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5 avril 2017

A la recherche du 16 Magnum (partie I sur III)

A petites doses, le,  16, ce calibre mythique de nos prédécesseurs revient sur le devant de la scène. Avant 1980 c’était le calibre préféré des Français et le mythique Robust  222 reste la référence en ce domaine. Mais qui se souvient du 16 Magnum ? On sait seulement qu’il a existé lorsqu’au gré des ventes aux enchères on voit passer de curieuses marques comme « Solyd » et surtout « Kerné », un fusil  longtemps taxé de « breton », alors qu’il était conçu…à Versailles et fabriqué à St-Etienne, comme nous allons le voir bientôt.

envoi 1 B

 

Une recherche fine autour de cette arme singulière dont la voie avait été ouverte par l’armurier parisien Charles Galand avant 1900, montre que, de fait, le 16 Magnum, c’est-à-dire un fusil de chasse à âme de 16,8 chambré à 76, existe bien sur les tables CIP (1). Il fait suite à des seize chambrés à 65, 67, 67.5 et même 70, passés ensuite (vers  1972) à 73 puis 76, éprouvés à 750-900 bars pour les plus faibles et à 1220 bars pour cet énigmatique 76. On sait que le seize fut éclipsé  par le douze dans les années 70 pour de nombreuses causes : l’ouverture du marché européen en général et, secondement,  ses fortes réductions sur la vente en gros des cartouches lié à la nouvelle popularité des superposés, notamment sportifs.

cart ok

Or, balistiquement parlant de ce côté, le seize semblait mieux préparé à pousser sa charge nominale qui est rappelons-le de 28 grammes de plomb que le 12 (2). Surtout avec son âme de 16,8 contre le 18,2 des douze qu’il fallut pousser à 18,5 voire plus pour l’étanchéité des  bourres  à jupe généralisées par le sporting.  En compétition 28 grammes c’est la charge du parcours, du compak, de la fosse universelle, et 24 grammes celui de la fosse olympique. Le seize magnum avec sa charge de 36 grammes (3) semblait donc le bon compromis chasse-compétition au moment même où la première offrait encore un énorme potentiel industriel particulièrement dans notre pays, et la seconde un engouement naissant.

Envoi 1 A

C’est sans doute là-dessus que misa l’armurerie Kerné , mais sans être vraiment suivie par les « grosses écuries » que représentait par exemple la Manu, laquelle ne fut pas d’ailleurs à une erreur d’orientation industrielle près  à cette époque…Le seize était-il tant que ça à la traîne par rapport au douze ? Un peu plus léger à porter, il était réputé « piquer » plus du fait d’une gerbe parait-il plus longue et plus efficace. Sensation subjective et irrationnelle mise à mal par les essais à la roue de Griffith  qui ont montré…le contraire : 3.30 m. de long pour le douze, 3.20 m. pour le seize, 2.70 pour le vingt. Tout le monde s’engouffra derrière l’industrie italienne en plein boom au début de la construction européenne pour jeter aux oubliettes de l’Histoire le bon vieux seize qui, avec sa bourre grasse et le sertissage demi-rond  reflétait parfaitement l’esprit de la chasse au petit gibier de jadis.

Un retour à des notions nouvelles d’esthétisme et d’efficacité reconnues quasi scientifiquement de nos jours viennent battre en brèche la mode  du 20 relancée par des gens qui, au nom de l’éthique…mais sans doute aussi pour être plus efficaces là où il faut crapahuter… tirent la charge nominale d’un douze soit 32 grammes de plomb, avec un fusil moins lourd d’un kilo ! Où est le sport, le fair-play, la noblesse revendiquée, le respect du gibier…sinon faire la même chose, mais avec, cette fois, vraiment moins de plomb genre 410 magnum ?

Voici dix ans, le vingt se voyait offrir un choix énorme d’armes là où une poignée de fabricants (Chapuis, Verney-Carron) se  collaient au seize …presque par devoir national ! Ils viennent d’être rejoints par Browning sur son nouveau semi-auto qui prolonge la silhouette « à bosse » du fameux Auto  5…qui, d’ailleurs, avait toujours existé en seize ! L’argument-massue du prix fort et du choix réduit de cartouches ne peut plus être invoqué : 38 marques en font pour tous types de chasses, même le grand gibier et le ball-trap.

téléchargement (1)

Vrai calibre « français » dans une période où  c’est assez cocasse, cette notion retrouve politiquement le premier plan, c’est surtout au niveau de l’occasion que le seize peut réjouir les amateurs. Il jouit encore d’une décote de 15 % (4) sur des signatures françaises historiques telles que Darne et Manufrance, sans même parler d’artisanaux stéphanois moins connus mais de très belle facture. Le « fusil Kerné » dont nous allons parler maintenant dans le prochain post en est un des plus beaux fleurons…

 

1/ Commission Internationale pour l’épreuve des armes à feu Portatives fondée en 1914.

2/Rappel des charges nominales des plus courants fusils de chasse : douze 32 g , seize 28 g , vingt 24 g .

3/ Le magnum expédient  46 gr. de plomb en douze, 36 en seize, 32 en vingt.

4/Selon les revues spécialisées établie à partir du douze, les 24 et 410 décotent de 10 %, 15% en seize, 20% en dix, 30% en 14. A l’inverse les 20 et 28 surcotent de 20 %

 

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