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24 mars 2017

Poules, coquards et autres coquelets...

On verra ça le 22 avril, à l’AG fédérale, car ça peut être d’actualité pour la saison prochaine : on risque fort en effet de ne plus pouvoir tirer les poules faisanes dans notre département, ce qui nous a incités à voir comme on faisait dans le temps, avant la guerre quatorze par exemple.

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Les sociétés de chasse constituées telles que les nôtres (1) n’existaient pas ou à l’état embryonnaire, l’organisation de la chasse ne se constituant que sur des grands domaines parfaitement gérés avec gardes particuliers dont l’élevage en volières était d’ailleurs une des principales tâches dont celle de récupérer des oeufs de fourmis sont on serait bien embarrassés de nos jours ! Les chasses banales avaient avec la caille, la perdrix, le lapin et le lièvre déjà assez à faire et « l’oiseau du Phase » (2) n’y entrant que par accident. Le « coq de tir » existait déjà, mais en complément des grandes battues de haut vol, souvent issus d’ailleurs de l’écoquetage consistant en l’élimination des mâles en surnombre. Ces faisans de tir étaient d’ailleurs vus avec mépris « comme n’offrant pas les mêmes émotions que le coq naturel adulte et bien maillé » (3).

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Le tir de ce qu’on n’appelait pas encore la « poule » mais la « mère ou dame faisane » était déjà souvent interdit ou limité dans le temps. A cette époque on le voit on tirait donc chez les faisans naturels plus de coqs que de poules, et c’est pour ça aussi que dans les lâchers, le terme de « poules de tir »   n’existait pas. En fait on ne tirait pas les poules pour la raison qu’un coq peut suffire pour la reproduction de neuf à dix poules de son espèce. Termes un peu oubliés de nos jours, le « coquelet » était un jeune coq de l’année, et le « coquard » une femelle inféconde qui, vers cinq ans prennent un plumage qui tend à se rapprocher des mâles. Ce terme s’appliquait aussi aux bâtards des deux sexes quand un coq faisan par accident « cochait » une poule domestique.

Dans ces grandes chasses, les battues étaient spectaculaires n’ayant lieu que deux fois par an à l’image de ce qui se faisait en Angleterre avec des bataillons de rabatteurs vers une ligne qui alignait des tableaux où les deux cent pièces n’étaient pas rares. Le tir était bien différent de celui pratiqué dans nos campagnes « au cul levé ». Il s’agissait d’oiseaux quasi sauvages, volant très haut et à des vitesses élevées. Le vrai « gentleman » snobait d’ailleurs la billebaude, et stigmatisait les pratiques « populaires » laissant tirer les oiseaux branchés, ou à terre piétant indéfiniment devant les chiens, chasse « au pot » ou « cuisinière » à laquelle ne pouvait s’abaisser le vrai « sportsman » influencé par l’esprit « fair-play » britannique…on était ,  il est vrai en pleine « entente cordiale » (4) !

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Mais comme on commençait un peu à en voir dans la campagne, les manuels ne manquaient pas pour conseiller le débutant : « le faisan part beau, la longue queue trompe l’œil inexpérimenté, d’autant plus que l’oiseau monte et que l’émotion causée par le départ bruyant de l’oiseau est forte. La confiance inspirée par la grosseur de l’oiseau détermine aussi presque toujours un tir trop bas. Le faisan est pour le tir au vol, ce que le renard est pour le tir à la course…la queue ne compte pas ». Le dicton revenait comme un leitmotiv : « si tu tires la queue, il a fait une lieue » !

1/ C’est la plus ancienne association type 1901 de notre commune et elle ne date que de 1935.

2/ L’oiseau est  originaire de Cochide, et du Phase fleuve qui aboutit dans la Mer Noire et délimite l’Europe et l’Asie.

3/ Comme pour la perdrix quand elle perd l’appellation de « pouillard » les faisans sont maillés et aptes au tir quand ils ont pris définitivement leur livrée adulte et mouchetée de « mailles ». Pour le coq un plumage chatoyant aux couleurs variées et aux reflets cuivrés, pour la faisane plus sombre de gris-fauve ponctué de noir.

4/ Sous ce terme il faut comprendre l’embellie diplomatique (1830-1904) entre la France et l’Angleterre pour tenter de régler leurs antagonismes, notamment autour du partage colonial de l’Afrique.

 

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