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FCM 25.00
8 juin 2017

Comment "faire" dans les bois...

Ah les bons amis, tout le monde le sait, la chasse est une activité de plein air qui nous met parfois dans des situations difficiles. Combien de fois, au terme du repas qui clôt toute chasse réussie, et des libations qui bien sûr l’accompagnent, nous fallut-il   détourner pudiquement le regard d’un ami s’activant in petto, à se débarrasser, derrière une touffe de genêts, du fardeau gênant dont il lui aurait été bien malaisé de confier à un autre, le soin de se décharger.

uubvc

 

Tout bon chasseur, s’il se plait à être attentif à tous les signes encourageants, visibles et olfactifs, que nous laissent les bêtes de chasse pour les identifier et les pousser ensuite hors de leurs forts et demeures sauvages, ne doit pas, comme jadis les anciens veneurs, tous  les apporter à l’assemblée qui précède la chasse ! Ce serait un peu malvenu de nos jours.  S’il doit savoir faire la différence entre les fumées du cerf (se répartissant déjà entre bouzards et grosses entées), les moquettes du chevreuil (illustration ci-dessous), les grumelures des bréhaignes, les fientes des bêtes puantes, les laissées du loup et du sanglier, les crottes du lièvre, et s’il vient tout à coup à devoir chasser de manière pressante  à « vau-vent », c’est-à-dire…vent arrière, il ne doit laisser aucun « indice » personnel dans la Nature. Passe encore pour les bêtes fauves qui en ont vu d’autres, mais surtout vis-à-vis des autres usagers du paysage : randonneurs, campeurs, cyclistes,  qui n’auront cure du fait que marcher dedans (surtout du pied gauche, parait-il, selon les écologistes qui naturellement  penchent de ce côté) aurait la vertu de leur porter chance.

moquettes

Les mieux placés des nemrods  en la matière, sont ceux qui pratiquent l’affût et sont habitués à l’emport de tout un tas de petits impedimenta bien utiles en la circonstance : pelles-pioches pour enterrer les formes, couteaux de camp larges comme des plats à tarte, mouchoirs jetables et pas seulement, vous l’aurez compris, que pour le nez qui coule ! Le chasseur habile, qui se doit d’être discret, saura procéder  de même « hors des sentiers battus » : il fera un trou, rebouchera, feuilles et branchage ne manquant pas, pour camoufler ce qui doit l’être.

Mais auparavant, le processus changera beaucoup de l’ordinaire et de l’univers du champ domestique et de ses « commodités ». Nous serons moins dans « l’aisance » et les facilités que donne, entre quatre murs, une assise aussi  stable que confortable. Passons rapidement sur la bise et ses vents coulis, tous courants d’airs sournois propices au redoutable rhume de fesses. Il faudra tout d’abord appliquer une technique qui ne s’improvise vraiment qu’en ces moments d’urgence.

Je connais des amis prévoyants, aux postes aussi accommodants que bu…coliques  -c’est bien là, le cas de le dire- ménageant sous les larges frondaisons et les vieilles chesnaies, de solides seaux plastique, d’origine agricole, dont la double vocation reste bénie du chasseur tout à coup confronté à se retrouver, comme on dit, « dans le besoin » : d’un côté ils font un siège souple pour attendre le ramier, et de l’autre un réceptacle à recevoir un  colombin d’une toute autre espèce ! Et Dame Nature faisant bien les choses, point besoin ici de chasse…d’eau, les vannes célestes  veillant à renouveler providentiellement et quasi mécaniquement, ce dispositif sanitaire tout à la fois simple, efficace, utilitaire et de bon aloi.

Autrement, il faut repérer alentour, quelque souche ou rocher aux stabilités assurées, ou mieux encore, au fond des bois, le V de deux grosses branches entouré de vieux lierres. Vous voici solidement installé pour peu que vous ayez soigneusement inspecté l’endroit : déblayé le danger de la vipère tapie, de l’aspic lové sous la feuille, des tégénaires  aux toiles visqueuses, des tiques affamées, bref, tous ces animaux sournois, mordant et piquant tout ce vous laisserez malheureusement traîner  à  portée de leurs crochets acérés et de leurs mandibules tranchantes ! Vous aurez, bien sûr auparavant,  essarté l’aubépine fourchue, la ronce envahissante, les barbes de la grande ortie, gages,  si par malheur vous les oubliez dans l’urgence pressante, de souvenirs piquants et urticants le soir de retour à la chaumière. Et si vous n’êtes pas toujours dans des bois de haute futaie il faudra bien procéder à la manière que nous enseigna autrefois le Grand Turc : se cramponner à quelque arbuste solide, voire  bénir le vieux Darne du grand-père et sa large bretelle (bon sang…pourvu qu’elle tienne !) permettant de s’arrimer plus solidement  encore contre vents et marées, mais en remerciant le ciel menaçant d’orage, de nous avoir fait prendre pour une fois…les cuissardes, sinon les waders !

recul

Vous le savez, comme à l’Armée, ou en amour, tout bon chasseur ne doit jamais se séparer de son arme, et être prêt à faire feu, même au pire moment. Que parte une bécasse,  passe une sarcelle, survienne un solitaire, gare au re…cul, ici le bien nommé (ah, maudites magnum !) qui risquerait alors de vous faire tomber, et cul par-dessus tête, directement au pire endroit…celui justement où il ne fallait pas aller ! Ce mot de Cambronne que vous adressa justement la compagnie des amis  en signe de chance, avant d’aller, ce qui n’était guère prévu au départ, dans la campagne chasser inopinément…la courante, laquelle, on le sait tous,n’a jamais été  la femelle du chien du même nom ! 

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