Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
18 octobre 2016

La notion de "poste fixe"

Ca y est, le lièvre est fermé. Sur notre association il est désormais permis de chasser tous les jours (sauf le vendredi jour de fermeture départementale) le pigeon sans qu’il soit stipulé qu’il le soit « à poste fixe ». Il s’agit néanmoins d’une notion qu’il est utile de bien appréhender car elle est souvent ambigüe et litigieuse, et soumise à l’appréciation des gardes. On va comprendre pourquoi.

1929

 

Cette notion est relativement ouverte car elle est la compilation de jurisprudences successives qui ont longtemps tenu compte des habitudes locales, c’est-à-dire de traditions profondément ancrées selon les régions et les terroirs, tenant compte du « passage », des couloirs de migrations. Un peu comme pour le gibier d’eau et ses huttes, hutteaux, tonnes et gabions, il y a donc de grandes disparités de prise en compte du « poste fixe » que l’on chasse en Gironde où il y eût de tous temps des palombières que par chez nous où il y a encore peu de véritables spécialistes du pigeon à l’affût, hormis quelques papys, perclus de rhumatismes, passant quelques bouts d’après-midis sous les grands chênes et donc peu concernés par cette notion de « poste fixe ».

Malgré tout, l’absence de petit gibier aidant, nombre de retraités peuvent être tentés par cette nouvelle activité à la mode et relancée par de nouvelles pratiques venues de Grande-Bretagne : formes et leurres, camouflages, etc  pour lesquels il existe tout un nouveau et lucratif marché. Tout d’abord il faut bien faire le distinguo avec l’affût au grand gibier et la battue.  Là,on demande, principalement pour des raisons de sécurité, d’obliger le chasseur à stationner sur un poste bien matérialisé d’où, habillé d’orange fluo, il ne doit surtout pas bouger tant que la traque est en cours.

Le « poste fixe » dont on parle est celui dont on dit souvent qu’il doit être « matérialisé de main d’homme », ce qui veut tout et rien dire. La loi suppose qu’il s’agit d’un assemblage de matériaux réalisé « selon les usages cynégétiques », ce qui peut se comprendre dans les Landes, mais ailleurs ? Il faut donc surtout retenir la stabilité de la construction, même si celle-ci est éphémère et peut  se déplacer en fonction du passage, des cultures (maïs coupés par exemple). Tout est alors en nuances : une tente-abri  montable  à la minute que l’on trouve dans toutes les grandes surfaces (photo ci-dessous) fait-elle l’affaire ? Sans doute si elle est associée à un dispositif qui « fixe » le chasseur à  son  poste  tel que formes, palettes, filins. Par contre caché derrière un piquet  (ou son petit doigt !), n’est en rien un poste fixe.

images

Dans notre région où, hormis au gibier d’eau, il n’y a pas vraiment de tradition dans ce domaine, il faut donc se pénétrer d’un certain esprit allant vers celui…des gardes chargés de verbaliser ! C’est certes la réglementation nationale qui prévaudra aux yeux de ceux de l’ONCFS, mais les gardes particuliers des ACCA ou des sociétés peuvent faire appliquer certains règlements intérieurs plus précis (1) et contraignants. Il faut en effet comprendre qu’on ne peut se rendre au poste fusil chargé, divaguer  un bon kilomètre autour, à la maraude de quelque faisan piétant, et  se plier aux heures légales sans pouvoir invoquer la nécessité d’avoir à  trimbaler un certain barda et le retard qui va avec fusil chargé « au cas où ».

Cas qui arrive souvent quand on est deux copains, celui qui reste au poste sera dans son droit, mais pas celui qui ira baguenauder  sous- bois « pour faire voler » comme on dit. Qu’il s’agisse de pigeons branchés, ce qui passerait encore…mais pas une bécasse ou un gros lièvre au gîte. Même chose si un collègue, attiré par la chanson douce de votre calibre douze, pointe son nez dans le fossé voisin pour profiter de l’aubaine et du passage. Vous serez en règle…lui non !

La bienséance dans la mitoyenneté interdit aussi de se positionner à moins de 60 mètres du bordurier…lequel pourrait aussi facilement appeler la garde ! Selon l’article R 428-5C du code de l’environnement il s’agit d’une contravention de 5è classe (1500 euros à la clef !). Autre cas qui commence à se poser du fait de la généralisation des régulations corvidés, celui des manèges. Les gens habilités devront, dans tous les cas éviter toute ambiguïté, notamment celle de mélanger par inadvertance  dans leur fourbi formes de pigeons et de corbeaux. Le dispositif est légal (même en période de chasse) pour les corbeaux, mais pas pour les pigeons. Faut donc être clair : un garde tâtillon pourrait vous soupçonner, dès qu’il a le dos tourné, de substituer l’oiseau noir au bleu !

1/ Certaines Fédés obligent les chasseurs à déclarer leurs postes fixes, et certaines sociétés les interdisent dans les parcelles de moins de 5 ha, tout ça parce que les pétarades incessantes font fuir le grand gibier. Les amateurs de ce genre de chasse ont donc tout intérêt à faire attention où ils mettent les pieds et le tir au posé garde là un grand avantage sur le tir au vol. Le premier tire peu et à bon escient quand le second ferraille à tout va. Ce qui irrite les « enverdeurs »…et les chasseurs jaloux ! Ci-dessous : tiens, pour rigoler un peu, voila du poste vraiment "fixe" non ? 

images (1)

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité