus le quitter des yeux, ne regarder ni ses pieds, ni le fusil. Rester le regard braqué, et tenter de trouver une trouée où situer la cible.

Un bruit intempestif ? Un tracteur au bout du champ ? Plus rien ne bouge…mais la pose est sûrement toujours là, pétrifiée, alertée par quelque chose, prête à s’envoler dans un grand fracas d’ailes. On se déhanche, les yeux exorbités, il  faut bien cinq bonnes minutes avant, enfin, d’apercevoir la queue, et encore le bout, noir et bleu, d’un ramier. Un mètre en avant, un en arrière pour tenter de trouver un angle meilleur, il disparait toujours dans le feuillage, faut toujours revenir à ce petit bout de queue qui démasque à peine la forme du ramier qu’il va falloir tirer un peu « à l’estime ». Bon, faut dire aussi que on’emploie une arme un peu spéciale pour ces cas difficiles sinon désespérés : un superposé dont le canon supérieur est affublé d’un choke spécial Preston-Pittman utilisé aux USA pour le tir de l’oie des neiges, un X Full plomb assorti d’une Tunet haut vol, une 70 à 40 grammes, mais très rapide qui, en 4, emporte tout sur son passage à 40 mètres.

Un mot encore sur ce tir « au posé » que d’aucuns trouveronnt certes « peu sportif », mais qui demande malgré tout un peu de technique : dans un tel cas de cible difficile à apercevoir, si vous la quittez des yeux, ne serait-ce qu’une seconde, tout sera à refaire, retrouver le pigeon, remonter le fusil vers une cible minuscule qui se dérobe au regard. Si vous ne l’avez pas quittée des yeux, faut monter qu’une fois le fusil, et surtout pas « blobloter » 107 ans autour de l’objectif peu stable et précis. Le bon coup c’est monter l’arme lentement, verticalement, dépasser un petit poil la cible et lâcher doucement le coup de fusil sans coup de doigt et qui va couvrir l’ensemble visé.

On se lance donc, un petit peu à gauche de ce petit bout de queue qui dépasse : Boum ! C’est dedans, nuage de feuilles et de plumes, le pigeon n’est que désailé, tombe en toupie, en tournant doucement…mais bien avant qu’il touche le sol on entends « Ploc »…et « Reploc », ce bruit caractéristique que fait un gibier lourd quand il touche le sol ! Le premier touché tombe enfin au sol…il est entouré de deux autres cadavres…quand l’œil est attiré par un quatrième, désailé, qui tente de regagner le buisson voisin, l’aile pendante. Vite retrouvé, ça fait une cartouche…pour quatre morts ! On fait, on en visait un sans voir qu’il y en avait, à peu près dans l’alignement, trois autres derrière, invisibles bien sûr dans le feuillage. Un beau coup de fusil…ou un beau coup de pot…voire les deux à la fois n’est-ce-pas ?                                                                                   Guy Morais

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