V'la le mauvais temps...mets de l'huile...mais pas trop !

Nous sommes en pleine saison, le petit coup de froid va amener bécasse, pigeon et gibier d’eau, les fusils vont écoper, et il est temps de sortir ce petit sujet « marronnier » côté entretien.

Nettoyer en direction de la charge : quand on tire il reste de la poudre imbrulée, et  résidus divers voire végétaux, même si à première vue la chambre et le canon semblent relativement propres. Si on passe par l’avant, on repousse tous ces indésirables vers les mécanismes, qu’il s’agisse de fusils semi-autos à l’endroit où se trouvent toutes les pièces en mouvement, et même sur les fusils classiques « qui se cassent » là où ça se passe au niveau du verrouillage et de la  jointure. La bonne option avec ces fusils est de démonter les canons, ce qui se fait facilement et de pousser vers l’avant. Sur les semi-autos où le démontage du canon ne se fait qu’une fois par saison  utiliser un «snake » ou cordon de nettoyage à faire pendre vers l’avant et tirer vers soi, vers l’extérieur.

Le mouvement d’écouvillonnage doit être précis, ne pas sentir de forcement au niveau de l’alésage, bien centrer le mouvement. Les brosses métallique pour les résidus de poudre ou plastique sont souvent accompagnées d’un chiffon auquel on peut adjoindre un solvant. Ne pas oublier de changer ce chiffon à chaque fois, car sale, il va transférer les impuretés à l’intérieur du canon. Pareillement, les brosses ne doivent jamais être trempées dans un solvant car elles accumuleront les saletés à la base et les redéposeront immanquablement par la suite. Bien que la poudre utilisée dans les munitions moderne et les amorces ne soient pas aussi corrosives que dans le passé, elle retient toujours l’humidité qui a le même effet sur tout ce qui est métal.

Faut-il huiler ? Dans les armes lisses de chasse oui car s’y dépose un film protecteur et ce dernier n’aura aucune incidence sur le tir, ce qui n’est pas le cas pour les armes rayées où, tout au contraire ce film d’huile peut causer des surpressions dangereuses et de toute façon, nuire à la précision. La plupart des gens tirent une centaine de cartouches par an, c’est beaucoup plus avant que la précision ne commence à tomber  (autour de 150-200 tirs) et il est donc inutile de nettoyer trop souvent. Une fois qu’une carabine est réglée, il ne faut plus toucher l’intérieur du canon. C’est là l’erreur d’un entretien trop soigneux (1) qui va vouloir, après les intempéries, nettoyer et huiler de nouveau intérieur et extérieur. Autant ce dernier geste est bon et à renouveler car il aidera à protéger l’acier, autant l’huile à l’intérieur des canons enverra les balles partout sauf où vous voulez qu’elles aillent. Un peu d’huile sur la culasse d’une arme à verrou peut aider à un mouvement souple et fluide, mais surtout pas d’huile à l’intérieur du canon sauf si on remise l’arme pour une longue période. Mais avant de tirer  de nouveau, il faudra nettoyer complètement l’intérieur avec un solvant, bien le nettoyer en le séchant et en prenant le soin de régler de nouveau avec quelques balles d’essai. La préoccupation du chasseur n’est pas la même que celle du tireur à la cible : s’il ne tire que quelques balles par an, il doit néanmoins être sûr que son premier tir à froid sera propre et net. Et derrière, le chasseur en battue qui tire en général (sources ANCGG) à 45 mètres n’a pas le même souci de la précision que celui qui traque l’isard en montagne autour de 250 m !

1/ C’est suffisant si on fait attention, le mieux, c’est bien connu étant l’ennemi du bien. C’était notamment le cas autrefois de l’ineptie du règlement militaire qui abusait, à chaque sortie de ces écouvillonnages disons « vigoureux » qui finissaient par avoir raison de la bonne symétrie des rayures, et au bout du compte, de la précision de l’arme.