Barrett fait aussi des fusils de chasse

Cette firme fondée en 1982 a révolutionné l’armement en proposant des fusils tactiques, notamment utilisant le 50 BMG (le fameux 12,7), mais on sait moins qu’elle fait également une jolie gamme d’armes de chasse, dont la récente ligne Sovereign Rutherford a été couronnée parmi les meilleures sorties 2017 dans la revue Outdoor life.

Barrett ça parle surtout à ceux qui suivent l’actualité militaire depuis la sortie en 1982 de son fameux modèle M 82 outil anti-matériel (1) pour les snipers qui s’illustra rapidement sur tous les fronts. La Suède fut en 1989 son premier acheteur, suivie des USA et d’une trentaine de pays. Le calibre 50, efficace entre 1500-2000 m fut même utilisé un moment par notre GIGN avant que n’arrive (cocorico !) la production française PGM Hécate.

Pour rester dans l’arme rayée de plus petit calibre et de chasse cette marque basée dans le Tennessee a également sorti une jolie petite carabine inox, la Field craft (poids 2,5 kg) en plusieurs calibres, du 243 Winchester au 30-06, en passant par le 22-250, 308 W, etc. En matière d’armes lisses, en collaboration avec le canonnier italien Fausti une ligne de haut niveau (autour de 5000 dollars) faisait déjà un juxtaposé (le Beltrami), et deux superposés : l’Albany avec faux-corps, et le BX Pro fusil de ball-trap.

Un peu au-dessous en gamme, mais promise à un bel avenir aux USA où les constructeurs  de superposés purement US ne sont pas si nombreux la ligne Sovereign introduite en 2016 est plus accessible (autour de 2200 dollars) et se décline en 12, 16, 20, 28. L’influence italienne, sans doute née de la collaboration avec Fausti est évidente, les noyers turcs de qualité trois étoiles, lui donnent une facture classique. On peut jouer sur la longueur des canons bien sûr apte au tir de la bille d’acier dans cinq rétreints couvrant toute la gamme d’usage : full (plein choke), IM (improved modified ou ¾), M (demi), IC (1/4), C (cylinder ou lisse).

1/ La presse non spécialisée a souvent fantasmé sur l’utilisation du tir longue distance et son aspect spectaculaire par méconnaissance de son emploi qui obéit à des doctrines souvent différentes d’un pays à l’autre. En France c’est un dispositif de protection par deux binômes de deux (un tireur et un spotter ou observateur de la distance, des conditions météo) sous le commandement d’un sous-officier qui assure la protection de l’avancée de l’infanterie. Ailleurs, il peut s’agir, dans le cadre d’une guerre symétrique, face à une armée constituée qui avance en ligne, de la destruction de camions, de stations radio, de petits véhicules. C’est dans le cadre des guerres asymétriques, guérillas (Afghanistan, Irak) que ces armes ont été parfois utilisées à opérer des tirs très lointains (plus de 2000 m) sur des positions de forces ennemies : nids d’armes automatiques, tireurs embusqués, etc. Le record le plus lointain, au stand, et non en opérations, est d’ailleurs à l’actif d’un adjudant français : 3695 m dans une cible grande comme une porte avec un calibre spécial le 408 Chey-Tac.